Je me promenais donc un jour d’automne-hiver 2017-18 avec en tout et pour tout cinq cassettes : une d’Iron Maiden, une de Darkthrone, une d’Aura Noir, une compilation "synthétiseurs" et l'autre de folk dans sa version morte et enterrée ; je décidai de les mélanger pour voir, j’ouvris le chaudron, et vas-y je te balance ça avec un peu de coriandre et du gingembre, du miel, quelques feuilles de laurier, et un autre truc bien expectorant, comme, tiens, de l’eucalyptus ? De toute façon, j’ai des problèmes de constipation, faut que ça sorte. Je touille, et voici donc pour vous, au menu, quelque chose étiquetté black metal / heavy metal / folk alcoolisée venu de Slovaquie : l’objet chroniqué est leur deuxième album, et ma foi, attiré que je fus par la pochette fleurant bon le vieux Skyclad des familles je me suis dit : "mmmu ? Pourquoi poa ?". Et grand bien m’a pris. J’aime les ritournelles, j’aime les chansons, j’aime bien certains côtés du thrash ou du black qui donnent envie de mouliner les jambes tout en buvant trop d’alcool. Là, je suis servi : des mélodies qui font le tour du canon heavy metal, une voix caverneuse à souhait, des intermèdes électroniques, folk, classiques, ou samples de films stupéfiés qui font dire au curieux que les champignons sur la pochette ne sont pas là pour rien ! En gros, une joli petite surprise pour ma part d’un groupe qui sait lier la nonchalance et la technicité pour arriver à une production bien à la cool, une expression déliée de ce que pourrait être la fusion entre un métalleux bourré d’Europe Centrale avec la nature et les démons les plus taquins hantant les pierres et les souches de quelque vallée perdue au fond de l’illustration d’un album de Megadeth contant non plus les affres de la modernité, mais l’angoisse induites par les recoins les plus obscurs, sous un mètre de neige, là où il fait froid, là où ça mord à travers le cuir !