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Veuve S.S. › Shlass

k7 • 10 titres • ??:?? min

  • A
  • 1Merde??
  • 2Georgie??:??
  • 3Part-Dieu Mon amour??:??
  • 4Kapitulation??:??
  • B
  • 5Viande??:??
  • 6Ironique Moustache??:??
  • 7Enfer??:??
  • 8Shlass??:??
  • 9Descente??:??
  • 10Problèmes??:??

informations

Enregistré et mixé par F.M. à Grrrnd Zero, Lyon, novembre et décembre 2010. Master par S.A.

Cassette dupliquée à 99 exemplaires. Présentée dans un sachet en plastic transparent.

line up

Vincent Denis (V.D.) (batterie), Hugues Le Corre (H. LC.) (voix), Cyprien Masmejean (guitare), Benjamin Pic (B.P) (basse))

chronique

Être une veuve SS, c’est porter le deuil du Pire. Tous vous pointeront du doigt, huant, brandissant la tondeuse, abjurant la potence, la guillotine, le poteau. TOUS. Et ceux qui auront marché dans la dégueulasserie – le plus fort, avant les autres. Bon… Retour à nos jours. Loin du ciel, sous la chape. L’héritage demeure, a fructifié : des horreurs d’antan, des ajustements. L’Organisation Scientifique du Travail a continué, hystériquement tranquille, son triomphe, son œuvre. Quel choix reste-t-il ? Épouser le Monstre, coucher avec, chaque soir, chaque jour, ou crever dans ses périmètres réservés, rebuts, machines en quarantaines ? La question se pose-t-elle encore, même… ("Non non, faut pas bouger. Allez chercher une couverture… Bande d’assassins [kof] je vais vous faire voir ! … J’ai senti qu’il n’était pas normal, la première fois que je l’ai vu ! …"). Veuve SS jouent un hardcore cradingue, boueux, chargé de scories merdeuses. Négatif. Enfin… Pragmatique la gueule au sol, disons, contre la ville et les routines. Gueule qui pourtant se relève, s’ouvre. Vomit tout ça. On n’est pas chez Kickback, ici – pas de postures mulets-seringues, pas d’allégeance à l’autre Grand Corné. Ça commence par Merde (décidément). Ça finit par Problèmes. Entre les deux ça cause d’un quartier mort, là où des gamins en plein flottement d’ennui foutent le feu à des poubelles en attendant… en n’attendant rien, en fait. Pendant qu’autour ça vaque. Quartier d’affaires affairé. Rues lavées en continu. Odeur mauvaise mais neutre – l’exhalaison des sacs cramés passe crème parmi les pollutions, personne ne percute rien, pas un qui ait le temps, de ceux qui passent, filent au taf ou cherchent le résidu d’un clope, nez rivé au trottoir. La City en plus étroit – et autour, la cité de plus en plus fliquée, de moins en moins d’attrait, de moins en moins où vivre. Négatif… Oui mais ça défoule. Déjà, Veuve SS ne se contentent pas du canon – New York Hard Core, old school –, vont puiser des riffs ailleurs, à jeter dans leur son de marasme. Dans un métal noir et crevé, vermeille velu des tripes tournées. Ça dégueule de partout – même la batterie, ouais, dégobille. Pas la moindre bouffée fraîche. Ça se traîne ou ça claudique sa course, épuisé mais bien déterminé à ne pas lâcher. À aucun prix. Ça défoule, je disais… Mais ça ne libère pas. Ça vous pince les couilles en concert et vous balance sa crasse épaisse, drôle de manière de faire entre vous, entre eux et nous, une sorte de fraternité. Après ça, il y aura demain, encore – toujours remis, toujours pareil. Avec pour seule satisfaction le refus du gaité-de cœur, les trous dans la façade… L’exultation mauvaise, exaspérée, d’entendre enfin le chant des mouches à charogne dans la viande. De voir que ceux qui capitulent crèveront des mêmes moches maladies, colifichets ou pas – Ironique Moustache – dont ils auront, avant, parés la mascarade.

Bon
      
Publiée le lundi 15 janvier 2018

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