La Grande-Bretagne, en matière de culture goth, a ses hauts et ses bas mais elle ne cesse en tout cas jamais de livrer de nouvelles formations du genre entre deux tasses de thé et une bonne pinte de bière. Normal, voilà une nation où l’on peut vieillir dans la scène et même demeurer goth de père en fils et de mère en fille (si, si, c’est pas courant mais je connais des cas). Parmi les nouveaux venus, Her Despair. Un nom qui claque, j’aime bien; cliché, me dira-t-on et après ? Ca fait du bien de ne pas passer son temps à les éviter non plus. Ne vous fiez pas aux relents emo/Van's du look de certains car l’attitude est là et leur EP n’est pas mal torché du tout et plus intéressant que ne le laisserait supposer une simple écoute. De l’eau a coulé sous les ponts depuis leur premier album digital de 2015, légèrement plus metal dans sa coloration, et le combo a progressé. Ca démarre fort avec le bon ‘Blaspheme with me’ (les démêlées avec la religion, le rejet par Dieu semblent des thèmes importants, peut-être au delà de la simple pose ?) qui joue sur les terres de Children on Stun en version plus musclée (le fait d’utiliser une vraie batterie n’y est pas étranger), idem sur ‘Valentine’s mourning’. Plus les morceaux s’écoulent, plus on réalise que les musiciens ont envie de s’éclater, dédaignant pour le coup l’aspect froid ou électronique des formations des 90’s, les riffs sont musclés sans sonner metal pour autant (de ce point de vue, ils gèrent mieux leur sujet que sur leur premier essai). En plus, le chanteur a une bonne voix, ce qui ne gâche rien. Franchement, ces cinq compositions se mangent sans faim, bien écrites, bien produites, avec un aspect mélodique efficace. Her Despair incarne une nouvelle génération qui n’a rien inventé peut-être mais qui sait déjà prendre un minimum de recul par rapport aux ancêtres. Et puis, des gens qui souhaitent la bienvenue aux nouveaux fans sur leur page Facebook par ces mots, ‘you’re the light that outshines Christ’, j’adore.