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Kap Bambino › Blacklist

cd • 12 titres • 31:15 min

  • 1Blacklist2:01
  • 211:382:45
  • 3Dead Lazers3:26
  • 4Lezard2:52
  • 5Red Sign2:14
  • 6Rezozero2:28
  • 7Batcaves3:24
  • 8Blue Screen2:48
  • 9Human Pills2:19
  • 10Plague1:36
  • 11Blond Roses2:54
  • 12Acid Eyes2:27

informations

Produit, enregistré et composé par Kap Bambino

line up

Caroline Martial, Orion Bouvier

chronique

  • synth-punk grand cru

« Ces jeunes gens sont exténuants » , disait en substance Monsieur le Maire Alain Juppé. Il a raison, le meilleur d’entre nous, le premier effet kiss-cool de Kap Bambino, c’est de s’en prendre plein la gueule. On était pas bien habitué du côté de Bordeaux. Faut dire que la seule empreinte carbone notable jusque là c’était un vieux groupe rock qui confondait romantisme noir et fiction de gauche, en plus ça avait mal tourné. Non mais, il faut le dire, la véritable explosion à JuppéCity, c’est passé le cap l’an deux-mille avec un duo masculin/féminin, couple rejeton bâtard des jeunes gens modernes en beaucoup plus crade et de l’électro-house compressée et maximaliste de cette décennie aux styles incertains. Kap Bambino, ça te refait tout l’intérieur à coup de « pitch de putes », expression volée à mon collègue le plus chouca, des sonorités de clavier criardes et ronflantes et du beat pour pogo d’punks. Quand Caroline Martial chante, c’est de l’energy drink recrachée par un petit animal sautillant, du genre Bunny Duracell, jusqu’au bout de la nuit, mais plus défoncé à la Kro qu’à la Tourtel, m’voyez. Les plus antédiluviens se souviennent encore avec émotion des démos sur Amiga, ces programmes qui poussaient à fond la bestiole pour balancer du son et de l’image jusqu’aux limites physiologiques du processeur. Kap Bambino, ça serait un peu ça sur le versant de l’électro-rock, du post-punk 8-bit tuné avec matos tombé du camion pour balancer une sauce à acouphènes. Les concerts de Kap Bambino, c’est comme une plombe de cardio dans le rouge, une séance de Gym-Tonic avec Atari Teenage Riot en guise de Véronique et Davina. Y a rien qui les raccroche vraiment à cette bonne cité de Bordeaux, sinon que l’album en question, le premier sur un gros label indépendant, il est particulièrement long en bouche. Première écoute, ben oui, plein la gueule tout ça, satané tannique ta mère. Mais laisse décanter, plus ça va, plus ça explose de saveurs. Si si si, recrachez pas trop vite. Evidemment y a les tueries Kapbambinesques qui définissent le groupe, « 11:38 », « Lezard » ou « Blond Roses », qui raclent et attaquent le palpitant sans jamais lâcher l’idée d’une mélodie qui t’accroche de suite. C’est qu’un morceau c’est vite passé, souvent en moins de trois minutes, tout est affaire d’intensité, pas le temps de finasser avec des préliminaires. Mais en fait de synth-punk grosbill, c’est plein de parfums divers, piochant toujours dans un creuset issu du punk le plus singulier : ce « Red Sign » à l’approche rocknrollesque foutrement Suicidaire, l’adorable « Rezozero » new-wave avec ce gimmick de claviers de fête foraine et les vocaux acidulés de Caroline, l’irrésistible gothique synthétique de « Batcaves » avec sa coda Castlevania-core à souhait. Orion Bouvier n’a d’ailleurs rien contre ralentir le tempo à l’occasion et c’est la mélancolie de « Blue Screen », parfait tube de post-punk nappé de brouillard électronique, lamentation sur nos existences prisonnières de nos écrans bleutés. Tout ceci dans un anglais parfaitement dégueulasse et un accent frenchy à débiter à la tronçonneuse, le charme de l’approximation ayant du jouer un rôle dans la popularité du groupe outre-atlantique. A moins tout simplement que leurs prestations scéniques complètement cramées, et je puis en témoigner, accompagnant la sortie d’un tel album, condensé en une demi-heure de bombinettes qui s’enquillent les unes dans les autres comme à la parade jusqu’à un « Acid Eyes » où le sens de la mélodie parfaite fondue dans le bruit évoquerait d'autres farfadets, ait suffit pour faire de Kap Bambino le groupe le plus excitant sorti de sa cité. Et c’est pas le meilleur d’entre nous qui me contredira.

note       Publiée le dimanche 30 septembre 2018

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    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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    Mouais, pour le coup, je serais plutôt du côté Scissor Man...Musique assez générique et cette voix est assez insupportable, question de goût mais j'ai vraiment du mal. Même pas envie de tenter l'autre disque du coup...

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    Adult façon gamin. Tss tss tss, I see what you did there...

    Pour le reste, moi aussi souvenir impérissable de concert au Void de JuppéCity, fallait faire gaffe à l'aquaplanning tellement le 8-bit était chauffé à blanc, effet sauna quoi.

    Scissor Man Envoyez un message privé àScissor Man

    Perso, et ça n'engage que moi, je trouve ça insupportable, je note pas mais la voix et le côté far far away from Atari Teenage Riot, ça passe pas vraiment, on dirait Adult. version gamin(e). Je préfère Strasbourg et Chocolat Billy pour les bons groupes Bordelais de “post punk“ au sens large.

    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
    avatar

    ok, il faut que je découvre enfin ce groupe...

    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    Souvenir de concert aussi inoubliable que confus sous le plafond ras d'une discothèque parisienne (celle qui est devenue ensuite le Social Club, je crois).