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Swans › Swans
- 1982 • Labor LAB-17 • 1 LP 33 tours
- 2015 • Young god records YG-47, 12MUTE531 • 1 LP 33 tours
cd • 4 titres • 19:22 min
- 1Laugh
- 2Speak
- 3Take Advantage
- 4Sensitive Skin
extraits audio
informations
Premier enregistrement officiel du groupe, il a été réédité au début des années 1990 sous l'intitulé “Speak E.P. # 1 1982” sur vinyl et dans la compilation Filth (L.P.#1, E.P.#1) 1982/83 sur CD et cassette. Il a été finalement réédité en 2015 sous son titre originel, et inclus la même année dans la réédition 3CD deluxe de Filth, avec deux lives en complément.
line up
Michael Gira (voix, basse), Jonathan Kane (batterie), Bob Pezzola (guitare), Daniel Galli-Duani (saxophone)
chronique
Sur son tout premier disque, l'entité radicale Swans met d'emblée deux de nos sens à pleine contribution, en brutalisant la vue avant l'ouïe. Sous sa pochette totalitaire, sa musique est déjà féroce, et ne cherche qu'à soumettre l'auditeur. Elle semble muée par le groove d'un gros meuble dévalant un escalier. Et les clameurs d'un forcené probablement enchaîné dans une pièce sombre... Une basse-verrou au funk contondant... Au loin l'agonie d'un saxophone qui stridule et flatule... Une guitare qui grince... C'est rudimentaire, et c'est laid. Mais c'est hanté. Le rythme happe et broie. C'est encore juvénile. Mais ça en impose déjà salement question ambiance. On se prend par saillies ces paroles de fanatique paranoïaque masochiste, qui parlent de soumission dans une cave, de chien qui s'ouvre en deux, de se transformer en cochon, devenir de la boue... Oui, tout ça convoque bien des images à peu près aussi sympathiques que le film The Thing sorti la même année, ou plus encore une certaine scène de Délivrance (inutile que je vous précise laquelle... pas celle du banjo, non...) Swans c'est un truc d'américain dégénéré, à supposer que ce ne soit pas déjà un pléonasme... "You chocked on a laugh" : ou comment résumer ce qu'est au fond Michael Gira, hobo psychopathe encore jeune mais déjà tyran de son univers, et saisir illico presto la cohérence remarquable de sa musique et de ses textes avec sa face de tocard (et son sens de l'humour, s'il jamais il en a vraiment eu un...) Nous sommes en 1982, Swans est né... Groupe de "no wave", donc, cette étiquette qui ne m'a jamais inspiré que visions de pavés dédiés à cette scène new-yorkaise apparemment très intéressante, m'étant hélas aussi pénibles qu'un colloque sur le free-jazz rien qu'à les imaginer. En a-t-on réellement besoin pour ce groupe primal dont la musique en appelle avant tout aux sens, aux tripes ? Même si c'est objectivement un post-punk qui mue en chose plus atroce, même si "Take Advantage" et "Sensitive Skin" sonnent plus comme des chansons, d'un descendant plus animal et violent de Joy Division ou Gang of Four. Cette musique obstinée, même si pas encore millimétrée, ne fait que tabasser, fracasser, avec des instruments autant qu'avec des mots... Nus. Crus. L'homme retourné à l'os, avant même la découverte du feu. Aucune lumière ici. Swans a ce son méchant, gougnafier, charnu, voire acromégale, à côté duquel tant de groupes contemporains supposément plus extrêmes sonnent comme des étudiants aux Beaux-Arts qui font mumuse et conceptualisent... Ces sons viennent d'un squat d'artistes, mais pourraient tout aussi bien provenir d'une maison de la campagne profonde aux fenêtres condamnées et remplie d'outils métalliques divers, semblable à la caverne de Platon. La musique de Swans semble en effet ignorante de tout un monde extérieur. Elle donne à palper des oreilles un monde de l'ombre, où l'humain est vu le plus bas possible. Sans amour-propre... Sans amour tout court. Que crasse, angoisse et souffrance. Si elle ne domine pas encore pleinement, elle inspire la prostration sur un sol où toute trace mélodique a été éliminée ou défigurée. Cette musique est comme une grosse mâchoire qui cherche obstinément à manger ce qu'il reste de lumière dans notre tête civilisée... Elle renverra de plus en plus au cours des disques suivants (jusqu'au terrible Public Castration Is A Good Idea) à notre statut d'esclave à la merci des salauds, crucifié ad vitam dans sa propre merde. Difficile de savoir si cet E.P. numéro un de 1982 sonne plus brouillon ou juste différent comparé aux grosses tannées qui suivront... Mais ce qui fera de Swans ce monstre encombrant au cours des quatre années qui suivront est déjà ici, en germes lourds.
Dans le même esprit, Raven vous recommande...
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- kama › Envoyez un message privé àkama
The Ascension de Branca version gros mollard viril
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- kranakov › Envoyez un message privé àkranakov
Réécoute du drôle de parcours de SWANS à l'occasion de la lecture picorante du volumineux, sinon encombrant, "THE KNOT" paru l'année dernière - et à cette occasion découverte de ce très juste texte de Raven.
Difficile en effet de faire de ces quatre titres un sommet du groupe - mais restent néanmoins deux faces sans aucun balbutiement, ce qui reste rare pour un coup d'essai. C'est vrai, MG, a déjà 28 balais quand il enregistre le truc et a déjà vécu beaucoup de choses...
Et les textes, malgré des outrances qui s'estomperont vite, sont d'une vigueur qu'on ne retrouvera que peu dans cette scène underground new yorkaise.
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- Dead26 › Envoyez un message privé àDead26
Sympa ce 1er EP, la suite ne sera que meilleur. Mais être obligé d'acheter le coffret Filth 3 cds pour avoir le EP, qui à l'origine ne figure pas sur le double cd de Filth que j'ai aussi ça fait du volume mine de rien.
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- Demonaz Vikernes › Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes
Si peu de temps le sépare de Filth, et pourtant, quel fossé !
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- Shelleyan › Envoyez un message privé àShelleyan
Purée, je ne le connaissais pas, il me le faut !