Dada’s Noise, c’est un peu du Joy Division joué par Talking Head ou inversement, produit par un mec de Devo. On peut également décortiquer par couche en parlant d’une rythmique post punk typique, d’une guitare nettement plus rêche hésitant entre restes punk et noise rock, un saxo barré pour ajouter une touche folle à ce cabaret électrique qui n’en a pas besoin. Cabaret, le mot est lâché, en terme d’univers non de musique, comme l’étaient Virgin Prunes, Clair Obscur et consorts, ce point de fusion où l’art encule le rock ou inversement. Cet élément est renforcé par un chant aux multiples facettes (limite rappé sur un ‘Saint Sébastien’ qui n’a rien de rap), ironique et grinçant (‘Serial killer’), théâtral version Jarry (‘Viva la muerte’) ou un brin lubrique (‘Je veux ton corps’). Dada’s Noise, c’est une musique certes sombre mais jouant beaucoup sur un sentiment de malaise latent, une forme de danger que l’on pressent constamment sans qu’il ne se pointe vraiment. Le timbre du saxo y joue un rôle prépondérant mais aussi la voix et cette capacité de sonner punk, post punk, cold wave, limite indus, sans être quoi que ce soit de tout cela, jamais pleinement en tout cas. Dada’s Noise, une forme de no wave française, produite chez Prikosnovénie avant que le label ne devienne le royaume des fées…