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Fred Frith › Step Across the Border (OST)
- 1990 • RecRec Music ReCD 30 • 1 CD
- 1990 • RecRec Music RecRec 30 • 2 LP 33 tours
- 1990 • East side digital ESD 80462 • 1 CD
- 1990 • RecRec Music ReCDec 30 • 1 EP 45 tours
- 2000 • ArsNova 8-785 (ÉDITION BOOTLEG RUSSE) • 1 CD
- 2002 • ReR Megacorp ReR 03 • 1 CD
- 2002 • Fred Records FRO 03 • 1 CD
cd • 26 titres • 42:50 min
- 1Sparrow Song1:28
- 2Voice of America (Part 3)/Legs4:24
- 3Selluloid Restaurant/ The Old Man Puts Out the Fire 3:09
- 4After Dinner1:47
- 5Houston St.2:54
- 6Drum Factory2:01
- 7Regardless of Rain3:05
- 8Candy Machine2:59
- 9Romanisches Cafe6:19
- 10The Border3:31
- 11Nirvana Again1:53
- 12Scottish Roppongi1:53
- 13Norrgården Nyvla1:46
- 14Birds2:58
- 15The As Usual Dance Toward the Other Flight to What Is Not Part 31:47
- 16Williamsburg Bridge1:53
- 17Same Old Me/Williamsburg Bridge Reprise4:10
- 18The As Usual Dance Toward the Other Flight to What Is Not Part 52:24
- 19Lost and Found3:21
- 20Nine by Nine5:52
- 21Evolution3:20
- 22Union Square1:41
- 23Morning Song2:00
- 24Voice of America Part 42:02
- 25Too Much Too Little2:08
- 26To Late2:23
extraits vidéo
informations
Enregistré en studios, concerts et répétitions : Sunrise, Kirchberg ; Pass, New York ; Munich ; OAO Studio, New York ; MUE Studio, Osaka ; The Kitchen, New York ; Romanisches Café, Tokyo ; Roulette, NYC ; Upsala, Kirchberg ; Yorkshire & Brixton ; ROX, Tokyo ; Bavaria TV Studios ; Paosostr, Munich ; Provence ; une chambre d’hôtel, Bern ; par Tim Hodgkinson, Martin Bisi, Yasushi Utsonomiya, Rainer Carben, Rudolf Oleschko ; entre juillet 1979 et décembre 1989.
Ce disque est la bande-originale du film Step Across the Border, « documentaire » de Nicolas Humbert et Werner Pensel, sorti en 1990. La version CD de 2002 est une coédition ReR Megacorp/Fred Records.
line up
Iva Bittová (violon, voix), Hasse Bruniusson (batterie), Tom Cora (violoncelle, batterie, voix), Pavel Fajt (fûts de bière, guitare), Fred Frith (guitare, tambour, voix, percussion, bouteilles, basse, performance, claviers, violon, trompette), Eino Haapala (guitare), Haco (piano, voix), Tim Hodgkinson (clarinette basse), Lars Hollmer (claviers), Bill Laswell (basse), Fred Maher (batterie), Kevin Norton (batterie), Bob Ostertag (synthétiseurs, bandes, sampler), Zeena Parkins (claviers, tambour, voix), John Zorn (saxophone alto), Daihachi Oguchi (performance/usine), Anne Hemenway (écriture), Jean Derome (saxophone alto), René Lussier (basse), Eitetsu Hayashi (batterie), Tina Curran (basse), Jean Vapeur (field recordings)
chronique
"Talk to me/Talk to me/Like a sparrow on a tree"… Sans aucun doute : un des meilleurs films musicaux jamais tournés, assemblés, mis en circulation. Le plus beau qu’il m’ait été donné de voir. À vrai dire, tout court : l’une de ces très rares bobines à quoi je puisse revenir sans cesse sans qu’il s’use ni ne m’use, dont je ressors toujours le sourire scotché, la tête légère, le ventre en place. Pas de parlotte – ou alors ce sont Fred et René (Lussier) qui causent en bouffant des frites, Arto Lindsay qui dégoise ses salutaires angoisses en arpentant d’une porte à l’autre, appartement, studio, espace de répétition. Des métros aériens avec des vieux et des salarymen (ô Tokyo, que tu as l’air speed). Des usines reconverties en espaces de jeu (ô Tokyo, que tu as l’air rêveuse ; ô New York…). Des mouettes et Frith qui violone en réponse (crrrrrrrrwwiii, cronk). Du papier peint pali au mur d’une chambre d’hôtel… Le montage qui glisse et bascule d’un point, d’une heure à l’autre du monde. Fred Frith et ses amis – Osaka, Brixton, Kirchberg… C’est où ? C’est là. Il n’y a pas tout sur ce disque, cette bande originale – pas toutes les scènes, des morceaux omis, peut-être pas transposables pour la maison. Il y a beaucoup. Dix ans d’une vie musicale itinérante et obstinée. Fred qui joue, Frith qui se concentre. Le violoncelle grave et lumineux de Tom Cora. Lussier qui envoie comme un forcené, basse no wave québécoise. Haco qui joue sa pièce courte au piano, accords obliques plaqués juste, voix haute qui met