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Clutch › Book of Bad Decisions

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Int      mercredi 19 juillet 2023 - 16:00
Dun23      mercredi 24 juin 2020 - 18:15
Raven      jeudi 25 juillet 2019 - 23:28
Ultimex      dimanche 15 mai 2022 - 12:24
Marco      dimanche 15 novembre 2020 - 20:27

cd • 15 titres • 56:55 min

  • 1Gimme The Keys
  • 2Spirit Of '76
  • 3Book Of Bad Decisions
  • 4How To Shake Hands
  • 5In Walks Barbarella
  • 6Vision Quest
  • 7Weird Times
  • 8Emily Dickinson
  • 9Sonic Counselor
  • 10A Good Fire
  • 11Ghoul Wrangler
  • 12H.B. Is In Control
  • 13Hot Bottom Feeder
  • 14Paper & Strife
  • 15Lorelei

informations

line up

Neil Fallon (chant, guitare), Tim Sult (guitare), Dan Maines (basse), Jean-Paul Gaster (batterie, percussions)

Musiciens additionnels : Chris Brooks (piano, piano électrique, orgue), Kevin Gatzke (saxophones), Vinnie Ciesielski (trompette), Roy Agee (trombones), Mike Dillon (vibraphone)

chronique

L'espèce humaine a déjà fourni un nombre conséquent d'arguments en faveur de son éradication par contact astéroïde. Heureusement, elle en a aussi fourni de tout aussi solides pour sa conservation, au premier rang desquels le Rock, cette musique de météores devenus dinosaures, ce blues de jeunes dégénérés devenu au gré des générations celui de vieux ringards rivés au rétro, avec ces groupes affublés de noms archaïques comme Aimant Monstre ou Embrayage, arborant sans complexe, comme le pick-up son pare-buffle, leurs pochettes ornées de flammes, de loups façon feu Smet, ou encore d'aigles comme sur le plus-américain-tu-meurs Book of Bad Decisions (correction de Neil Fallon : "c'pas un aigle c't'un pygargue, corbac ignare !") Un sentiment rock-débile me saisit rien qu'à penser à ce disque, à sa soif insatiable de tubes planétaires, sa sensation de colossale banane et ce bagou boogie-monster typiquement clutchien qu'il charrie sans frein, son pouvoir hautement galvanisant d'album ultra-professionnel à touiller les stades, enregistré le week-end au garage par quatre potes. Strange Cousins, Earth Rocker et Psychic Warfare comportaient pour sûr leur lot de tubes aiguille dans le rupteur - rien de plus naturel pour Clutch - mais d'emblée avec Book of Bad Decisions, s'impose au Philippe Manœuvre qui sommeille en moi (couché !) une "vibe" plus mégalo, plus consensuelle même, une volonté virile et fougueuse d'attaque mondiale totale façon Rammstein sur un public de 7 à 77 ans, en se remémorant ces musiques des 70's qu'ils aiment tant, tout cela sans rien perdre de leur singularité.

Un désir capitalisto-pyromaniaco-nostalgico-priapique d'album universel, de disque-emblème, en somme, même si tous leurs albums sont brandis comme des étendards depuis The Elephant Riders. Inutile de vous dire que Neil Fallon est en grande forme, et que l'équipe suit : ça pétarade, ça ralentit, ça potétose, ça ouingze, ça se fait plaisir, ça riffe-qui-tue et refrain-qui-tue comme toujours, à ce niveau de rodage clutchique et de cohérence musicale c'est même plus du riff ou du refrain, mes petits poussins : c'est du riffrain. Obligation d'en faire profiter les riverains ! C'est le nouveau buffet-banquet Clutch, wouhou !!! Festival Clutchois ! Intro aux petits onions rigs, gros son cookie-monster, bim, stoner-héroïque sur "Spirit of '76" (franchement sortir un riff aussi bateau et s'en sortir par la voie des airs (guitars ?), y a que Clutch pour ça !), puis bam ! Boum ! Tout déroule comme un blockbuster clutcheur sans temps mort avec ce "How to shake hands" imparable ("Jimi Hendrix on a twenty dollar bill and Bill Hicks on a five note" !) ou ce très beau "Emily Dickinson", morceau-épique compact à l'assise de statue, avec de vrais bouts de Cosmos bien croustillants dedans. Y a même des cuivres aussi saillants que dans un générique de jeu TV ou le backing band d'un chanteur de casinos, sur "In walks Barbarella", et ça l'empêche pas de sonner plus vintage-cool que tous les prochains Tarantino. Weaponized Funk !!!

