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Glorious Din › Leading stolen horses

lp • 8 titres

  • 1Tenement Roofs
  • 2Pallet to the floor
  • 3Arrival
  • 4Cello tape
  • 5Sixth pillar
  • 6Leading stolen horses
  • 7Water from the temple
  • 8Insects

informations

line up

Eric Cope (chant), Doug Heeschen (basse), Paget (guitare, choeurs), Pete H (batterie)

chronique

L’histoire de Eric Cope pourrait être l’objet d’un film tant elle paraît improbable. Le mec a grandi dans la jungle sri-lankaise, découvre la BD ‘Tintin’, ramasse des branches, des os, écoute la radio avec sa mère. Quand ses parents déménagent à la grande ville, il se sent paumé et se met à voler, d’abord des BDs puis toute sorte de bricoles. Placé dans une école, il ne trouve rien de mieux à faire que d’en coller une en retour au recteur qui venait de lui administrer une correction. Le voilà exclu pour trois semaines. Quelques temps après, il casse la gueule à un chauffeur de bus qui lui fait remarquer qu’il n’a pas payé son ticket. Résultat ? Expulsion définitive du collège et prison. A la sortie, il se dégotte un job de fossoyeur mais surtout assiste à la projection du film ‘Concert for Bengladesh’ dans lequel il découvre Bob Dylan. Il s’achète aussitôt une guitare. Pour appuyer le destin, ses parents accueillent à la maison une étudiante américaine de son âge (16 ans) avec qui il ébauche ses premiers morceaux. Il décide de devenir musicien et veut visiter les Etats-Unis. Avant cela, il se fera exploiter dans un magasin d’animaux, engager comme garçon à tout faire par des Hollandais. Au sein de cette famille, il découvre les Beach Boys mais aussi le punk, Elvis Costello. Grâce à eux, il obtient un visa pour la Hollande, contacte la fille qui avait séjourné chez ses parents et parvient finalement à partir pour les USA. C’est là-bas qu’il se choisira son nom de scène en s’inspirant de Julian Cope et du personnage principal du film ‘Fade to black’. Il se marie avec une jeune fille enceinte d’un autre homme, a deux enfants, découvre la scène punk, le post punk, le hardcore. Le couple vit dans la misère, part pour l’Alaska grâce à l’aide de la belle-famille avant de retourner en Iowa. Il y monte un groupe hardcore qui se fera virer de tous les bars locaux. Il monte alors à San Francisco. Sa femme le quitte et part avec les enfants. Profondément affecté, il appelle un pote bassiste dans l’Iowa et lui propose de venir crécher chez lui, lequel débarque avec deux autres types et la copine de l’un d’eux. Ayant téléphoné à l’ancien guitariste de son groupe hardcore, il commence à travailler avec eux. Il se trouve qu’un des deux loustics venu avec le bassiste accepte de jouer de la batterie provisoirement. Glorious Din est né et en 1983 publie une démo qui lui vaudra une signature pour un premier album ‘Leading stolen horses’. Une pièce essentielle de la scène post punk, même si à l’époque, personne n’est au courant. Une tournée catastrophique suit: pannes à répétition du van, les économies bouffées par les garagistes, des salles à moitié vides…Glorious Din enregistre un second disque, différent du premier. Cope découvre Malcolm X et les Black Panthers. Il retourne alors vivre dans son pays et se joint à un mouvement marxiste qui participera au soulèvement contre le gouvernement en place, abandonne son nom de scène et tout ce qui se rattache à son passé post-punk. Plutôt pas mal, non ? Et cette première galette, alors ? On y ressent la fascination de Cope pour Joy Division (il baptisera son second fils Ian en hommage à Ian Curtis) sans pour autant sonner comme un copier-coller. De l’aveu de ceux qui l’ont connu, à l’instar de Ian Curtis, le jeune Sri-lankais avait cette capacité de s’immerger dans une véritable transe quand il chantait. On ressent également dans la musique de Glorious Din, une noirceur similaire à celle des quatre de Manchester mais la colère en moins, un son sculpté entre les murs d’une cave qui tente de lever l’esprit au ciel. La guitare est acérée, la rythmique sèche, le sens de la mélodie frappant, avec de légères pointes orientales qui assoient l’identité du combo. Quant au timbre grave de Eric, proche de celui de Ian Curtis, il dégage une profondeur troublante, empreint d’une mélancolie particulière qui paraît parfois évoluer dans son propre monde. Le chanteur joue aussi sur des effets hypnotiques en répétant volontiers certains mots ou phrases pour accentuer l’effet de transe suscité par la musique. Si un tel album pouvait sonner un brin anachronique alors, sa réédition vinyle longtemps attendue montre à quel point les Américains n’étaient pas de suiveurs. Si les spectres de Joy Division, du Death in June des débuts, de Gang of Four éventuellement, ne sont pas loin, Glorieux Din dégage un sentiment qui lui est personnel, une forme d’urgence enfantine glauque qui ne se soucie de rien d’autre qu’elle-même et ses échos. Ce court LP (36 minutes) est une mine de tubes qui restent gravés dans la tête: le superbe ‘Tenement roof’, ‘Arrival’, le grandiose ‘Cello tape’ à la troublante séduction orientale, sans oublier le tranchant ‘Sixth pillar’. Faut-il y déceler l’influence de la vie peu banale de son leader ? Une chose est sûre, Glorious Din fascinent car ils ne cherchent rien à prouver, ils jouent, c’est tout, chamans d’un monde qui leur est propre, dans lequel les musiciens semblent parfois surpris de croiser des gens autre qu’eux-mêmes.

note       Publiée le dimanche 29 avril 2018

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    Richard Envoyez un message privé àRichard

    Je viens de l'écouter sur le Tube et merci encore une fois pour toutes ces petites pépites Twilight. Bien difficile de fait de ne pas penser à l'icône de Manchester...mais pas que... J'aime vraiment bien le son liquide de la basse...pour le reste...à voir sur le temps...