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Swans › The Glowing Man

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SEN      dimanche 30 avril 2023 - 12:23
Saïmone      jeudi 3 janvier 2019 - 13:55
nicola      dimanche 20 février 2022 - 20:19
Dead26      lundi 14 décembre 2020 - 19:15
allobroge      mercredi 9 janvier 2019 - 15:26
floserber      mercredi 9 janvier 2019 - 14:25
taliesin      lundi 7 janvier 2019 - 10:56
torquemada      jeudi 3 janvier 2019 - 22:58
Tamerlan      mercredi 29 novembre 2023 - 00:05
Nijiumu      vendredi 8 janvier 2021 - 18:50
Raven      jeudi 3 janvier 2019 - 02:33
Tallis      mercredi 29 novembre 2023 - 20:15
Gros Bidon      dimanche 7 août 2022 - 19:02
Demonaz Vikernes      mardi 28 novembre 2023 - 15:44
heirophant      mardi 24 décembre 2019 - 15:13

cd156:54 • 4 titres

  • 1Cloud of Forgetting
  • 2Cloud of Unknowing
  • 3The World Looks Red / The World Looks Black
  • 4People Like Us

cd2 • 4 titres • 61:29 min

  • 1Frankie M.
  • 2When Will I Return?
  • 3The Glowing Man
  • 4Finally, Peace.

extraits audio

informations

Tornillo - Dallas - Seattle - Berlin - New York

line up

Michael Gira (voix, guitares), Christoph Hahn (guitares, voix), Thor Harris (percussions, cloches, dulcimer), Chris Pravdica (basse, voix), Phil Puleo (batterie, dulcimer, voix), Bill Rieflin (batterie, piano, synthétiseur, Mellotron, basse, guitare, voix), Norman Westberg (guitare, voix)

Musiciens additionnels : Jennifer Gira (chant sur "When Will I Return?"), Okkyung Lee (violoncelle sur "Cloud of Unknowing"), Bach Norwood (contrebasse), Kaela Sinclair (chœurs), Katrina Cain (chœurs), Buffi Jacobs (violoncelle), Daniel Hart (violon), Gerald Jones (mandoline, banjo), Stuart Mack (trompette), Joakim Toftgaard (trombone), Rachel Woolf (flûte)

chronique

Allez, on y va... On va la gravir, cette grosse falaise de sons sosies... Courage mon gars, accroche bien ton baudrier, ça sera pas de la tertre. Pense à Jésus, relativise ta souffrance. Même si tu t'étais comme moi juré d'éviter un autre double-album de "les" Swans, cousu de fil blanc, mené par ce grand génie de la rime riche qu'est Michael Gira, qui a plus que jamais cette trogne de vieux plouc tyrannique digne de figurer en place centrale sur l'American Gothic de Grant Wood... "L'Homme Rayonnant"... ou encore deux puddings menés avec brioche par notre ancien maton psychopathe reconverti en prêtre hautain, faux messie flagellé par les romarins, qui prendra encore au détour d'un concert-monolithe un peu de leur argent - "sacré" - à ces "putains de gens qui le rendent malade" comme il dit si bien en les méprisant du haut de son donjon de suffisance bâti en crescendi de décibels-choc infinis. Garant de ce statut que personne ne lui dispute, tout à la fois Gaspar Noé du post-rock et Terrence Malick du rock industriel.

Gira a décidé, dès ce "Cloud of Forgetting" qu'on a l'impression d'avoir déjà entendu mille fois, de se présenter dans la plénitude vaguement inquiétante d'un automne... Puis d'incarner avec autant de sénilité que de fanatisme une incarnation plus Disney que jamais de sa formation, dès l'appendice deux fois plus gros "Cloud of Unknowing", qui enfle et désenfle comme un gros cachalot rempli de pinocchio (pinocchii ?), et ne ferait pas tâche pour illustrer musicalement une scène de Fantasia. Deux titres pour plus de quarante minutes, déjà... et il en reste six ! Titres, hein, pas minutes ! Allez, vlan : encore un album qui sera deux fois trop long ! Et re-vlan : encore une chronique qui sera deux fois trop longue pour parler d'un disque deux fois trop long ! On n'a jamais sauté grand chose ici ; ça inclut les lignes. Après tout le monotone Gira ne saute pas les minutes et les mono-notes en trop... comme s'il était menotté au temps qui lasse. Alors, pas d'excuses pour la langueur... Faire corps avec le sujet, toujours... C'est pénible ? C'est la vie - Papa ne t'a jamais dit ? Il faudra en baver, petit ; des yeux, des oreilles, et du reste, et ça sera de plus en plus dur, comme ces cent-vingt minutes de sodomie de diptère captées en panoramique orchestral.

