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Thou › Magus

digital • 11 titres • 75:38 min

  • 1Inward10:08
  • 2My Brother Caliban01:04
  • 3Transcending Dualities08:52
  • 4The Changeling Prince06:29
  • 5Sovereign Self10:15
  • 6Divine Will01:34
  • 7In the Kingdom of Meaning09:33
  • 8Greater Invocation of Disgust05:59
  • 9Elimination Rhetoric07:53
  • 10The Law Which Compels02:58
  • 11Supremacy10:53

extraits vidéo

informations

Enregistré en 2018 par James Whitten. Masterisé en 2018 par James Plotkin.

Sorti en digital. A écouter sur le bandcamp du groupe. Téléchargeable avec les autres EPs, et toutes les paroles sur le site noladiy.org en un fichier compressé. Rappelons que toute leur discographie et paroles sont toujours disponible en téléchargement gratuit sur bandcamp, et une bonne partie sur noladiy. Edité en cd et vinyle aussi, chez Sacred Bones Records.

line up

Mitch Wells (basse), Andy Gibbs (guitare), Matthew Thudium (guitare), Bryan Funck (voix), Josh Nee (batterie)

chronique

  • l'unique contre les frères daltons

Qu'est ce que je disais. Ah oui, donc je m'écoutais de la musique, c'est à dire que j'écoutais les gens parler, les insectes chanter et mon ventre gargouiller quand soudain je me suis dis "hé, t'as oublié d'écrire sur le dernier Thou". Et là je lui réponds : "non, je n'ai pas oublié, j'ai juste remis à plus tard. C'est différent. C'est plus... honteux, donc ça me va mieux". On délaye, comme le lait concentré dans de l'eau, comme l'eau dans du vin, comme un après-midi dans le soleil, comme un cd dans le PC ! Comme Thou dans Guts of Darkness ! Et donc j'écoute et comme d'habitude s'élève ce groove pataud et pleurniche et baveux. Et toujours ces textes pleins de tendresse et de besoin du vivre ensemble au-delà des différences, plus, mieux, Narta ça fume, aisselles qui sentent, Michelin qui paye, sentiments qui roulent, auchan la nuit seul, Oreo j'ai faim, dans le ventre plat à la Stallone il a 70 ans et il fait toujours muscu, McDO, MAcron, McNamara, McNulty ! "Descendez dans ce gouffre toujours grandissant de la pensée sombre. Descendez dans le vide, ce trou en spirale de l'auto-déification. Échappons aux artifices en voie de décomposition, cet éclat illusoire, ce mur de représentations". Je suis pour. Je n'ai jamais vraiment eu envie de me coltiner cette sorte d'horizontalité propre à la mienne de vie, enfin celle qu'on m'a expliquée. Ce qui fait, que, bon, Thou j'adhère, je me colle à lui pour tomber dans le trou. Eux ils sont dans le vertical, on descend, on monte, on tombe, on se débarrasse du monde, on se débarrasse de l'image de soi, c'est pas si mal et ça peut rejoindre des cogites, des compréhensions. "Des babioles... des petites choses !", tout ça ! Ce torchon pour expliquer que l'entame du disque fait saliver : le propos est très similaire aux "canons" des débuts de leur discographie, des chants et riffs répétitifs, désespérés, à la pointe du désespérant parfois, mais qui nous trompent par leur fausse linéarité, et par leurs emprunts évidents mais très bien digérés de leurs aînés doom. Et c'est ensuite qu'on va se souvenir qu'ils ont expérimenté, enfin à leur niveau "metal eurggghhh" bien sûr. On n'est pas au conservatoire. Mais on passe pour un grand bizarre quand on est metal et qu'on jongle avec les styles, mêmes si ceux-ci ne font que des passages en douce. Cavalcades mini black metal, incursions à nouveau des chants clairs, grands moments de dépression inspirés de la pop ou même de l'opéra ou de la chanson quand j'écoute bien certaines mélodies, retour malgré tout au doom, sans cesse, on reste chez Thou, les gens qui peuvent se faire signer par n'importe quel label et qui continuent par ailleurs à sortir tous leurs albums gratuitement sur d'autres réseaux, avec des illustrations libres de droit à peine retravaillées. On laisse entrer l'émotionnel du hardcore du punk qui crie qui chante, on laisse le monde squatter deux minutes et puis ça y est. "Sans les limites de notre perception, nous sommes de vastes êtres échappant à la connaissance. Notre genre est le désordre. Notre sexualité est transgression et transitoire. (...) Insultez-nous, insultez