Une pochette encore une fois inspirée d'Austin Osman Spare. Un nom bizarre. Une provenance improbable pour qui s'imagine l'est de l'Europe comme une zone ou l'on n'écoute que des chants religieux ou des ritournelles de variété. Des samples en introduction, un collage de sons, des mouches qui bzzzz, un discours dans un micro, des bruits de sous-marin, comme si on avait la tête qui tournait dans une boite à musique. Tetragrammacide, ça veut dire : tueur du tétragramme, c'est à dire tueur du mot à quatre lettres qui est, qui est ? Réponse dans votre Bible, page 1. Bon, ça fait un moment que je vois le nom de ce groupe gambader devant mes yeux. C'est estampillé "guerre", ça sort dans une des écuries spécialisées dans ce genre de boucherie, et leur musique m'a tourné deux-trois aiguilles intérieures dans l'autre sens, en un mot : ceci est de la musique anxiogène. Formellement, on reconnait la patte des groupes qui en font des tonnes pour mimer la destruction mais ici ça prend la forme d'une fourchette qui s'enfonce bien au milieu du plexus pour vous titiller la glande en vous mettant à côté de vos pompes. Ces musiciens de métawl sont donc bien mal attentionnés... mais on aime bien se faire bousculer, y a pas que les grands qui s'aiment, il y aussi les grands anciens qui ont faim, enfin, surtout le nain jaune qui se cache au fond de ma psyché et dont l’œil s'ouvre dès qu'il y a alerte, il sourit, il est content, il aiguise ses couteaux et commence par l'intestin grêle. Ce projet déicide est donc à savourer bien malheureux quand on a ramassé ses dents après s'être cogné dans tous les espoirs métaphysiques possibles. Avec le système audio adéquat : c'est bien épais, pas sûr que ça soit bien appréciable en n'importe quelle condition ; mais quand les réglages sont au poil, ça peut devenir cette musique utile pour exterminer les certitudes, et en plus ça réveille si vous avez oublié de racheter votre drogue destinée à se motiver assez pour se dire que cette vie vaut la peine d'être vécue. Vous savez, ce qu'on se disait ce matin, à 6h20...