The Glowing Man : Le Chiant du Cygne, épisode deux, trois, quatre ? Mieux que ça, téléchargeur blasé du dernier millénaire, mieux que ça : le meilleur album de la trilogie swansienne "bobo bio". Le plus digeste, finalement. Verdict très soupesé, fruit d'un contact prolongé avec ce barnum soupe-au-lait. Expérience d'écoute plutôt épique, comparable à la lecture imprévisiblement captivante d'un bouquin pseudo-spirituel d'Olivier de Kersauson pendant la grosse commission, en l'honneur de laquelle je compte bien rendre mot pour coup, car mes tympans ont, comme mes fesses, fini soudés à la lunette ! Au départ toute cette histoire, pourtant, c'était mal barré, voire fauve-égal-barré, The Glowing Man étant comme les deux albums d'avant à peu près aussi invitant qu'une vieille fille me toisant de haut avec des airs d'égérie Guerlain, alors qu'elle a la silhouette d'un lamantin et suinte la Jenlain. Au départ, je n'avais que juste mépris à l'endroit de ce tonneau, alors que d'habitude mes oreilles sont gourmandes tout ou presque (ma mélomanie tient moins de Paul Préboist que de Bill Cosby, désolé mais c'est ainsi), et que je sais bien que le thon est plein de bons omégas 3, ou 6 je sais plus, enfin tout ça pour dire que j'étais décidé à maintenir mon plus grand NON à l'anseriforme ! Maaaaaais... Chemin faisant, avec toutes ces damnées répétitions semi-majestueuses... j'eus au bout du bec comme un début de OUI, tout aussi bêta (à l'image de ces, hem, "paroles", plus solennelles et connes que jamais) en laissant les pistes s'écouler, et la fantasmagorie "girale" opérer... une forme paradoxale de fraîcheur émana de tout ce réchauffé... Elle me fît réaliser qu'en fait ce Glowing Man, à défaut de tonneau, c'est du foudre. Et qu'à défaut de thon, c'est bien du cygne ! Cuit longuement en croûte et copieux en gras, bien sûr - le quart-d'heure en trop étant à Gira ce que le bloc de beurre en plus fût à Bocuse - mais au moins qui glisse tout seul dans le cerveau, malgré sa mégalomanie a priori épuicœurante de sempiternième album finalissimissime de groupe culte reformé pour de cyniques motifs. Il me donne même dans ses plus naïfs moments comme une sensation de printemps après l'automne, à gambader dans des champs de coquelicots sans fin avec la ferveur un bambin persuadé de pouvoir attraper le soleil. Un ressenti que je qualifierai de "lobotomystique", me laissant un peu hébété à griffonner en état de Christine Angot haschichée... Car j'ai attendu... Puis... Ah la la, j'ai entendu ! Et alors, eh bien ! Eh, euh, mais... oui ! J'ai écouté... Enfin là, voilà, j'ai compris, hein, compris que... ben... ben oui, quoi ! Que c'est ça la vie ! Qu'on s'en fout qu'on soit hippie ou hipster, qu'elles barbent toutes ces cases, qu'on s'en fout vu qu'on sera tous tout nus à la fin, parce qu'au Ciel y pas de poils donc encore moins de fringues !

