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The Boys Next Door › Door, Door

lp/cd • 10 titres • 31:59 min

  • 1The Nightwatchmen2:03
  • 2Brave Exhibitions2:20
  • 3Friends of My World2:41
  • 4The Voice3:50
  • 5Roman1:32
  • 6Somebody’s Watching2:37
  • 7After a Fashion4:32
  • 8Dive Positive2:43
  • 9I Mistake Myself4:27
  • 10Shivers4:34

informations

Plages 1-6 : enregistrées aux Alan Eaton Studios, Melbourne, en juin 1978, produites par Les Karsky. Plages 7-10 : enregistrées aux sutdios Richmond Recorders en janvier 1979 par Tony Cohen, produites par The Boys Next Door.

Bien que la plupart des recensions (discogs etc.) créditent la plage 8 comme « Dive Position », mon édition (CD The Grey Area (of Mute), 1993) comme « Dive Positive » (ce qui je vous l’accorde ne semble pas vouloir dire grand-chose mais le fait est).

line up

Phill Calvert, Nick Cave, Rowland S. Howard, Mick Harvey, Tracy Pew

Musiciens additionnels : Chris Coyne (saxophones), Andrew Duffield (électronique), Henry Vyhnal (violon)

chronique

Nos chers cinglés avant que la folie frappe… Il y a de ça ! Avant qu’elle prenne vraiment, dans bien des sens du terme. Voilà : The Boys Next Door, futurs Birthday Party, dans toute la fraîcheur – et la maladresse – de leur prime jeunesse. Les idées, l’idée pas encore ajustées, le son pas encore ferme, comme « pas sec ». Le jeu curieusement propre, l’ambiance pas encore marécageuse – le contraste est frappant, d’ici à Prayers on Fire ou Junkyard ! Rowland S. Howard – qui d’ailleurs ne rejoindra le groupe qu’en route (il est absent des six premières plages du disque – celles dont le groupe se déclarera le plus insatisfait – on y reviendra…) – parle d’un groupe, à cette époque, pas très bon mais chaotique et pour ça réjouissant à voir et entendre sur scène, excitant. Incapable, ajoute-t-il, de se concentrer sur un style. L’auteur des notes de pochette mentionne des influences plutôt communes pour l’époque : Roxy Music, le Bowie « berlinois », Père Ubu, The Pop Group (peut-être un peu moins attendu, ici ?). Ça s’entend, oui, tout ça, dans ce son. On pourrait ajouter, dans ce que ça évoque, coïncidences ou pas : Wire, Magazine (dont le bassiste Barry Adamson rejoindra d’ailleurs plus tard les Bad Seeds du ci-présent Nick Cave), peut-être bien même Television – dans une version pas très bien jouée, pas flamboyante par défaut de moyens ; voire des tous premiers Japan ou Ultravox, tous ces groupes encore bien post-punk aux entournures, dans l’anguleux, déjà new wave dans les pli étudié, impeccable du futal, la cassure du col. Aussi, le même auteur le rappelle : à l’époque – en Australie sans doute encore davantage que sous d’autres latitudes – il semble qu’il était bien ardu pour les jeunes groupes de trouver un label, des studios, des producteurs qui comprennent leurs aspirations, désidératas, qui se plient à leur vision du son ; voire : que ça n’existait pas encore, que les structures (fussent-elles indépendantes) restaient nettement à la traîne de musiciens pressés de muter sur leurs bases. Le producteur des six première plages aurait même désigné à Mick Harvey – on mesure bien l’ampleur du malentendu, là – Roxy Music et le Velvet Underground comme « ses deux groupes les plus détestés ». Bon, histoire pour le moins répandue, après tout – d’incompréhension mutuelle, un « tout reste à faire ». Et certes : les quatre plages restantes, produites par le groupe, si elles sonnent déjà plus brutes, sans doute plus proches de ce que voulaient les cinq types, sont encore bien... « gentilles ». En réalité pas dénuées de torsions – Dive Positive (ou Position, selon les éditions ?), valse accélérée avec un côté déjà presque Bad Seeds période Your Funeral… My Trial, mais en hypertension ; certains accès plus rauques dans la voix de Cave sur I Mistake Myself entre autres ; le sardonique Shivers à la fin (« I've been contemplating suicide/But it really doesn't fit my style »…). Et oui, un truc comme le bref Roman Roman, c’est déjà du coup d’éclat con et réjouissant – l’indice de ce que pourront faire ces gars. Finalement – outre l’inexpérience, donc, l’autonomie par encore atteinte, affirmée, du groupe – ce qui manque là c’est peut-être… Eh bien curieusement : un certain premier degrés aveuglément embrassé, dans la noirceur, l’excès, l’abandon. Bien sûr : The Birtdhay Party (même si on l’oublie facilement, dans la densité du flot déversé) ne seront pas dénués d’un certain humour bien cinglant, bien noir : mais ici, chez ces Garçons d’à Côté, ça ressemble encore à une espèce de carapace un peu molle, un peu mal portée, pas taillée pour eux. Certes, c’est (eurk…) « objectivement » bon par passages, même certainement pas mal écrit du tout, prime jeunesse ou pas, d’ailleurs. Mais certes aussi, il faut l’admettre : c’est en partant de leur sol – en frappant d’autres oreilles plus affutées, des gens désireux de les suivre, de les faire SONNER enfin comme ils le désireraient – que ces mecs-là trouveront la pleine mesure de leur musique (autant que de leurs frasques – et on ne dit pas qu’on leur aurait souhaité ça… Mais restent les disques, en tout cas, et on en est bien aise). Voilà : ces Australiens se « révéleraient » à Londres – et chez 4AD puis chez Mute, labels anglais eux-aussi. Se sépareraient à Berlin où d’autres histoires se continueraient – les Bad Seeds une fois de plus, Crime and the City Solution (pour Mick Harvey… Avec d’autres Anglais et d’autres Australiens). Pour l’instant, d’aucun vous diraient que ça sonne encore « province », un peu copie locale, pas encore appropriée, la tournure un peu empruntée. Eh… Oui. Mais après tout le nom même du groupe pourrait bien dire, comme ça : « truc de proximité par des types presque ordinaires ». Ça s’apprécie ainsi – ni plus ni moins, pour moi ; avant, pour eux et nous, de passer à autre chose.

note       Publiée le lundi 22 octobre 2018

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Oui, qu'on soit bien d'accord hein : le "3 et pas plus" doit pas mal à ce que sera la suite ; mais même sans ça un certain manque d'intensité, comme tu dis (et ça y'en aura certes pas qu'un peu dans The Birthday Party) grève un peu le truc, je dirais. "Dommage même si bon, pas mal", encore une fois.

    Note donnée au disque :       
    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
    avatar

    C'est vrai qu'à l'aune de ce qui va suivre, ce skeud souffre un peu. Il inclut pourtant des bons trucs et s'écoute bien mais je suis d'accord avec la chro, c'est encore mal posé et tellement moins intense...