Book of Bad Decisions : ou comment savoir faire un classique du rock en 2018, aussi pépouze qu'un Schmoll en goguette, et prouver que la bonne vieille recette est toujours viable. Un Clutch qui, épanoui dans son bonheur dominateur, n'a jamais autant flirté avec le cabotinage (quoique : remember Earth Rocker ?), c'est vrai aussi, et c'est aussi pour ça que ce disque peut écœurer, mais faut dire qu'il y a de quoi se griser soi-même avec des hymnes pareils ! Seuls les esprits chagrins oseront pinailler sur le trop-plein de titres - même si on pourrait en étant bêtement objectif en retirer une triplette sans gros regrets, mais avec le temps je me suis attaché aux morceaux plus génériques et autoroutiers qui peuplent surtout sa seconde moitié : ceux-là, tel le dynamique "Ghoul Wrangler", glissent aussi bien qu'une bonne rasade de bon soda après le gavage de tubes tower-burger, jusqu'au final bluesy-crépusculaire (comme "Son of Virginia") intitulé "Lorelei", qui nous mène doucement par la main jusqu'à la tiède réalité, comme doit le faire tout bon générique de fin. La générosité très américaine de Clutch fait partie de son charme : le monstre est vorace par nature, et sa mégalomanie semble désormais parfaitement institutionnalisée, sans que ce soit un hic. Clutch est l'unique plus grand groupe du Monde dans cet univers parallèle qu'il s'est façonné avec sa fusion rien qu'à lui, un univers où ZZ Top et AC/DC sont les blases de groupes sympas mais un peu fades... Le Clutch Rock à Papa de Book of Bad Decisions n'a guère plus à voir avec des notions comme "le sombre" et "l'expérimental" que ces deux-là, à dire vrai, et cette note pourra passer à juste titre comme un hors-sujet dans nos pages... Mais à dire encore plus vrai, Clutch est un groupe tellement bon qu'il peut prendre sa place partout dans la grosse BD grotesque du monde. Clutch est si balèze qu'il est à l'aise dans toute case, milieu, lieu, contexte. De la route 66 à la D23, du Kansas au Calvados, chez les hipsters sur-jouant la pilosité faciale autant que chez ces authentiques bûcherons (qui depuis se rasent la barbe pour bien s'en démarquer), dans les manifs prolétaires aussi bien qu'à l'Élysée, et même avec les maîtres du monde en réchauffement, qui se tapent dans le dos sous de gros phylactères-nuages en forme de champignons nucléaires. Neil Fallon, leader unificateur d'un Maryland étendu à l'univers et renommé Clutchland, se fend la gueule du haut de son strapontin... Stetson bas, hauts les cœurs : Clutch Président !

note       Publiée le jeudi 25 juillet 2019

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Dun23 Envoyez un message privé àDun23

Le meilleur? Peut être pas (encore que, voila quoi, il est énormissime, cet album) mais clairement dans ceux qu'il faut écouter absolument quand on veut connaitre le groupe.
Bon, c'est vrai qu'il faut en écouter un paquet.

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Marco Envoyez un message privé àMarco
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"Space trucking ain't what it used to be!"

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boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

Concert prévu en décembre => faut que je me le digère d'ici là.

Potters field Envoyez un message privé àPotters field

grosse, très grosse, claque celui-là.

boumbastik Envoyez un message privé àboumbastik

Le 6 boules d'honneur est attribué à...