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Pearl Jam › Ten

cd • 11 titres • 53:26 min

  • 1Once
  • 2Even flow
  • 3Alive
  • 4Why go
  • 5Black
  • 6Jeremy
  • 7Oceans
  • 8Porch
  • 9Garden
  • 10Deep
  • 11Release

informations

Produit par Pearl Jam et Rick Paraschar. Mixé par Tim Palmer pour Worlds end (america)inc. Enregistré aux london bridge studios, Seattle, mars-avril 1991.

line up

Jeff Ament (Basses), Stone Gossard (guitares), Dave Krusen (batterie), Mike McCready (lead guitars), Eddie Vedder (voix)

chronique

  • grunge... mélodique...

Voici donc un groupe qui prit un jour la tangente pour cause de dégoût du système, perdant ainsi une horde gigantesque de fans à travers le monde, pour s’acquérir par ailleurs un respect nouveau de mélomanes plus obscurs, et intransigeants en terme de flirt avec le succès et l’esthétique. Car ce premier album , «Ten», rencontra un succès, décalé, mais tout simplement énorme, explosant le « Nervermind» de Nirvana. Et qu’en plus, tout ce disque justifie ce succès. Il s’inscrit dans la nouveauté hard-rock de l’époque nommée grunge et se paye le luxe d’être soigné, esthétique dans le son, la délicatesse de ses mélodies, et Vedder est sur ce disque un génie de charisme, enfin… c’est mon humble avis. Oui, c’est souple, les mélodies sont douces et soyeuses, les arrangements élégants… mais tout cela reste du rock grunge et ni les textes, ni l’engagement de Vedder, ni les merveilleuses qualités émotionnelles des mélodies de ce disque ne peuvent tromper sur sa véritable source créatrice : la tristesse et le mal de vivre. Gossard, Ament, Vedder et les autres étaient déjà ce groupe soucieux d’intégrité et rebelle dans l’âme, ils avaient le cœur aussi ouvert qu’aujourd’hui où ils ne cessent de s’orienter vers l’underground, autant dans les démarches que dans la musique… mais à cette époque, ils avaient aussi le goût des belles choses, des rythmiques fines, des guitares subtiles… ils étaient aussi déjà un groupe grunge de Seattle, marqué par le décès d’un premier chanteur et illuminé désormais par l’âme sombre de Eddie Vedder. «Porch» n’est pas assez punk dans l’esprit ? «Once», «Even flow», «Alive», «Black», «Jeremy», «Release»… que dégagent, de quoi parlent ces pièces si ce n’est de mal être ? Qu’est-ce qui s’insinue dans les courbes superbes de ces mélodies, dans la grandeur de cette voix, dans le son soigné mais ample et puissant de ses guitares, dans les lignes magnifiques de Jeff Ament ?… si ce n’est la tristesse. Je ne crois pas que Pearl Jam fût jamais un groupe sympathique et heureux de son image qui découvrit soudain les gouffres de l’angoisse à la mort de Cobain. Je pense que l’incontestable talent esthétique du groupe et le succès qu’il ne pouvait qu’engendrer peuvent tromper sur la lecture de ce premier, et magnifique, album. Pour fuir ce système, ils tourneront le dos à cette esthétique, le son se salira, Vedder se brutalisera, le subtil Dave Krusen s’en ira, et la noirceur de cette confiture de perles se fera plus directe, plus brute. Mais en ce qui me concerne, je peux pleurer à chaque écoute de «Ten», de sa vérité rock et de sa beauté musicale. Il n’y a pas de mal à être désenchanté, mais à vouloir le dire avec beauté et soin. Ma note est explicite, et elle n’engage que moi.

note       Publiée le samedi 27 juillet 2002

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Note moyenne        48 votes

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GrahamBondSwing Envoyez un message privé àGrahamBondSwing

Rien que pour la pochette, tu peux pas mettre 6 boules.

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

1991, quelle année musicale extraordinaire quand même quand on y repense. Content d'avoir été assez âgé à l'époque pour la vivre pleinement.

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Je sais pas, j'ai jamais creusé PJ du tout. D'ailleurs en fait j'ai toujours été plus AIC qu'autre chose. Pas étonnant que ça ait cartonné, c'était fait pour et c'est difficile d'y résister complètement (même si parfois on en a bien envie).

Raven Envoyez un message privé àRaven
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Les paroles d'artichaut mais surtout la façon de les chanter bordel. Toudoudou doudoudoudou, ouais... Bon et Led Zep ils sentaient le stade aussi, non ? C'est sûr que c'est plus cérémoniel que Nirvana.

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C'est vrai qu'il machonne un peu ses mots à la Fogerty le père Vedder. Avec tout le respect, cet album (que j'aime) sent quand même le stade.