Donc j'ai acheté le symbole rouge main-pied-chose... Il est rangé à côté du bébé qui chouine. Alors que je sais plus trop pourquoi j'ai pris ce chihuahua qui grince des dents (et que les lapins ont fini en civet depuis longtemps). Connecté au messie 2.0 Michel Gourou. Sans nier le grotesque évident de l'affaire... Parce que oui, oncle Michel en 2016 plus que jamais il fucke le chien, plus que jamais il est caricatural, et pas loin d'être aussi pathétique que Mick Jagger quand il s'obstine à vouloir se déhancher lascivement à 70 ans ; sauf qu'à la place d'une prothèse de hanche qui craque, on subit des râles à base de "Jeeeesuuuuussss" d'un cliché absolu. Monstre Goulu est définitivement devenu Momie Gelée, et ne fait plus dans le viol méthodique devant un mur infranchissable, mais dans la scansion de télévangéliste sénile devant un champ de smartphones tenus par des santons plus barbus que le Christ. À l'écoute de The Glowing Man, je n'ai pas honte de dire que j'étais bien, décontracté de la caudalie, repu de ce gospel à fanons, guère plus stressé qu'un pêcheur dominical au bord de son étang, voué à savourer l'attente de poissons qui tournent en rond et qu'il a déjà hameçonnés mille fois au cours de mille vies... Si cette musique a priori aussi dangereuse qu'une aubergine achetée à La Vie Claire finit par nous avoir, c'est normal... On est dans les méandres d'une country qui dilate l'espace-temps.

Swans tourne en rond, mais veut plus que jamais mettre le temps et l'espace dans sa poche... C'est que je l'ai écouté une palanquée de fois, mine de rien, ce Glowing Man ! J'en ai perdu, de ma vie, dans ce semi-vide. Les replis du deuxième disque surtout, plus rugueux que le premier constitué d'échauffements kilométriques efficaces mais finalement pas très mémorables, avec sa dramaturgie qui jamais n'explose vraiment, selon une formule éprouvée, et un chouia de cuivres à la Foetus/Cop Shoot Cop sur "The World Looks Red / The World Looks Black" (coucou Puleo !) dont le titre renvoie à un vieux morceau de Sonic Youth (Confusion is Sex) écrit par Gira. Je suis même allé jusqu'à prendre mon pied (un peu comme la pochette recto et verso du disque quand on la referme) sur "Frankie M", malgré un travail d'écriture digne de Jul. Je l'affirme, quitte à définitivement assommer le peu de lectorat ayant suivi jusqu'ici : en savourant la forme vaste et immaculée, j'ai pu palper le fond, que je croyais inexistant, et ressentir ce sentiment paradoxal de Fraîcheur évoqué plus haut. Une sorte de camphre mental. Comme si je venais de rentrer à nouveau dans cette secte, Cygnes, par le biais d'un album plus fluide et plus lumineux que les deux précédents ! Par leur synthèse digeste, les faisant passer pour laboratoires bordéliques.

Qu'elle soit superflue ou non dans la discographie de Swans, la musique de The Glowing Man entraîne souvent dans sa sarabande, ces rythmes qui semblent répondre aux cycles lunaires ou à un balancier géant invisible. Et puis ce son... P'taing gong, on a beau se gausser des affaires de diapason d'or, mais ça fait pas du mal à la hi-fi c't'avalanche-massage ! Cet Homme Rayonnant est, sans conteste, de ces disques qui agrandissent la pièce d'écoute. On peut prendre un plaisir non feint à laisser le vieux cygne étendre ses longues ailes traînantes dans la pièce à vivre... On peut même le surprendre à voler, alors qu'on s'attend à un crash. Quelle ferveur, wahou ! Quels beaux gros hiboux, choux, genoux, cailloux... Coup d'grisou ? Michel Gourou ? Hé, mais, Gira, c'est pas tout ! Une fois encore, la puissance de la musique ne réside certainement pas dans ses brames de cow-boy-scout de l'apocalypse se rêvant un gabarit de démiurge, mais dans l'implication physique des musiciens sous son égide. L'orchestrateur est certes l'étincelle indispensable, mais, dans l'exécution, dans les faits, il est relégué au second plan par l'énergie phénoménale de ses esclaves consentants, qui la portent à son point d'ignition, et justifient l'intitulé. Magie ? La périphérie devient le centre, et "dieu" n'est plus qu'un point de détail. Climax sonore sur le titre éponyme, où l'oncle Michel cabotine plus que jamais, sur un rock rituel de marin sorcier avec des borborygmes lovecraftiens et des choristes femelles qui incarnent la vague mauvaise, apportant mal de mer autant qu'ivresse, tous étant incapables d'achever le morceau qui s'éternise et agonise plus encore que ce texte. Odieux. L'ultime mouvement, le bien-nommé "Finally, Peace" est lui de durée modeste, et meilleur encore, son introduction posant une ambiance digne du film Heat, avant de laisser fleurir une mélopée naïve et vénéneuse, semblant sortie d'une soirée atelier chansons autour du feu avec la famille Manson... Illumination possible pour qui aura les paupières encore relevées. Si tout ça vous tente, les sardines sont déjà plantées, et le feu de cérémonie commence à crépiter...

