Vous êtes ici › Les groupes / artistesAAutokrator › Hammer of the Heretics

Autokrator › Hammer of the Heretics

cd • 5 titres • 34:05 min

  • 1Against Flesh And Blood06:09
  • 2Le Sang Impur09:34
  • 3Interlude03:12
  • 4Hammer of the Heretics08:31
  • 5Inquisitio-Denunciatio-Exceptio06:39

extraits vidéo

informations

Enregistré par L.F, D.B et Kevin Paradis. Mixé et masterisé par L.F au 43°26'15.6"N 3°37'01.1"E (près de Mèze dans l'Hérault si on cherche bien).

Sorti le 10 avril 18 en cd digipak A5 et sur bandcamp. Illustration par L.F

line up

L.F (guitare), D.B (voix), Kevin Paradis (batterie)

chronique

L'Inquisition dans le sens de celle à laquelle personne ne s'attend (personne, mouahahah!) est un des éléments que l'on retrouve le plus souvent dans le métal avec, disons, Tolkien, Lovecraft, la guerre, le Moyen-Âge, les dragons et princesses, l'apocalypse nucléaire, les psychopathes tueurs, les maladies étranges, la folie, les exentérations, décapitations, strangulations, le pâté en croûte, la terreur, les névroses et psychoses, le théorème de Pythagore, les femmes, la pourriture, les émanations douteuses, l'alcool, la drogue, le suicide, la dépression nerveuse, les excréments, l'urine, le sang, la lymphe, les lipoprotéines de haute densité et j'en passe ! Mais l'Inquisition, la "vraie", pas le groupe qui fait parler de lui dans Ici Paris et sur Guts of Darkness, pour bien être précis, et pour ceux qui ne connaissent pas, c'était un tribunal de l'Eglise dont l'existence était lié à l'hérésie (ce qui est très fort de café quand on y réfléchit deux minutes, mais... on ne va pas réfléchir ici, manquerait plus que ça). Je lis la notice wikipédia : les peines qu'infligeait ce tribunal allait des "spirituelles", c'est à dire vous me réciterez 140000 Notre Père pour la peine et puis vous me ferez deux aller-retour à Santiago de Compostella, merci, au suivant, aux plus matérielles, donc financières, on vous prend vos biens ou votre corps, car le corps c'est du travail, du travail c'est du temps, et le temps, c'est de l'argent bien sûr ! Je m'arrête là mais il y a quand même une phrase importante dans cette notice : l'Inquisition "conserve aujourd'hui dans la mémoire collective une image de violence et d'arbitraire". Ça, c'est pas faux, il suffit d'écouter ce dernier Autokrator. Un αὐτοκράτωρ, pour rappel, c'est un gars dont le pouvoir ne peut être défini par personne d'autre que lui même, ce qui est pratique. Depuis son émanation de NKVD, ce groupe parle beaucoup d'autorité et de contrainte, de politique je dirais... "métal" dans le sens où elle nous hurle des symboles qui sont dans notre "mémoire collective" synonymes de "violence et d'arbitraire", de manière un peu plus abstraite sur leur premier album jusqu'à aujourd'hui avec ce Hammer of the Heretics qui semble parler des milices de l'époque et de leurs persécutions (t'étais pas né). Avec notamment des noms égrenés comme sur un monument aux morts, de Hugues de Payns, premier maître de l'ordre du Temple à Guillaume Pavet, autre maître de l'ordre au XIIe siècle. Car cet album parle des Templiers, purgés par l'Inquisition médiévale, après que le roi de l'époque, Philippe IV dit le Bel se soit dit qu'ils avaient un peu trop de thunes juste pour eux et que cette milice devait donc bien cacher quelque trucs à avouer. Les gars se font donc estourbir après avoir avoué des trucs sataniques et homosexuels, ce que tout le monde est capable de faire quand on est écartelé. Ce qui amène à la dissolution par le pape de cet Ordre, afin d'éviter de trop fatiguer les inquisiteurs, j'imagine. Voilà voilà, et la musique ? Un death metal rampant, très répétitif, très monolithique, avec voix d'outre-tombe, qui dégage donc une sorte de masse. Comme une grosse masse noire (là qui dégoulinerait un peu de rouge ?), comme un gros gâteau, un gros gâteau salé que tu vas bouffer, hérétique va ! C'est très très... gras. Et plus du tout "industriel" comme on pouvait se dire à l'écoute des autres albums de NKVD ou Autokrator. On aura aussi droit à un interlude assez long jouant l'interrogatoire bien poussé que les inquisiteurs appréciaient, "entretien" qui bizarrement ne parle pas d'homosexualité mais plutôt d'une potion (?). Spoil : le gars se fait noyer à la fin et c'est parlé en français du XXIe siècle, ce qui sonne bizarre et un peu "Rois Maudits" à mes oreilles. Et ça finira sur le mouvement le plus entêtant de l'album, une sorte de mantra de destruction de l'autre parce que le chef a demandé de le faire. Là on va se dire : "bouh, ce sont des monstres". Et puis on va lire deux trois articles de psychologie sociale, et on va se rendre compte qu'il suffit d'avoir un chef assez puissant pour que l'on puisse être amené à faire n'importe quoi. Ce qui rejoint donc ma ribambelle de thématiques métal du début de cette chronique : le vrai point commun à toute la scène, à mes yeux, c'est la connaissance fine de ces dynamiques de domination avec donc en filigrane un anarchisme qui me réjouit, même si, encore une fois, il suffit de se mettre devant un miroir pour se rendre compte qu'on serait capable des pires ignominies si on nous le demandait gentiment et si en plus on est payé à la fin du mois et si, encore, "il ferait du mal à ma famille si je faisais pas ce qu'il me demande, il me ferait du mal à moi si je ne l'avais pas fait". Arf, l'humanité. Enfin, passez donc une demi-heure en compagnie de l'humanité avec Autokrator ! Ca va faire hurler vos voisins, et vous déprimera une petite heure après ces 34 minutes de puissance et hurlements. Allez, 68 minutes au total ? Moui, à peu près.

note       Publiée le jeudi 29 mars 2018

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Hammer of the Heretics" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Hammer of the Heretics".

    notes

    Note moyenne        1 vote

    Connectez-vous ajouter une note sur "Hammer of the Heretics".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Hammer of the Heretics".