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Themselves › The No Music

  • 2002 • Anticon abr0025 • 1 CD

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Membre Note Date
Klozer      dimanche 29 novembre 2020 - 11:35
Raven      dimanche 13 janvier 2019 - 23:57

cd • 12 titres • 46:06 min

  • 1The No Music of Hospitals : (A Quiters Anthem)
  • 2Home : Work
  • 3Mouthful 4:07
  • 4Good People Check 3
  • 5Poison Pit
  • 6Live Trap
  • 7Only Child Explosion
  • 8Paging Dr. Moon or Gun
  • 9Dark Sky Demo
  • 10You Devil You
  • 11Out in the Open
  • 12Hat in the Wind

informations

line up

Doseone (MC, production), Jel (production, MC)

Musiciens additionnels : Alias (sampler), John Herndon (batterie), Why? (claviers, orgues, percussions), Dax Pierson (basse clavier, piano électrique, sampler), Alexander Kort (violoncelle électrique), Alexander Ito-Maitland (batterie)

chronique

Pour ceux qui ne les trouvaient pas déjà nases à l'époque, les albums Anticon vieillissent mal. Je suis d'accord. Mais je ne suis pas trop d'accord non plus. L'exemple de Themselves est assez criant : c'est pas nase, c'est... nasillard ! Que dire sur ces énergumènes et leur... Bidule ? Est-ce vraiment un bidule ? Ou plutôt un laboratoire de bidules ? Concoctés par de faux débiles ? Une chose est sûre : c'est pour des albums comme The No Music que notre webzine existe. Ceux qui se sont familiarisés avec le skeud culte de Boom Bip & Doseone chroniqué en ces pages seront en terrain connu. Vis-à-vis de ce dernier (ou du précédent album), The No Music est un trip peut-être moins cohérent, mais il reste foisonnant, fragmenté (même si à a niveau Doseone était déjà allé plus loin, sur son indescriptible Slowdeath), déséquilibré, et bourgeonnant d'idées en pagaille, malgré tout ce qu'on pourra lui trouver de fumeux, et malgré un aspect peut-être trop compilatoire. L'essentiel est que son écoute - au casque sinon rien - est une descente inégale autant qu'imprévisible, dans le cerveau des deux zigotos Jel et Doseone (le B-Real de l'abstract autant que le David Thomas du rap, comme l'a très bien résumé Progmonster). Un trip qui dans ses moments les plus barrés n'a rien à envier - mettons les plats dans le pied sans tournipoter - aux Residents. Oui, il est très facile de tomber dans ce parallèle ophtalmologique dès qu'un disque est bizarre - mais Themselves, quand ils se laissent aller, sont tout bêtement dans ce giron-là. Même si on pourrait aussi bien dire, selon les pistes, que cette musique est un équivalent hip-hop du Zolo, ou de l'industriel seventies... La volonté de Themselves, et plus globalement d'Anticon, était de se démarquer de tout, et, même s'ils en avaient comme un air de geeks pédants, ils étaient capables de proposer un hip-hop apostatique aussi biscornu que frais. Les paroles de "Good People Check" sont d'ailleurs assez emblématiques de l'esprit du label à fourmi en 2002, dans un milieu musical qui à force de s'auto-sucer à fini par se mordre la queue : "You sound hollow, this upsets me / You didn't always / You can tell a lot about a man / From the sound of his music"... Anti-gangsta, anti-pop-rap, mais sans se priver d'être aussi sommaire s'il le faut : "shove the gun up your ass". Des renégats à silhouette d'aiguille. Même si les orthodoxes auront ce qu'il faut de sons plus classiques à se mettre sous la dent, comme "Dark Sky Demo" (d'ailleurs bien mal disposé, ça casse un peu l'délire...) Themselves pratiquent un hip-hop qui n'appartient qu'à leur monde. Boiteux. Irritant. Onirique. Les beats sont là, malingres mais complexes ; des bribes de mélodies viennent s'agglutiner sur cette armature faible pour former un film sonore assez salement pété, avec même son quota de beauté ("Good People Check", le rituel nocturne de "You Devil You", ou ce cristallin "Live Trap") Le flow de Doseone sera peut-être encore plus clivant que les instrus, avec ses airs persistants de sabir-charabia emberlificoté. Ce rap nasal et virevoltant, pour ne pas dire canardair (un mélange de voix de canard et de canadair au loin ?) en laissera à coup sûr plus d'un dubitatif ; mais en même temps, j'en verrais pas vraiment d'autre sur cette musique... Avec les bouts de voix de post-ado ricains débiles qui cloquent en fond et les effets de démultiplication, ça fait comme une présence enquiquinante de personnages de cartoon qui jailliraient d'un téléviseur impossible à éteindre, sorte de Beavis et Butthead d'un cauchemar acidulé... ça angoisse autant que ça agace, mais Jel a dispersé de l'instru pure pour éviter l'overdose de narines. Plus l'album progresse, plus les pistes qui ressemblent de moins en moins à du hip-hop prennent le dessus, se rétractant dans une posture autistique. "Paging Dr. Moon or Gun" montrait déjà des signes, mais sur "You Devil You", on les a perdus. Avec des albums de cet acabit, l'étiquette "abstract hip-hop" prend tout son sens, même si dans le fond ces mecs revenaient, tout compte fait, à l'esprit originel d'un certain hip-hop, créatif et déstabilisant, qui a été oublié en cours de route. De mémoire, Chuck D qualifiait la tête du Bomb Squad d'"anti-musicien"... Themselves veulent faire de la "No Music". C'est à prendre ou à laisser.

note       Publiée le dimanche 13 janvier 2019

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