Pauvres Dead Hero, passer après Secta, c’est le défi impossible à relever. J’exagère, ils sont bons eux aussi mais j’avoue avoir eu un tel coup de coeur pour la Secte (anciennement Secta Suicida) que je frise la partialité…Les deux formations (qui se partagent d’ailleurs des musiciens) sont issues de l’underground punk de Bogota mais nous assènent une collection de hits qui s’en va fourrer son museau du côté du goth old school ou du deathrock, surtout en ce qui concerne Secta. Leur son clair mais pêchu, les riffs aux mélodies assassines (‘Nuevo Orden’, ‘Oposicion’) qu’ils proposent replissent parfaitement les conditions pour plaire aux foules en noir, quant au chant écorché du chanteur, s’il se rapproche des canons keupons (rime), il n’en perd pas pour autant cette note de désespoir sous-jacente à la colère animant les musiciens. Leur sélection de quatre chansons est un sans-faute. Avec Dead Hero, on renoue plus ouvertement avec le punk, avec des alternances de cavalcades lourdes et de parties rapides, sans oublier le chant de petite souris énervée de Paula Suarez qui manque peut-être d’un poil de noirceur pour les goths mais certainement pas de sincérité et de conviction. Eux-aussi nous balancent la sauce sans temps mort ni faiblesse (purée, ‘Antisocial’, du pur hymne punk en barre !). J’avoue être peu au fait de ce qui se passe musicalement en Colombie mais avec une carte de visite de cette qualité, voilà qui donne envie de creuser beaucoup plus profond vers ces horizons-là; sortons les bêches !