votre progéniture, nos épreuves et notre confort. L'intellectuel ne se soucie pas de l'approbation du fou. Insultez-nous, insultez votre avenir." Il y a en effet de quoi perdre son latin quand aucun combat n'est compris mais que tous sont imposés, qu'aucune limite n'existe sans son créateur, et, pourtant, on se fait casser les burnes, on se les auto-brise aussi beaucoup parce que la ligne claire se couvre de barbelés, celle qui trie et place des microfibres, créant une infinité de mondes sourds et aveugles. Mais nous on écoute du métal, même si on est toujours las de ce retour aux mêmes schémas... et voici le problème. Le doom c'est bien mais parfois ça traine, le mitan de l'album me faisant décrocher à chaque fois jusqu'à la triste fin... comme je disais, on délaye, on délaye. On met du divin dans le trou, on s'enfonce, on répète, on se veut non dualiste mais des fois on se fait chier aussi. "The Changeling Prince", il donne envie effectivement de changer de chaine pour débouler dans un autre délire à la Max Stirner teinté de grands besoins d'affranchissement. L'aliénation, ça fait chanter ! Cette chronique est longue, mais l'album aussi, malgré des moments de réveil, des petites mélodies raccrochant mon wagon. Au choix : le début épique de "In the Kingdom of Meaning", le refrain du suivant "Greater Invocation of Disgust", la voix de satyre du Funck sur "Elimination Rhetoric" mais je trouve l'album trop long, je n'arrive plus à suivre cette grande conclusion ou plutôt j'ai l'impression de tourner en rond. Et cet album est long quand on tourne. En rond. Et voilà pourquoi j'ai beaucoup de mal à écrire dessus. Parce que j'ai du mal à l'écouter dans son entièreté. Cela veut dire, en général, que la magie du bouillon KUB n'a pas pris. Il me faudrait peut-être un piqûre car au bout d'une petite demi-heure plus rien ne m'atteint, ni le doom, ni la laideur, ni la beauté, j'ai juste un peu envie de dormir et je m'en vais. Et puis de toute façon hein ! dit-il en regardant de l'eau suinter d'un pneu abandonné au bord d'une route, des palettes qui sont empilées les unes sur les autres, comme de la crasse, et du béton, toujours un peu plus de gris, et de projections mornes sur l'écran de notre réalité... Même le doom ne pourra jamais battre la vision sous un ciel bas d'un trottoir où plus aucun piéton ne marche, contemplé comme ça, grelottant de froid, enfermé dans la voiture, fatigué, prêtant attention au bout du monde en soupirant. Et on déglutit !

note       Publiée le mercredi 19 décembre 2018

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    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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    Oui, comme le dit l'individu au dessous, la mode est à la lumière, et quel pied !

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    azfazz Envoyez un message privé àazfazz

    Marrant le ressenti, je pense tout comme saïmone, les EPs étaient bons, mais là, l'album, c'est leur chef d’œuvre. Long ? J'ai le doigt sur la touche replay, il pourrait durer le double du temps, le triple. Chaque titre possède son petit moment de grâce, sa petite surprise plus ou moins cachée, mais ce n'est jamais un gimmick. Le moins bon moment du disque, et il faut le dire vite, est le début, les premiers morceaux, peut-être faut-il un petit temps d'immersion pour pénétrer dans cette suinteur... une fois plongé dedans, je n'en sors plus... et suis loin, loin, de trouver le temps long...

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    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    Je le trouve un peu long aussi, par endroits, mais chaque fois que c'est sur le point de devenir rédhibitoire et de me laisser décrocher, y a toujours un truc qui me reprend par le colbac... Ce qui fait que ça reste un très très bon album de grunge perdu, noyé dans l'extrême.

    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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    What ? Il aurait mieux valu jeter les trois EP présentables pour n'avoir que celui-là, essentiel

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