Qu'est-ce que ça me gonfle, ces gens qui balancent sur Facebook leurs petites paraboles new age hippies pour calendriers pastel afin d’inciter à mieux se recentrer sur moi-même et envoyer du love plein le monde ; idem pour ceux qui estiment que ‘La vie, c’est comme une boîte de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber’, c’est LA citation philosophique imparable ! En même temps, pour vous présenter cet album de Lovataraxx, j’ai bien envie de le décrire comme un paquet de bonbons… Plein de jolies couleurs mais attention, ça c’est l’emballage, quand tu croques, c’est nettement plus acide, voir réglisse. Les Français font en effet partie de ces groupes qui savent décliner un concept. Cold wave ? Minimal wave ? Dark wave ? Un peu de tout à la fois en accentuant les nuances selon les besoins de la chanson. Il y a l’excellent ‘Hoop’, hypnotique avec son orgue pesant, un ‘Dart’ plus sous-terrain encore évoquant les fantômes de formations de la première vague 80’s ; il y a aussi du rythme, ‘Anavenus’, plus minimal wave avec chant féminin cette fois. Avec ‘Sidewalk’, le duo s’autorise même une forme de pop déjantée où le chant masculin rompt avec son timbre caverneux. Avec peu d’éléments, Lovataraxx pose une ambiance, une mélodie accrocheuse, tout en variant les sonorités, les intentions, à partir de la même base et sans perdre le doigt d’audace pour ne pas sonner cellophané ; preuve s’il en est que la créativité n’est pas un élément fashion… Comme c’est certifié sans sucre, ça s’écoute encore et encore sans indigestion ni satiété. ‘Kairos’, ce n’est pas juste de la musique dansante, sans pour autant empêcher les corps de bouger (encore que le final martial ne soit pas des plus entraînants), cela va au delà, sans se refuser pour autant une immédiateté à la séduction obscure. Une rencontre improbable entre love et ataraxie qui eût plu à Lautréamont...