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Orientation › Bosporus Bridge

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cd • 14 titres • 59:55 min

  • 1What is Orientation? (Listen to the Bridge)3:40
  • 2Aziza's Advice2:17
  • 3Anton's Dream3:30
  • 4Alma Ahımı3:30
  • 5Theme from Bosporus Bridge5:09
  • 6Huzur6:00
  • 7Yalnız4:44
  • 8Halay3:23
  • 9Mehtap5:49
  • 10Fata Morgana3:06
  • 11Osman Cooks Tonight5:03
  • 12Hammam3:11
  • 13Huzur (The Return of...)7:03
  • 14Theme From Bosporus Bridge (Short Cut)3:11

extraits vidéo

informations

Produit par Advocado, Ünal Yüksel, Turgay Ayaydınlı et J.J. Cooper. Enregistré à Studios Atlantis, Istanbul et Yspilon-Studios, Beat Studio, Cooperlab & Cooperlab, Berlin.

line up

Andreas Advocado (piano, basses), Turgay Ayaydınlı (saxophone), J.J. Cooper (électronique, design sonore), Ünal Yüksel (programmations), Levent Yıldırım (percussions, dof), Murat Sakaryalı Ensemble (violon, violoncelle, kemençe), Günay (chant, ney)

Musiciens additionnels : Merryl Prettyman (poésie 1), Pınar Demirel (chant 1), Aziza A. (MC 2), Anton (bébé 3), Gonca (choeurs 6), Faruk Düzgün (trombone 7), Önder (kanun 11)

chronique

Aussi surprenant que ça puisse paraître aujourd’hui, il paraît qu’Istanbul était une ville vraiment cool au tournant des années deux-mille, où fleurissait une grande liberté, un peu comme une petite soeur de Berlin posée sur le Bosphore. Et la bande-son cool et urbaine de cette période, c’était ce qu’on appelait alors le nu-jazz, peut-être en équivalence avec la neo-soul, terme aussi peu élégant que la musique était smooth. En France, ça s’entendait sur Nova, le trip-hop se coulait dans les bains de bulles doucereux du downtempo, l’électronique se teintait de sonorités d’ailleurs et le jazz se collait là-dessus, trouvant un nouveau mode (une nouvelle mode, aussi) pour s’insinuer dans les bars et les soirées décontractées du gland. Toutes les influences du moment touillée dans un bon vieux bouillon cube : un chouia de hip-hop, une pincée de drum & bass sans oublier la touche néo-soul pré-citée. Les mauvaises langues auront souvent qualifié le nu-jazz d’être de la musique lounge, et c’est vrai que ça fleurtait bon le bar à cocktail élégamment achalandé. Mais valait mieux ça que, au hasard, écouter de la briptpop, au moins ça ouvrait un peu les horizons. D’ailleurs la musique d’ameublement ayant son charme, pourquoi rechigner du museau devant de la bonne musique d’ambiance, expressive, surtout quand elle est aussi bien branlée ? On parle bien d’Orientation ici, formation née à Berlin où s’est fixée depuis longtemps une grande communauté turque, qui enregistre en partie à Istanbul un album qui a du faire les beaux jours des nuits branchées de Beyoğlu lors de sa re-sortie sur place par Doublemoon (avec une pochette n’ayant plus à jouer sur l’orientalisme lounge à base de nombril qui avait pourtant bien cours dans les seventies dans le pays), label indépendant qui allait marquer les années deux-mille de son empreinte (BaBa ZuLa, Mercan Dede, le premier album de Sultana, l’album phare de Replikas et d’autres encore, plus traditionnels, comme Selim Sesler ou le Taksim Trio, ainsi que la BO du documentaire emblématique « Crossing the Bridge »). Orientation donne donc dans un mélange smooth-as-fuck de musique turque, qu’elle soit influencée par une pop cinématique, l’irresistible et pathétique « Alma Ahımı » en tête, avec ce violon arabesque, la musique traditionnelle folk ou classique, et de ce nu-jazz downtempo. On y entend le son d’une Istanbul en ébullition, versant urbain et sexy, avec du sax orientalo-érotique et des volées de percussions et autres instruments du cru (daf, kanun, saz), moitié instrumentaux, moitié chantés, voire rappé avec le featuring de Aziza A., chanteuse hip-plutôt-pop Allemande au flow simple et funky aussi tranquillou qu’un happy-hour en afterwork à Neukölln. Et tchikiii-boum-boum, remettez-moi la même chose. C’est le principe du nu-jazz, c’est *agréable*, un peu exotique, y a du beat soyeux et des synthés qui font du teasing du coin de l’oeil, old-school escort-style. Le milieu de l’album empile ainsi une succession de scandaleux morceaux qui racolent le chaland avec parfois une mélancolie de bon aloi, écoutez moi ce « Yalnız » où la ney, la flute des soufis, accompagne un beat funky qui ondule du cul sans complexe. Orientation sait varier les saveurs, du jazz romani joué au sax, des envolées de cordes classiques (et par là j’entends bien un ensemble violon, violoncelle et kemençe, classique au sens turc du terme), un passage d’ambient à l’atmosphère mystique, « Fata Morgana » entendu dans le fantastique et sombre « Gegen die Wand » de Fatih Akın (et dont un sample semble avoir été repris par Muslimgauze sur l’album « Speaker of Turkish » si je ne m’abuse), de l’électro à la fois caressante et épicée, un peu de field recording pour saupoudrer de l’ambiance des rues. Mais toujours des compositions qui se glissent dans le gosier et s’avalent sans sourciller, on en reprendait toute la soirée de ce « Hamman » assemblé de samples traditionnels en downtempo à la sensualité enivrante. Le nu-jazz c’est souvent comme l’art du cocktail. Nous y revoilà. C’est un style qui cherche surtout à installer une ambiance et Orientation fait figure d’établissement quatre étoiles en la matière. Prenez-vous à rêvez un peu d’une Istanbul plus insouciante qu’aujourd’hui, ou d’un Berlin où l’Europe se fonde dans l’Orient.

note       Publiée le dimanche 28 janvier 2018

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