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Robert Schumann (1810-1856) › Szenen aus goethes faust

  • 1996 • Ermitage CD1 : 452673-2 / CD 2 : 452674-2 • 2 CD

19 titres - 117:55 min

  • CD1(72.55) – 1/ Ouverture 8.10 - Première partie – szene im garten – 2/ Du kanntest mich, o kleiner engel, wieder (faust) 5.05 – 3/ Ach neige, du schmerzenreiche (gretchen) 4.59 – Szene in dom – 4/ Wie anders, gretchen, war di’s (böser geist) 6.56 – Deuxième partie – Ariel. Sonnenaufgang – 5/ Die ihr dies haupt umschebt im luft’gen kreise (ariel) 10.48 – 6/ Des leben pulse schlagen frisch-lebendig (faust) 7.34 – Mitternacht- 7/ Ich heisse der mangel (mangel) 2.22 – 8/ Vier sah ich kommen (faust) 2.54 – 9/ Die nacht scheint tiefer tief hereinzudringen (faust) 2.54 – Fausts tod – 10/ Herbei, herbei ! herein, herein ! (mephistopheles) 5.16 – 11/ Ein sumpf zieht am gebirge hin (faust) 5.12 – 12/ Ihn sättigt keine lust (mephistopheles) 5.11 – CD2 (45.00) – Troisième partie – Fausts verlklärung – 1/ Waldung, sie schwankt heran (chœur) 2.34 – Ewiger wonnebrand (pater ecstaticus) 1.54 – 3/ Wie felsenabgrund mir zu füssen (pater profundus) 6.47 – 4/ Gerettet ist das edle glied (ange) 11.09 – 5/ Hier ist die aussicht frei (doctor marianus) 4.20 – 6/ Dir, der unberührbaren (doctor marianus) 8.39 – 7/ Alles vergängliche ist nur ein gleichnis (chorus mysticus) 9.27

informations

Enregistré en septembre 1972 à The Maltings, Snape. Ingénieurs : Kenneth Wilkinson, Colin Moorfoot, Tryggvi Tryggvason. Producteurs : Christopher Raeburn, Michael Woolcock.

Il s'agit d'une réédition d'un enregistrement Decca parut en 1973 par le label de distribution économique Ermitage. Le générique exceptionnel (Britten, Fischer-Dieskau, Palmer, Harwood...) de cette interprétation n'a d'égal que sa réussite. La direction est juste et acérée, donnant une tension très judicieuse à l'ensemble, et les solistes sont parmi les meilleurs qui furent. Ermitage n'est toutefois pas très bien distribué et ces deux disques sont assez durs à trouver. Malheureusement, je ne connais pas assez bien d'autres versions pour pouvoir me permettre d'en recommander une. Mais il en existe d'excellentes, évidemment!!!

line up

Dietrich Fischer-Dieskau (Faust, marianus : baryton) ; Elizabeth Harwood (Gretchen, une pénitente : soprano) ; John Shirley-Quirk (Mephisto, Evil spirit, Pater seraphicus : baryton) ; Felicity Palmer (Not/need, magna peccatrix : mezzo-soprano)… ; Wandsworth School Choir-Aldeburgh Festival Singers ; Russell Burger (Maître de chœurs) ; English chamber orchestra ; Benjamin Britten (Direction)

