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Portal › Hagbulbia

cd • 5 titres • 38:10 min

  • 1Stow
  • 2Of Straw and Cloth
  • 3Grail
  • 4Weptune
  • 5Hexodeus

informations

chronique

Tiens donc, je cause tantôt de cavité et de monstruosité absolue au sujet d'Altarage, les rejetons basques de Portal... et je découvre dans la foulée que ces derniers ont sorti cet album, probablement leur plus monochrome, inhumain. Total. Le jumeau noir du déjà pas très diurne Avow. Exigeant pour beaucoup, mais porteur (...) d'une ambiance des plus voraces. Le son n'est plus qu'un amas d'éléments lourds entrechoqués, un grésillement abstract, strié de vocaux qui eux-aussi finissent par être une matière loin de l'humain, un borborygme plus froid que les bords de l'univers. Là où certains pointent un album-appendice trop expérimental, on peut aussi plus simplement y voir l'aboutissement logique et naturel du style Portal. Car du "noise" en guise de "death", ils en avaient déjà un peu fait sur tous leurs disques en fait. Ici donc, c'est tout un disque dans l'esprit d'un flux de noirceur. Post-metal, en fait, mais pour de vrai, pas en équivalent métalleux de post-rock. En truc qui pousse le truc, plus loin. Un geste à la radicalité admirable, tant l'ambiance-matière noire qu'il étend sur nous est absorbante, fascinante. Tout ça avec une palette de couleurs à faire passer Soulages pour Van Gogh. Tout ce bruit noir aussi cohérent qu'un bruit blanc, qui commence par un hénaurme growl a capella. L'intro, c'est tout un art, que ces euh, ces... gens (?) maîtrisent. Tout comme ils maîtrisent les accélérations, deathélérations, qui ne sont que des ponctuations dans une énorme bouillie primordiale. Une texture, un truc qui existe dans le disque qu'on l'écoute ou pas, et qu'on vient rejoindre, si on le souhaite, pour s'y fondre complètement. Sans penser. Quelque chose d'autre dans lequel on rentre. Et qui nous absorbe. La définition d'un album qui transcende les genres, en somme. Tout un flux de sons grésillants, grondants, plus-lovecraftien-tu-meurs, où finissent par se confondre les graves et les aigus, où les fluctuations sont à la fois spatiales, chtoniennes. Fréquences de Portal. Perdre son humanité, pour mieux respirer, en suffocant dans le néant... Savoir qu'on est plus rien ou juste la particule de trop. Ressentir, tout simplement, ce monde monstrueux d'une dimension souterraine en état de vie intense. Les riffs ? Ce sont des choses qui ne nous intéressent plus vraiment ici. Merde, même "guitares" sonne trop humain. Je n'entends pas vraiment de doigts là-dedans. Mais des vibrations et des matières en amas féroces, qui griffent partout. L'ambiance est ce que cet album a à offrir, définitivement. L'ambiance, et la texture d'un monde qui s'écroule, et en même temps s'étend, nous avale, en même temps nous recrache, on ne sait plus trop. Le final "Hexodeus" poussant le truc au bout. Noir total is the new black ? Descendons au plus profond de ce que le death-metal peut offrir. Dans la forme la plus carbonisée de l'Enfer, avec des miasmes fantastiques, grouillant, agonisant, martelant, exprimant toutes les teintes de la noirceur dans le râle atroce d'une fin qui s'étire. Et le pire dans tout ça ? C'est que c'est étrangement douillet, ici-bas.

Très bon
      
Publiée le lundi 24 février 2025

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Note moyenne        4 votes

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Caveman death metal, ou cavern death metal, ça se disait un peu à une époque, quand la vague a commencé (Portal, Mitochondrion, et d'autres trucs moins ultra-denses, mais qui misaient avant tout sur la prod... caverneuse, très en vogue), ça agaçait beaucoup le boss de Dark Descent il me semble.

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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Oui à ce stade d'abstraction c'en est plus. Et on ne sait pas/plus, et tant mieux. Tout est cramé-brouillé, union dans le charbon. C'est pour ça que le "deathgaze" de gros rymiste (c'est encore plus con que "cavedeath") que j'avais prévu dans le brouillon en faisait déjà trop (et ça y liait du rose ou du bleu pâle, pas possible).

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Jamais cherché à reconnaître une guitare là-dedans pour ma part, ni eu envie de savoir vraiment comment c'était fabriqué. Le concept annoncé d'un album death industrial/ambient de Portal, et l'ambiguïté de pas savoir jusqu'à quel point c'était fait avec les mêmes moyens que les autres : je préfère ce flou.

Message édité le 24-02-2025 à 15:51 par born to gulo

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Lui et Avow, je les écoute pas aussi souvent que j'aimerais, ouep. Et Ion aussi, tiens. Objectif...

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