Buzzcocks › Love Bites

Le plus parfait Buzzcocks ou le seul où ça patine un poil ? Eh bien… Pour moi le seul où ils bégayent un tant soit peu. En retentant Sixteen (tiré d’A Different Music… sorti l’année d’avant) en Sixteen Again, par exemple. Mais même là... on se méfie – tant chez eux répéter une idée peut vouloir dire l’aborder par deux faces, contraires ou simplement différentes. (« Simplement »… Tu parles). Le seul, peut-être, on l’on sent que ça cherche la suite – comment continuer, comment approfondir… Comment se dégager. Mais par ailleurs : l’album où se trouve Ever Fallen in Love - LE tube du groupe, sa scie (mais qui s’use moins que nous autres bûches ou branchilles), un concentré de tout ce qui fait leur pop piégée, truquée, leur science empirique. Le moment où tout moyen s’invente et se saisit le plus ferme, on peut aussi trouver, où tout tend, serait-ce un peu fort. Aussi : il y ces deux instrumentaux, là-dessus, qui font bien mieux que reprendre la veine, l’inspiration sous-terraine kraut (qui affleure nettement en bien d’autres zones de leur discographie au vrai) de Moving Away from the Pulsebeat (Another Music… également). Walking Distance en Neu! version 45t et excitants modernes en place ou en sus des psychotropes. Late for the Train et sa batterie Can-esque qui ne fout jamais la paix (et ce son, sur l’instrument…), ses guitares chimiques jumelles antagonistes (Shelley et Diggle ont bien raison de se créditer comme « lead guitars » sur l’album suivant – chez eux ça ne veut jamais dire démonstration d’athlétisme pénible, hein – on ne confondra pas). Diggle qui chante, d’ailleurs – sur Love Is Lies – c’est acoustique, quasi, ce coup (c’est très rare chez eux) et avec lui aussi ce n’est pas si net, si c’est un salaud ou seulement un assumé libertin. Et encore Just Lust – la luxure et comme chaque fois quand ils en causent, le calme apparent dans sa recherche effrénée. La mélodie cachée en pleine vue – « si si, on vous dit, c’est juste du punk-rock… Absorbez, repartez imbibés (on dira que c’est à cause de la bière, pas des questions) ». « La Nostalgie », tôt dans l’énonciation des affres, mœurs et moteurs – avec ce jeu de mots salace typiquement Shelley, possiblement étrange (Nostalgia I need you to come… Double-sens bien connu du verbe). Reste Plus Rien peu avant la fin – mais la Perception Extra Sensorielle et l’instrumental terminal déjà cité (Late for…) se pointant entre temps, et changeant quelque peu les perspectives. On s’est encore bien enjoillé ? Certainement… Sans toutes ces incidences compliquées que le chroniqueur ressasse ? Sans doute… Peut-être. Ah oui, tiens, aussi… Shelley nous dit à un moment qu’il cherche le manuel de l’utilisateur. Il parle de la machine, à votre avis, ou de l’autre, là, qui écoute ce que ça dégoise ?