Ancient Vvisdom › A Godlike Inferno

Ancient Vvisdom est un groupe monté par deux ex-Integrity, par ailleurs frangins. Leur premier EP est un split avec Charles Manson. Ben oui, histoire de rester original ! On ressort le vieux Charlie de son placard, et on le fait marmonner avec une guitare pourrie et c'est toujours aussi moche ! On nage donc encore dans un culte à cet homme considéré comme quelque chose apparemment d'autre, purgeant longue peine à l'ombre des stars... Les Ancient Vvisdom, comme bien d'autres parleront aussi de tout ce qui est mauvais avec force joie, avec un point de vue assez obscur, avec plein de références à Lucifer comme être brillant, délivrant un négatif du monde de manière très positive, on rebat les cartes, et hop ! On ne comprend plus rien, tout devient flou, leurs références étant le blues, les cauchemars, la machinerie infernale du rock et de ses icônes ou des auteurs comme Manly Palmer Hall. La preuve ? Leur discographie (et puis leur tronche d'enterrement). Après la parution du split avec le vieux psychopathe, il vont enchainer tranquille plusieurs albums, partant de l'acoustique pour petit à petit revenir vers la magie de la distortion qui tue. Sur Godlike Inferno, Ancient Vvisdom nous joue une folk/rock/doomy/metallo soft très mignonne et très dégueulasse, très inspirée à la fois de Britney Spears et de Douglas Pearce ; un peu comme ces totenkopf à paillettes là. Un peu comme un split entre Integrity et les Kids of Widney High, un peu comme Julio et Romane ou plutôt Juliette dans Roméo. Des accords primitifs, une voix qui en fait des tonnes dans le lyrisme comme sur MTV, des paroles lugubres : voilà ce qui m'a tout de suite accroché dans ce groupe, et qui fait que, malgré toute l'incompréhension que je peux bruyamment générer sur ces mouvements satanico-mansono-euh...psychicoco-tv-o-porridgeo-avec-des-vv-à-la-place- des-w, ce curieux mélange d'allégresse et de morbidité me rende jouasse. Imaginez un rossignol growler comme Corpsegrinder, c'est marrant ! Et imaginer des mecs jouer du métal blasphématoire mais avec la guitare de Georges Brassens ben c'est idem. Vas-y, chantonne donc "lalala, j'ai envie de tout détruire, on va s'entretueeeer, crache moi du sang sur la gueule, oué" au taf, sifflotons donc sous la douche ! Et puis je trouve que c'est original... y a bien que Macabre qui a joué dans le même registre, à chanter des insanités sur des psycho killers au coin du feu ? En dehors des sphère expérimentales type PTV... ? Enfin, en tout cas ceci est de la bonne musique bien lourde et poisseuse et enjouée, bête et sulfureuse à la fois, qui me ravit comme un petit diablotin qui a le feu au cul, la tête dans un bocal d'eau glacé, le fantasme occultiste ultime, ahah ! Le froid, le chaud, le mélange, la tambouille, le métal ! Gaffe quand même à l'émail de vos dents si vous passez trop vite de la soupe Royco au Salmorejo, ou pire à ce que vous vous étouffiez avec, vous sacrifiant en honneur du spaghetti al sugo di polpo. Attention. On ne sait jamais.