Des lumières bleues, blanches et violettes flashent, éclairant trop rapidement l'obscurité et, au ralenti, de façon saccadée, un homme se relève après avoir été endormi pendant de nombreux siècles. Ses yeux se décollent petit à petit, la poussière tombe des bras, des épaules, des joues et le Culte des ghoules peut donc reprendre ! Ce groupe qui m'avait ennuyé avec leur pièce trop longue pour dimanche morne au TNP, m'avait par contre bien titillé la moelle épinière sur ses premières productions. Celles-ci savaient allier l'horreur cheap et l'effroi réel que certains groupes de black metal adeptes de rituels et adhérents à associations toxiques pouvaient faire éprouver aux auditeurs faibles, cherchant toute occasion pour se faire dominer par une puissance pensée comme exogène, tous orifices ouverts, tous réceptacles, sens, organes des sens accueillant la malfaisance supposée de cette musique violette, blanche et bleue. Ce dernier album tape là-dessus et bien : la répétition devient tactique, les incantations sont vraiment efficaces, la voix ne m'horripile plus elle m'agrippe l'attention, la cohérence et la construction simple et déterminée reviennent sur le devant de la scène et contrairement au premier album, là, aujourd'hui, Cultes des ghoules joue bien de ses instruments, fait bien honneur aux anciens, reste adepte des samples et des sons synthétiques et vaporeux, collant ainsi un cul encore une fois sur le strapontin des cercles de la fumée qui rendent fou, en compagnie de certains groupes de stoner doom ou de death à tendances psychédéliques ainsi que tous leurs ancêtres, tout en restant bien putride comme tout bon groupe de black metal doit l'être. Finie la littérature, terminées les complications, bienvenue encore à la négativité et à la joie de se tuer pour des raisons absurdes ! Vive la vie quoi.