Vous êtes ici › Les groupes / artistesSFarouk Salame › Soirée de danses orientales

Farouk Salame › Soirée de danses orientales

lp • 8 titres • 35:44 min

  • 1El Ataba El Khadsa3:28
  • 2Kamar El Zaman4:51
  • 3Emtesal5:12
  • 4El Laiali El Helwa4:24
  • 5El Sokareya3:39
  • 6Kasr El Chook3:28
  • 7Rabab5:38
  • 8Badr El Bedour4:08

informations

line up

Farouk Salame (composition, accordéon)

chronique

  • fusion arabe

Sans élément occidental clairement identifiable, la musique arabe – y compris le courant pop traditionnel – apparaît comme un continent immense, mystérieux, inexploré. Comme coup de baguette magique démystificateur des modes orientaux, l'imaginaire entourant la danse du ventre a donné lieu, à partir des années 70, à la fusion d'un certain classicisme avec des sonorités importées des pays anglo-saxons – on pense par exemple à Farid el Atrache, à Munir Bachir. Le cas de Farouk Salame a ceci de surprenant qu'il joue d'un instrument peu reluisant, qu'on croirait proprement incompatible avec l'environnement immédiat de n'importe quel musicien maghrébin, je veux parler de l'accordéon ; et pourtant, du châabi au raï, sa présence n’a plus rien d’extraordinaire aujourd’hui. Reste un sentiment curieux pour les tympans peu habitués, celui d'entendre le bal des soufflets accompagner les pas d'une danseuse "exotique" de l'autre côté de la méditerranée. C'est qu'avant Salame, qui débuta sa carrière en jouant à l'occasion de mariages, personne n'avait introduit la nuance du quart de ton à l'instrument européen, modification permettant l'interprétation du répertoire classique du monde arabe. La singularité du compositeur égyptien l’amena à jouer dès 1963 avec des stars comme Mohamed Abdel Wahab ou l'incontournable Oum Koulsoum (à qui il prêta également sa plume), avant de percer en solo et dans le monde du cinéma. Logiquement, cette soirée dansante des seventies n'a rien à voir avec les chants de l'Astre d'Orient. Si la pochette grossière ne paie vraiment pas de mine, wallah ce que ça sonne – on retrouve évidemment les solos de synthés typiques de la période, brodés sur des rythmes marqués, dès "El Sokareya" ; mais avant cela, on assiste à un véritable festival d’arrangements atypiques. Les soli de cuivre clair (le père de Salame était trompettiste) se battant en duel avec un violon, ou les dialogues avec flûte et cordes pincées surprennent, sans troubler toutefois autant que l’apparition d’un bourdon ornemental dès les toutes premières notes d’"El Ataba El Khadsa". Ce bout de folklore modal, en petits intervalles (qui clôt également la face B), aurait presque des airs celt’arvernes bien tirés par les cheveux, les castagnettes à la place des sabots : fausse impression ou vraie influence des couleurs régionales françaises ? Pour Farouk Salame, le métissage timbral s’impose comme le centre des attentions. Sa musique, donc, ne se situe jamais tout à fait dans la veine psyché ou – pire – disco, ici, elle se concentre plutôt sur les gammes mélodiques proche-orientales, en diversifiant les résonances et les cadences. Fusion assez inattendue ; précisément l’illustration d’une transition en douceur depuis l’accordéon chromatique vers les claviers électroniques, qui feront fureur dans le Maghreb comme dans le reste du territoire africain. En fait, juste là, prennent forme les variations plus modernes du "baladi" égyptien – et si le retour aux sources qu’on observe ces dernières années attire l’attention sur des claviéristes comme Maurice Louca, orientés vers une musique arabe nouvelle, espérons voir des virtuoses comme Elias Lammam s’essayer aujourd’hui à des projets plus expérimentaux. On peut rêver.

note       Publiée le vendredi 19 janvier 2018

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Soirée de danses orientales" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Soirée de danses orientales".

    notes

    Note moyenne        1 vote

    Connectez-vous ajouter une note sur "Soirée de danses orientales".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Soirée de danses orientales".