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Ulver › The Assassination of Julius Caesar
- 2017 • House of Mythology HOM 010 • 1 CD
cd • 8 titres • 43:44 min
- 1Nemoralia04:10
- 2Rolling Stone09:27
- 3So Falls the World05:57
- 4Southern Gothic03:40
- 5Angelus Novus04:08
- 6Transverberation04:31
- 7196904:00
- 8Coming Home07:51
extraits vidéo
informations
Enregistré et produit par Ulver "in a cold cell", Oslo, été 2016-hiver 2017. Batterie enregistrée au Subsonic Society. Mixé par Martin 'Youth' Glover et Michael Rendall, London, janvier 2017. Masterisé par Michael Lawrence au Bladud Flies, Hastings, janvier 2017.
Sorti en cd, vinyle, fichiers numériques. Illustration : extrait de L'enlèvement de Perséphone par Gian Lorenzo Bernini dit Le Bernin (1621-22)
line up
Kristoffer Rygg, Jørn H. Sværen, Tore Ylwizaker, Ole Alexander Halstensgård
Musiciens additionnels : Håvard Jørgensen ([Haavard] guitare), Daniel O'Sullivan (guitare, basse, claviers), Nik Turner (saxophone), Stian Westerhus (guitare), Youth (cordes, samples, autres), Ivar Thormodsæter (batterie), Anders Møller (percussions), Sisi Sumbundu (voix), DrekkaDag (saxophone)
chronique
Je me pose souvent cette question : ai-je la légitimité d'écrire sur de la musique ? Ben oui, comme le disent nombre commentateurs, critiques de la critique sur youtube, dans la presse et chez les musiciens, les chroniqueurs ou journalistes musicaux règlent souvent leurs comptes avec un machin qui n'a rien à voir avec la musique ou l'auteur de cette musique. Cela ne date pas d'hier ces reproches, il y a une nouvelle de Thomas Mann qui parle un peu de ça, elle s'appelle Das Wunderkind, elle a été publiée en 1903, c'est l'histoire de regards croisés sur un enfant donc prodige, pianiste. Chacun voit le petit bout de sa lorgnette sur ce que fait l'enfant pendant un concert. Certains ne pensent même pas à lui mais fixent leur attention sur d'autres personnes. Il y a un critique d'art dans la compagnie. Voici ce qu'il pense du gamin qui vient de faire son numéro : "Voyez un peu ce Bibi, ce petit drôle! Comme individu il a encore un bout de chemin à faire, mais comme type, comme type de l'artiste, il est déjà complètement achevé. Il a en lui la noblesse de l'artiste et son absence de dignité, sa charlatanerie et son étincelle sacrée, son dédain et son ivresse secrète. Mais je ne puis pas écrire ceci, c'est trop bien. Allez, je serais moi-même devenu un artiste, si je ne voyais pas si clair dans tout cela...". Ah ah ! Paye ton raccourci que jamais il ne trouva pour vous dire mon étonnement face à Ulver. C'est un groupe que je ne comprends habituellement pas, comme nombre de ses compatriotes métallo-autre chose. Grand Ancien du black metal deuxième vague, ils ont ensuite fait... autre chose, mais alors vraiment autre chose. Et je n'ai jamais vraiment accroché plus d'une seconde. Eh, même celui-là je n'ai pas compris au début. Mais j'étais comme aimanté par cette pochette... ils sont en général doués pour leurs visuels, non ? Ben là c'est tip top, dans le genre "horreur stylisée" - on parle du viol de Perséphone, on parle dans le texte de décrépitude, de pouvoirs s'effondrant, il y a même une photographie de Lady Diana à l'intérieur pour vous dire. Beau, mort. Mais en écoutant je me suis reposé la question : je suis censé chroniquer du métal ! Pas ça. Après, comme j'ai aimé, je me suis dit : ben allez vas-y, allez personne ne le saura, alleeeez ! Donc, à l'image d'autres réceptions 100% positives, tout commença par un piquage de nez au son de cette musique. Les premières minutes peuvent faire éclater votre FM-ophobie, et au bout d'un moment, cette sensation d'écouter un ersatz de Depeche Mode s'estompe et laisse place à de grandes plages oniriques et lucifériennes ou digne des jeux vidéos atteints de retro-fétichisme, faite de surcouches de sons électriques inspirés des vieux allemands de l'électronique, ou des anciens anglais ou français du rock psyché et prog, ou bien encore d'éléments plus récents en néo-folk, peut-être ? Et qu'est-ce que c'est envoutant, perturbant à un niveau très profond, d'une grande subtilité, qu'une écoute répétée en demi-sommeil arrivera tout doucement à faire percevoir... il y a beaucoup de choses qui me touchent dans cet album : l'air de toucher à de grandes thématiques, d'être pompier à mort pour mieux laisser derrière des interrogations très intimes et simples, une facilité à accrocher des mélodies au palmarès "chanson qui tue", une touche de gravité très virile et romantique à la David Sylvian qui serait peut-être celui que je trouve le plus proche de leur musique. J'avoue n'avoir pas tout écouté, ou alors très rapidement leur période post-black metal, donc je ne pourrais vous détailler les sept différences, mais en lisant la glose actuelle il semblerait qu'Ulver aime bien surprendre... en tout cas, ils nous livrent ici une œuvre suffisamment proche d'un fond sonore commun pour pouvoir abolir toute frontière stylistique, et toucher assez de monde pour qu'un grand mouvement de schizo-kamikazes prennent le pouvoir et instaure des règles sociales inspirées des Vikings ou des anciens Romains. Presque. Mouais... ce qu'il ne faut pas faire pour trouver des conclusions aux chroniques... qu'est-ce qu'il dit à la fin le critique d'art de chez Mann ? Ah oui : "Qu'est-ce que l'artiste? Un pitre. La critique est très au-dessus. Mais je ne puis pas écrire cela. - Et il s'éloigne dans ses pantalons éclaboussés." Loseur ! Vilain chroniqueur joufflu.
Dans le même esprit, Rastignac vous recommande...

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- Raven › Envoyez un message privé àRaven
Scorpio. Brut.
- Lord Tom › Envoyez un message privé àLord Tom
Kaporal
- Raven › Envoyez un message privé àRaven
Aqua Velva. On parle d'Ulver, faut pas hésiter à s'inspirer des sur-stocks du carrouf.
- fonfongre › Envoyez un message privé àfonfongre
J'écoutais leur suivant, Flowers of Evil, et je me disais : Kenzo ? Azzaro ? Armani ? Hugo Boss ? Disque à costards, disque à fragrances
Message édité le 10-02-2024 à 12:19 par fonfongre
- GrahamBondSwing › Envoyez un message privé àGrahamBondSwing
J'avais écouté quelques titres première époque et j'avais compris en lisant en diagonale qu'un certain virage artistique avait été pris... j'ai quand même été surpris. C'est pas désagréable et je donne généreusement 4 boules.
- Note donnée au disque :