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Bobby Hutcherson › Components
informations
Rudy Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, New Jersey, USA, 14 juin 1965
line up
Ron Carter (contrebasse), Joe Chambers (batterie), Herbie Hancock (piano), Freddie Hubbard (trompette), Bobby Hutcherson (vibraphone, marimba), James Spaulding (saxophone alto, flûte)
chronique
- post bop > free jazz > avant garde
Ce n'est pas le premier album de Bobby Hutcherson sous son nom pour Blue Note ; disons que c'est un de ses rares disponibles (encore que, à présent, le label semble avoir mis les bouchées doubles quant aux rééditions de son pourtant richissime catalogue ; il était temps !). A l'image du titre, cet album fait appel à la logique, à un certain ordre mathématique. Du bien nommé "Tranquility" en passant par la belle écriture de "Little B's Poem" et la mélodie faussement enjouée de "West 22nd Street Theme", les quatres premiers titres portent la marque du vibraphoniste, et sont autant de cartes de visite qui montrent l'étendue du champ qu'il désire explorer. Depuis Milt Jackson, aucun musicien ne pouvait revendiquer une telle maîtrise, une telle science, et par delà, une telle vision de l'instrument et de ses possibilités harmoniques. Seul Gary Burton, à sa suite, pourra y préténdre. Mais dans ses jeunes années et au cours de ses nombreuses collaborations pour le label américain, Hutcherson est tout bonnement indétrônable. Son style, inimitable. Inégalable ! Je me calme... Les quatres titres qui mettent un terme à "Components" sont écrits par le batteur Joe Chambers et sont d'un tout autre ordre. Dès "Movement", on comprend que la dernière moitié du disque travaillera d'avantage sur les textures que sur les ambiances. C'est clairement abstrait, free pour tout dire, mais il n'oublie pas pour autant d'être lyrique ("Air"). "Pastoral" nous fait prendre congé de ce disque, à l'image d'une berceuse pour enfant où toute la beauté du vibraphone surgit. Un disque équilibré, presque scientifiquement scindé, d'une grande richesse du haut de sa beauté trouble.
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Note moyenne 7 votes
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- kranakov › Envoyez un message privé àkranakov
Bon, difficile pour moi de mettre la note maximale à celui-ci, même si ici aussi Bobby tutoie des sommets. La section rythmique est (évidemment enchanteresse) et Freddi Hubbard rappelle à quel point il est négligé quand on se met à évoquer les grands trompettistes des années 60 (avec Woody Shaw, hein ?). Pourquoi 5 alors ? Parce que j'ai des réserves (minimes, hein, faut pas pousser) sur James Spaulding auquel j'ai toujours préféré le compagnon de route des dernières années de BH pour Blue Note, j'ai nommé Harold Land !
D'ailleurs les dernières sessions limite jazz-rock qu'ils ont enregistrées pour le label sont vraiment uniques pour moi.
- Note donnée au disque :
- gregdu62 › Envoyez un message privé àgregdu62
Formidable aussi l'album "Patterns" (1968) avec de nouveau Spaulding (et Joe Chambers qui compose les 2/3)
- Note donnée au disque :
- Coltranophile › Envoyez un message privé àColtranophile
Le solo de Spaulding sur le premier titre laisse vraiment perplexe sur le mode "pourquoi ce type est-il si méconnu". Toutes ces interventions sur ce disque sont majestueuses. Le reste de la bande marchant sur l'eau à l'époque, on a quarante minutes de pur éblouissement. Quand le jazz est "ça", je ne vois pas bien ce qui passe après.
- Note donnée au disque :
- Gros Bidon › Envoyez un message privé àGros Bidon
Cet album de Bobby Hutcherson est d'une très grande finesse. Il s'en dégage une atmosphère à la fois calme et mystérieuse. On pourrait qualifier certains titres de Free Jazz mais je les trouve plus proches d'une certaine musique contemporaine. Prenons par exemple le titre exceptionnel "Juba Dance" composé par Joe Chambers avec ce jeu de dingue entre les instruments qui se répondent et s'enchevêtrent. La flute, la trompette, le piano et le vibraphone n'ont jamais été aussi bien mis en valeur. Vous me direz que l'on a affaire à des musiciens de premier ordre, ceci explique cela.
Message édité le 03-12-2022 à 11:02 par Gros Bidon
- Note donnée au disque :
- Coltranophile › Envoyez un message privé àColtranophile
- Oui, ce disque contient clairement deux volumes, un "New Thing" et un plus "free" si on aime ce genre de catégorisation. On oublie quel musicien était Joe Chambers (avec Andrew Hill notamment). Hutcherson est vraiment celui qui a fait sortir le vibraphone du carcan bop, même si Walt Dickerson et Red Norvo avaient commencer à défricher le terrain (l'apport de Milt et du Modern Jazz Quartet est un sujet trop complexe pour pouvoir être catégorique à mon avis). "Components" est un de ses plus grands disques. A écouter aussi "Dialogue" (Sam Rivers et Andrew Hill en sidemen), "Oblique" (Hancock en feu et Joe Chambers à nouveau), "Stick-up" (une reprise de Ornette auprogramme avec McCoy et Joe Henderson)"Patterns" ( Spaulding présent ici aussi, quelle classe! Stanley Cowell, pianiste à redécouvrir pour les fans de McCoy). Ca s'appelle une vrai discographie, surtout que j'adore aussi les disques avec Harold Land qui viendront plus tard. Indispensable.
- Note donnée au disque :