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Bubituzak › Boyutlar

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cd • 11 titres • 39:04 min

  • 1Harakiri4:11
  • 2Bana Göre Değil3:47
  • 3Zamanla Anlaşılıyor Zaman3:10
  • 4İpimle Kuşağım3:11
  • 5Ateş Olsan3:12
  • 6Olan Olur 3:40
  • 7Gelgitler3:44
  • 8Cehennem Dediğin4:20
  • 9İspanik Portal1:54
  • 10Orda Biri Var Mıdır?4:03
  • 11Devriye3:52

informations

Produit par Ali Güçlü Şimşek. Enregistré à Fade Out Studios.

line up

Görkem Karabudak (basse, claviers), Ali Güçlü Şimşek (chant, guitares), Emrah Atay (batterie, percussions, chant)

Musiciens additionnels : Gaye Su Akyol (chant 6), Hikmet Altunbaşlıer (trompette), Yalın Akdağ (trombone), Hakan Çimenot (trombone 1, 6, 7), Serhan Erkol (saxophone 1, 6, 7), Ahmet Ayzit (violon, alto), Mert Demir, Kerem Çakıroğlu, Gökhan Doğum, Oğuzhan Uğur & Benjamin (choeurs)

chronique

  • rock psyché tarabiscoté au tabasco

Ceux qui connaissent les albums de la fantastique Gaye Su Akyol ou qui ont eu la chance et le bonheur de la voir sur scène le savent bien : elle est accompagnée d’une bande de tueurs. Du genre Reservoir Dogs avec des masque de Zorro pour rester incognito. Mais pour ce qui est de passer inaperçu, ça devrait somme toute être assez compliqué. Ils se nomment Bubituzak et si leur deuxième album en date s’intitule « Dimensions », ce n’est pas un hasard. Avec eux, on passe la grande porte pour accéder à un multivers bariolé. Car si il s’agit bien de rock psychédélique turc dans la grande lignée du genre, rien n’est si simple avec Bubituzak. D’abord la chaleur des cuivres qui vous tombe sur le front, c’est celle d’un soleil caniculaire hispanique, une couleur musicale dont la teinte ocre de mexicali-western revient tout au long de l’album, jusqu’au très explicite instrumental « İspanik Portal », moins sketches of Spain qu’esquisse Pulp Fictionesque sur laquelle on imagine un couple de danseurs faire des vagues sensuelles dans un verre de mezcal géant. Des ondes mordorées, y a de ça aussi dans le cocktail des Bubituzak, un son de guitare surf-rock particulièrement bien chargé, le guitariste et chanteur Ali Güçlü Şimşek étant près à en découdre avec les vagues les plus mortelles sur son instrument façon scène finale de Point Break, l’original, celui avec un gang de masqués justement. Des riffs acérés, acidifiés, qui fouettent les sangs, ah ça tient éveillé jusqu’à tard ! Une rythmique qui tabasse quand il faut, quitte à donner dans le contrecoup vicelard, et sait se couler dans un groove plus lascif, foutrement oriental, parfois au sein du même morceau. Ils ont l’art de déformer leurs propres mélodies comme dans des miroirs de labyrinthe de foire, voire de train fantôme, difficile de savoir ce qui se trame derrière chaque nouvelle trouvaille mélodique, chaque riff de guitare, chaque cri du choeurs. Sinon que tout cela est cinématique en diable, mais voilà qui n’est pas une surprise pour qui a gouté déjà aux chansons de Gaye Su Akyol. La revoilà d’ailleurs, dans toute sa gloire, pour un duo entre acronymes : gsa & ags tel Lee & Nancy chevauchant dans des plaines plus au Levant qu’au soleil couchant. C’est qu’il a de la basse dans la tessiture le bonhomme, une voix qui impressionne autant que le ton de sa guitare, alors que derrière ça trompette à qui mieux-mieux. Avec ces arrangements exponentiels de cuivres ou de cordes, d’éruption de ferveur balkanique ou de relents de bande-originale arabesque, toujours balancé avec une puissance de feu incomparables et des idées qui fourmillent, si il faut arrêter un mot c’est : psyché. Du rock psychédélique qui ne cherche jamais à refaire du déjà-fait, qui ne ressemble finalement pas à grand-chose sinon à lui-même, avec un goût pour la complication qui ravira les amateurs de petits bonbons à faire s’effondrer les synapses sur elles-mêmes. Long en bouche le délire, pas évident au premier abord malgré son côté faussement fanfare. Y a une science là-dessous, une pesanteur et une attaque qui va au-delà de la simple hallucinatoire, voyez comment se décante le fabuleux « Cehennem Dediğin » en guise d’exemple de titre qui rigole pas du tout. Des (post)-punks en fait les Bubituzak, qui n’hésitent pas à faire vriller les cuivres comme les voix, à chanter-parler puis interrompre un morceau pour mieux le relancer avec une mélodie évidente. Et de tirer le rideau sur leur théâtre flingué avec une magnifique ballade chargée de vapeurs multicolores, de celles qui altèrent la perception une bonne fois pour retomber de l’autre côté du miroir, le déformant, de là où ils sont sortis. Des cavaliers surgit de la nuit devant lesquels il n’y a plus qu’à faire comme Bernardo.

note       Publiée le dimanche 27 mai 2018

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