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Jean-Louis Murat › Parfum d'acacia au jardin
dvd • 13 titres • 71:31 min
- 1Parfum d'acacia au jardin
- 2La petite idée derrière la tête
- 3Ce qui n'est pas donné est perdu
- 4Au cabaret
- 5Call Baby Call
- 6Fille d'or sur le chemin
- 7Ton pire ennemi
- 8Elle avait le béguin pour moi
- 9En souvenir de Jade
- 10Dix mille (Jean) Louis d'or
- 11Plus vu de femmes
- 12On se découvre en se regardant
- 13Qu'entends-tu de moi que je n'entends pas ?
cd • 7 titres • 39:34 min
- 1On se découvre en se regardant6:04
- 2La petite idée derrière la tête3:36
- 3En souvenir de Jade8:08
- 4Elle avait le béguin pour moi5:55
- 5Chappaquiddick3:42
- 6La petite idée derrière la tête7:05
- 7Marquis5:03
informations
CD enregistré le 01 et 02 Décembre, DVD enregistré et filmé par Don Kent le 03 Décembre 2003 au Studio Guillaume Tell, Suresnes.
line up
Jean-Louis Murat (guitare, piano, voix), Fred Jimenez (basse), Stéphane Reynaud (batterie, percussions), Christophe Pie (guitare, Fender Rhodes), Camille (choeurs)
chronique
Quand Murat sort son premier DVD, le format des années deux-mille, que croyez-vous qu’il fasse ? Un bon vieux live avec une collection de morceaux emblématiques ? Vous connaissez fort peu l’animal. Live oui, c’est à dire dans les conditions du direct, mais en studio et en une seule prise. Avec des titres écrits tout spécialement pour l’occasion. Le tout filmé dans un noir et blanc contrasté par Don Kent. Aridité, disiez-vous ? Simplicité plutôt, retour aux bases. Basse, batterie, sa désormais section rythmique fidèle Jimenez/Reynaud, le vieux complice Christophe Pie en appoint guitare/clavier, et Jean-Louis qui gratte comme une bête, un animal, qui chante concentré, se mets dans de ces états, ne sourit pas, sauf une fois, esquissé à destination de Camille, son contrepoint féminin. Oui, on parle bien de la même, avant qu’elle ne devienne La Camille, björkounette pour école maternelle, avant que les deux ne se fâchent, comme il se doit. Ici, elle n’est encore qu’une très belle chanteuse en réponse au brenoï, apparaissant après quelques morceaux, d’anthologie déjà l’éponyme qui monte qui monte et puis encore « La petite idée derrière la tête », fin de parcours auvergnat, topographie de la mort qui rôde, aux riffs bien scrogneuneux. C’est sur le crescendo sensuel et lancinant de « Ce qui n’est pas donné est perdu » que les deux voix se mêlent d’abord. Et là on met le DVD en pause un instant. Et on se dit que Jean-Louis est particulièrement inspiré, surtout sortant à peine du double album Lilith, déjà sans réelle scorie. Ca va continuer ainsi pendant longtemps ? Pendant toute cette session en tout cas, où s’enchainent les titres tous plus mémorables d'autant qu’ils se dévoilent en direct, sans aucun fard de production, avec les accidents de la spontanéité qui font tout le sel de Murat sur scène. Version troubadour en solitaire, nostalgie presque sussurrée, preux Murat se mesure à des aunes médiévales sur « Filles d’or », gent Jean-louis le courtois évoque une amoure d’autrefois, sensualité mélancolique d’« Elle avait le béguin pour moi ». Quand la belle s’en mêle, c’est l’osmose presque pop sur « Call Baby Call » qui aurait fait un beau tube cryptique avec son refrain évident tapissé de Rhodes lumineux. Des refrains, répétés ad libitum, jusqu’à bout de souffle, il y en a d’autres, « Ton pire ennemi » s’installe confortablement dans cette rythmique de cheval fou en cavale, alors que Murat semble suivre les voies de son écriture mentale automatique. Quand alors posé au piano, défilent des images d’aéroport, de torches et de fumée, de vaches et de réduit de mort, c’est le saisissant « En souvenir de Jade », perle opaline introduite par un harmonica plaintif et un « j’aimions » qui tord la langue, avec le coeur. Encore un peu de temps à Camille pour faire la fofolle ou partager une vrai ballade pour les filles, avant que le brenoï ne reprenne seul sa guitare en folk érotique et enfin, en déversant ad libitum le leitmotiv blessé de « Qu’entends-tu de moi que je n’entends pas ? », poussé dans la distortion jusqu’au cri de douleur. Pas chien, Murat offre un CD tiré des répétitions des deux jours précédant le film, avec une version plus dépouillée de « La petite idée » et deux inédits, le hoquetant « Chappaquiddick », bien amusante muraterie enjouée, et un « Marquis » tout en élégance, à mettre côte à côte avec les plus belles chansons cachées de ces dernières années, de l’Auvergnat alors plus productif que jamais, comme si il courait après son propre temps perdu.
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