note       Publiée le jeudi 3 janvier 2019

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Note moyenne        15 votes

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Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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C'est vrai que vocalement, sur la tournée, il y a eu des instants pas top mais bon, on est heureusement tellement dans la transe...Mais il est clair qu'il a ses limites.

Tamerlan Envoyez un message privé àTamerlan

C'est clairement le moins bon de la trilogie, notamment à cause de la voix horripilante de Gira quand il veut passer pour un prêcheur chantant et qu'il se fait aider en studio pour tenir chaque note le plus longtemps possible alors qu'il en est incapable en live (je ne comprends pas cette décision propre à cet album, peut-être avait-il besoin de prouver ses capacités vocales en se disant que personne n'allait remarquer les grossières manipulations en studio). Malgré tout, abstraction faite de la voix, des titres Cloud of Forgetting, Frankie M et the Glowing Man nous rappellent à quel groupe d'exception on peut encore avoir à faire.

Note donnée au disque :       
Demonaz Vikernes Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes

Bon et bien celui là n'aura pas suscité la même bonne surprise que son prédécesseur. Quel ennui ! Le premier disque est d'un vide intersidérale. Quelques bonnes idées sur le second, la deuxième moitié de Frankie M et quelques bouts des 2 derniers morceaux, pas grand chose quoi. Décevant.

Note donnée au disque :       
Gros Bidon Envoyez un message privé àGros Bidon

Accrochez-vous bien, l'écoute de ce disque laissera des traces indélébiles dans ce qui vous reste d'humanité. Il faut pénétrer cet objet flamboyant comme on entre en religion. Don de sois, de son corps et de son esprit. Prévenez également vos enceintes pour qu'elles perdent toute velléité de fidélité car là c'est de survie dont on parle. Il y a dans cet album un rythme hypnotique et un chant psalmodique envoutant efficace. Mais en fait c'est pas pire que le Grand Velvet. Alors si l'un a été jugé au firmament du rock, pourquoi pas celui-ci ? Il est vrai que nous épuiser dès le deuxième titre avec plus de 25 minutes, l'écoute est un sacerdoce ! Le titre 4 ne fait que 4 minutes, vous pensiez en être sorti indemne ? Et bien non, accrochez vous encore à ce qui vous reste de canapé pour recevoir l'illumination du titre suivant et ses 21 minutes. Je souffre, je me recroqueville dans ce qui me reste d'esprit saint. Titre 7, 29 minutes ! Je fonce sur le dernier Mylène Farmer pour m'achever. Je meurs finalement.

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saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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Ce souvenir ému de voir 50 pelos osciller EN MEME TEMPS sur ce tapis de son. Ebahi, c'est bien le mot. On a surtout vécu un grand moment, je crois : les conditions étaient tellement bonnes, le son était parfait, la bière bien montée en euphorie, je crois même qu'on s'était interdit de fumer avant pour pas casser le truc - on a bien fait, laisse tomber sinon, on se serait ennuyé ? Au lieu de ça, 2h45 qui passent drôlement, trop vite et trop lentement, à cause des deux notes interminables, mais trop courtes en fait car le problème c'est QUAND TU ARRETES D'OSCILLER BORDEL

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