soudain si bien. Des bruits de scie. Des objets trouvés qu’il fait sonner, qu’ils font chanter. Pavel Fajt qui se fait une batterie avec les contenants à bibine. Iva Bittová et le même, Chanson du Matin qui fait aurore, en effet, toute simple, magnifique, souple, doucement sorcière, doucement et franchement amie – guitare, chant, violon, réveil qui d’instrument de torture se fait pulsation claire. (Et Pavel à la fin qui fait l’oiseau). Concerts, répétitions, mises en places. Idées qui germent et bougent. Les sidérantes percussions d'Eitetsu Hayashi. Bob Ostertag qui triture ses échantillons d'Amériques... Ces gens ne font pas de la musique entre deux "vrais" événements, en dilettantes. Ces gens pourtant sont bien au-delà de la laborieuse application des réputés professionnels – surtout ailleurs, par vocation, choix, conviction passionnée, fébrile ou tranquille. La pop prend des chemins qui débouchent sur les friches, terrains touffus et libres. On se rappelle que le "R.I.O.", au départ (Rock In Opposition) cherchait moins les mesures complexes, les harmonies composées, empilées, enchaînées, superposées, que la sortie de ce champs ou "le prog" s’était enclos – que ceux là, accords, que celles-ci, rythmiques, n’étaient que des moyens pour ce but… Que tout ça venait d’un certain "Canterbury" alors pas encore "école", folklore inventé, joueur, d’hommes et femmes éduqués pour qui ce n’était pas, ça, la question. On constate une fois de plus qu’une fois scellés, ces bocaux qu’on appelle "genres" ne renferment plus rien de vivant – qu’une fois l’air introduit, tout s’éparpille encore autrement sur les surfaces et dans les airs. De savantes impros prennent l’allure d’une drôle de new wave possédée, excitée, replantée – sur la frontière (The Border, donc, qui me fait toujours penser aux Plastics, les Japonais de New York avec leur hystérie crispée en couleurs vives et coupes parfaites). "Too Much, Too Little". Trop, trop peu, en effet – c’est à dire tout ce qu’il faut, le temps qui manque, et de miraculeux instants où tout se pose. Voilà : ce film, ce disque, sont une sorte de miracle. Mis au monde consciemment et en toutes intuitions, partitions acharnées et concordances fortuites, brèches prises en loucedé. Comme on dit "sur la brêche". Comme on dit "à l’anglaise" ? … "Trop Tard", en conclusion. Oui ? Non… Tout ça est encore là et on écoute encore, et on peut encore voir.
note Publiée le lundi 22 janvier 2018
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- WZX › Envoyez un message privé àWZX
Ouvert. À la diversité des styles. Aux rencontres. À l'écoute aussi, avec son caractère joueur, malicieux, décontracté.
Sa longueur m'intimide de moins en moins.
- WZX › Envoyez un message privé àWZX
Il sonne toujours comme une évidence pour moi. De la complicité, de la malice, des oreilles ouvertes sur les bruits du monde, et du goût.
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Bah oui (et de rien) : ce film fait un bien dingue ! Pas mal démystifiant en plus sur l'idée du "musicien-démiurge-génial-etc."... Parce que tous les gens qu'on voit là-dedans le sont - extrêmement doués, d'un talent singulier et tout - mais toute l'excellente, fantastique musique qu'on entend là-dedans a quelque chose "d'artisanal", d'empirique, de pragmatique - pas l'inspiration divine mais des essais remis, affinés, du métier mais jamais de recettes et... Aucune morgue, pas de postures de stars. (Trop vivants pour ça : eux, elles, ce que tout ce beau monde joue).
- Note donnée au disque :
- WZX › Envoyez un message privé àWZX
"le sourire scotché, la tête légère". Ben ouais c'est ça, tout pile ! Joyeuse compagnie que le bonhomme, qui sifflote comme il joue, fascinant par sa simplicité à faire jaillir la musique de deux trois gestes. Merci au passeur Dioneo, chouette film !
- David Locke › Envoyez un message privé àDavid Locke
Alors moi, c'était dans ce lieu à Saint-ETienne (donc pas si loin de la lyonnaisie): http://granlux.org/ J'en ai déjà fait la pub dans le forum, mais des lieux comme ça, il n'en existe pas des masses, donc j'en remets une couche... Quoi qu'il en soit, merci pour la chro !