chronique

  • opéra-romantique

Comme son nom l’indique, cet opéra de Robert Schumann met en scène et musique des extraits du Faust de Goethe, texte et sujet haut en tourments, lyrisme, romantisme, tristesse et dimension fantastique. Robert Schumann y déploit donc un registre assez large, passant de l’orchestre puissant et travaillé, aux arias infimes où la soprano nous tire des larmes sur gravités de violoncelle et tuba. Le chœur sait être dramatique, éthéré, mystique, comme dans la saisissante scène d’ouverture de la troisième et ultime partie, qui relate la transfiguration de Faust après sa mort… «Scène du jardin», «Scène du dôme», «milieu de la nuit», «Mort de Faust»… Schumann choisit ses scènes pour leur pouvoir visuel et dramatique. Immense mélodiste torturé, incarnation parfaite du romantisme allemand dans ses heures les plus hivernales, le compositeur possède l’art de la mélodie lyrique, de l’harmonie monumentale, de la grandeur chorale, qu’elle incarne l’effroi, la puissance ou le mystère ; cela nous vaut des poussées d’orchestres magnifiques, aux mélodies tour à tour inquiétantes, prenantes, et qui savent déployer une palette sonore aux reflets merveilleux, on y entend les flûtes, les cordes et les hautbois autant que les tymbales, et les soutients de cuivres. Certaines entrées de chœurs en renfort des solistes vous prennent à la gorge, rappelant à l’occasion l’aspect fantastico-tragique de l’histoire racontée. Certaines gravités relèvent ainsi du religieux, ont la forme du chant sacré. Romantique névrosé, Schumann fût aussi un grand compositeur de lieder, et de pièces pour piano d’une merveilleuse densité, dont l’expérience ressort ici dans la qualité mélancolique, triste, ou plus nerveusement sombre de la plupart des arias, pour soprano, baryton, basse et mezzo. La beauté de la ligne vocale suffit souvent à elle même et l’orchestre ne susurre alors que quelques cordes discrètes, clarinette légère, une flûte, dans le seul objectif d’esquisser un peu plus le décor, la nuit ou la forêt. Dialogues, solistes, instrumentaux puissants, monologues tempétueux en hommage à l’auteur où l’immense Fischer-Dieskau incarne un homme dévoré par la peur, l’ambition, et le doute, autant de pathos lourds et propres au romantisme, qui trouvent dans l’art de Schumann tous leur modes d’expression. Les trois scènes barytonnes qui opposent Mephisto et Faust à la mort de celui-ci sont un duel de voix affectées et qui doivent au travers de l’écriture mélodique se forger leur chemin vers l’effrayant, l’impressionnant… un duel de voix semblables, pour deux esprits en lutte. Voici un disque à conseiller à ceux qui aiment les histoires. Imagée, dynamique, contrastée, puissante et émouvante, la vaste partition de Robert Schumann est une invitation au rêve, à l’émerveillement et à la stupeur, face au destin du héros, et à la puissance maléfique des forces qu’il déclenche. De la grandeur à la terreur, en passant par la nuit, l’amour, la tristesse et la malveillance, Schumann livre ici une partition idéale pour qui souhaite s’initier à l’art de l’expressivité vocale pathétique. Le tourment vient souvent du jeu musical imposé aux personnages, solistes, le chœur plastique et l’orchestre puissant construisant tout autour les lieux et voûtes célestes témoins du drame en cours, les anges et les démons qui soufflent dans les esprits. Faust, Mephistopheles, Pater Profundus, Doctor Marianus ou la voix du destin du Chorus Mysticus… voici quelques uns des personnages qui habitent cette histoire sombre et étrange, contée avec grandeur et finesse, richesse, et un grand sens esthétique. Diabolique et merveilleux.

note       Publiée le dimanche 28 juillet 2002

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    Painkiller Envoyez un message privé àPainkiller
    A quand une chro des études symphoniques ?
    Sheer-khan Envoyez un message privé àSheer-khan
    avatar
    Sans vouloir parler la langue de bois, ce n'est pas une question de trempe : l'une est de Robert Schumann, chambriste tortueux et allemand, et l'autre un français spécialiste de l'opéra et plus porté sur l'aspect mélodique et dramatique que purement plastiquement expressif. Celui de Gounod est plus ambitieux en terme de dimension... et cette oeuvre de schumann n'est pas parmi ses plus citées... mais c'est une merveille, voilà...
    Note donnée au disque :       
    Tomas Chatterton Envoyez un message privé àTomas Chatterton
    Cette adaptation musicale est-elle de la meme trempe que celle de Gounod ?