Cyclone Temple › I Hate Therefore I Am

Bonjour ! Oui, vous êtes bien au bureau des seconds couteaux, ceux qui sont au mauvais endroit, au mauvais moment. Moi ? Ben moi aussi. Et je m'occupe des cas les plus oubliés de la maison. Je vous donne la brochure, voilà. Donc là, page 1, vous découvrez un des genres regorgeant le plus de groupes oubliés, un genre qui a eu ses lettres de noblesse et ses mégatonnes de suiveurs, le thrash metal. Oui, le thrash metal va encore être à la fête aujourd'hui ! Car aujourd'hui, c'est le tour de Cyclone Temple. L'histoire nous dit que le groupe n'a pas su tenir à cause d'un line-up hautement instable ne les permettant pas vraiment de tenir leurs contrats et tournées, et surtout, surtout, parce que ce projet fondé sur les cendres de Znöwhite, groupe de speed comme son nom l'indique, est arrivé sur la scène au pire moment, celui où les magazines de hard rock titraient sur la fin du heavy metal et ses rejetons. 1991, année du grunge, pas l'année du thrash. L'année où Metallica nous sort un album de ballades pour radio, où les mélodies seventies matinées de punk sale entre les arpions triomphe sur les bandes avec la fusion : Nirvana, Pearl Jam, Faith No More, faites du bruit sur FUN RADIO. Sur ce premier album pourtant, sorti chez Combat, les pauvres Cyclone Temple qui dédient tout leur premier paragraphe de remerciements à ceux qui les ont offensé nous offrent un joli specimen plutôt rare de ce thrash américain décalé dans ce contexte, très mélodique, mi Metallica pour ce côté tragico-masterofpuppetien avec les dissonances qui prennent la tête, mi Anthrax quand on écoute le gars au micro nous chanter haut les coeurs ces histoires avec des intro, des développements et conclusions, quand on écoute le guitariste se casser le poignet sur ses accord de puissance. Le son est très propre, le propos n'est pas très evil, les chansons sont jolies, ce groupe est oublié. Mais si vous aimez le thrash lorgnant vers le groove du hard rock, si vous aimez écouter des refrains dégoulinants de ferveur, si vous aimez les chanteurs aussi bavards que Mike Muir, si vous aimez le thrash qui palme sa guitare comme un jeune Mustaine ou un vieux Scott Ian, faites. Si pour vous le thrash c'est plutôt un mineur allemand qui ne parle que de destruction chimique, mmm... hé ! Regardez : le bureau d'à côté ! Oui, là où il y a marqué "Légendes" dessus !