Forest Grove › Forest Grove

A force d’écoutes, j’avais fini par remarquer que dans ses formes les plus extrêmes, le deathrock se situait parfois à la commissure d’autres styles que le punk, notamment le black metal mais je n’aurais jamais imaginé que cela puisse fonctionner également avec le stoner et pourtant, avec Forest Grove, c’est bien ce qui se passe. Les sonorités de guitare dégagent ce groove psychédélique marécageux assez typique mais le chant féminin, certaines rythmiques plus punky (‘Lose your own adventure’), ne sont pas forcément ce que recherchent les fans pure souche de stoner, sans parler de la dégaine des musiciens…Toujours est-il qu’elle fonctionne plutôt bien cette alchimie de mangrove. Les titres sont concis, les plus longs n’atteignant pas les quatre minutes, quelques riffs bien trouvés, une batterie qui bûcheronne légèrement en retrait, en double maléfique de la gratte qui occupe l’avant-plan mais pas trop, sans oublier la voix, un brin retirée elle aussi, sèche dans ses effets, mais jamais étouffée. Très cohérent mais avec quelques variances de feeling, certaines chansons sonnant plus pesantes, d’autres plus rapides (‘The history of fuck you’) mais la trouvaille d’une chanteuse derrière le micro permet d’éviter de s’enliser trop ouvertement dans la vase ou de sonner comme une vulgaire formation stoner lambda. C’est plutôt le bon prétexte à s’organiser une bonne petite danse païenne pieds nus au milieu des marécages du Bayou, histoire de changer du vaudou…