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Blut Aus Nord › Deus Salutis Meæ

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Membre Note Date
Pierre-Arnaud      jeudi 5 octobre 2023 - 23:21
cerealkiller      mardi 22 août 2023 - 15:53
SEN      vendredi 5 février 2021 - 19:27
no      jeudi 9 novembre 2017 - 20:14
born to gulo      jeudi 9 novembre 2017 - 20:00
Rastignac      jeudi 9 novembre 2017 - 12:11
Ghoul Master      mercredi 22 juin 2022 - 13:06
Ultimex      dimanche 15 mai 2022 - 12:03
torquemada      dimanche 17 décembre 2017 - 19:08
Karamazov      vendredi 17 novembre 2017 - 15:29
Klarinetthor      jeudi 9 novembre 2017 - 14:09
Yog Sothoth      mardi 22 août 2023 - 15:07
Bernard      vendredi 10 novembre 2017 - 09:38

cd • 10 titres • 33:43 min

  • 1δημιουργός01:20
  • 2Chorea Macchabeorum04:12
  • 3Impius04:07
  • 4γνῶσις01:27
  • 5Apostasis05:28
  • 6Abisme02:44
  • 7Revelatio04:19
  • 8ἡσυχασμός01:05
  • 9Ex Tenebrae Lucis05:09
  • 10Métanoïa03:52

extraits vidéo

informations

Enregistré et mixé par V. à l'Earthsound Studio. Masterisé par Bruno Varea à l'Upload Studio.

Sorti en cd, vinyle, fichiers téléchargeables. Il existe une version vinyle en édition limitée, avec une illustration différente. Les deux artworks ont été réalises par Anna Levytska.

line up

Taysiah, Vindsval

chronique

Qu'il est loin le temps du Gaffiot et du Bailly. Quoi, vous ne connaissez pas ? Il s'agit de deux dictionnaires, l'un latin - français, l'autre grec ancien - français, et si vous ne connaissez pas, ça veut dire que vous n'avez pas été traumatisé (ou pire : envouté) par ces deux livres, à suer sur des traductions, des thèmes, des versions, des ablatifs absolus. On sait déjà que Blut aus Nord aime bien les langues, quitte à foudroyer les nazis de la grammaire par la liberté prise face aux règles... par exemple le titre : ça ressemble à du latin. Le premier morceau : ressemble beaucoup à du Ramesses ! Boudiou, on retourne dans le glauque 100% non chlorophylle, alors que merde, les saturnales c'était il n'y a pas si longtemps que ça ! Où il est passé le petit bonhomme nature de Blut aus Nord ? Un peu doux, un peu la tête dans les feuilles mortes qui pourrissent pour nourrir les petites bêtes ? Ben il est dans le bidon d'huile qui me sert à tracer des plans sur mon visage afin qu'il rentre en résonance avec l'infini caché dans le coin de ma chambre... ah le désir d'architecture, le monde vu comme un truc en 3 dimensions avec des briques, du mortier, un peu comme dans Minecraft, sauf que là ça se veut plus réel que réel, des chauve-souris s'envolent alors que vous ouvrez le caveau d'Impius qui lui vous accueille comme dans vos plus belles terreurs nocturnes, plus de paroles, plus d'envolées lyriques, les mots sont mâchonnés, le latin est vulgarisé, craché comme un chewing-gum à la face de pet de l'univers qui d'un coup prend l'aspect d'un intestin dont les abcès font roter le monde, il suffit de lever les yeux au ciel, les paupières fermées et de se mettre trois doigts au fond de la gorge, de la main gauche empoigner ce bout de céramique et commencer à tracer une ligne rouge du coude au poignet pendant que toute la famille se met en panique et répète en criant "hah, hah, hah" dans un intervalle régulier, toutes les deux secondes, un silence, puis un bruit, puis le sang qui coule, et euh... et où j'en étais ? Ah oui, le Gaffiot. Ça fait lourd dans la boge, il y a comme une malédiction à porter ce livre, se dire qu'on sera plus lettré si on achète la grosse version, pas la version de poche pas chère, la grosse version. Mais en fait, c'est le Bailly que j'ai acheté en grosse version dans la réalité. Parce que le grec ancien, c'est plus EVIL. Et puis quand je me dis en comptant chaque intervalle entre chaque dalle sur le trottoir qui m'emmène de l'arrêt de bus à chez moi que le délié n'existe que par l'existence du plein, que la mort se déploie grâce à tous les bébés joufflus du monde, je regarde derrière moi et deux trois mecs revêtus de t-shirts Morbid Angel me font coucou de la main, il y a comme une aurore violette floue derrière au loin, derrière les cheminées des usines, au-delà des montagnes, on est nostalgique, on rentre à 180° en soi, on se replie au sein du Grand Colombier, on sniffe des cendres de cénobites, on écoute Tchaïkovski, on programme la boite à rythmes, on relit "les vikings pour les nuls", on se refade "le pendule de Foucault", je me souviens de cet ectoplasme qui dégoulinait sous la chaise de mère grand, et puis finalement il est pas mal du tout ce Blut aus Nord. Il me place dans une zone d'inconfort pas trop pénible qui va me permettre de m'étendre sans aucun problème dans les champs que je trouvais mystérieux ou abjects cette nuit à deux heures du matin mais qui me rassurent seulement aujourd'hui à midi. "J'avais raison !" ; la musique produit le monde, le monde crée la musique qui mime le monde qui se met en branle en musique. Le vide, le délié, les gros coups sur les toms, les respirations, on arrive au mitan de l'affaire et c'est comme lorsqu'on fait du vélo et qu'on arrête de pédaler : "qu'est ce qu'on fait maintenant ? On continue la mission ?". Moi, je sais pas, et Monsieur Blut aus Nord ? La première écoute permet d'appréhender, pour une seule fois malheureusement cette narration : "jusqu'où il va nous emmener ?". Ben juste, maintenant, au même étage, un peu comme certaines substances : quand vous êtes arrivés là où vous aviez demandé d'aller, ben faut sortir, se balader dans les couloirs, constater que les plantes vertes sont toujours au bon endroit, examiner les tableaux dans le bureau du chef (au fond, à gauche). Y a marqué "avocat" sur la porte, mais c'est barré. Je jette un œil, personne. Un mug sur la table, avec écrit : "ne me bois pas". Je ne bois pas, je n'aime pas le thé, parce que 1 ) le thé c'est un truc d'anglais et je suis très septentrionallo sceptique et 2 ) y en a marre du rock, du dualisme, du noir, du blanc. Mais vu qu'on écoute du métal, on s'adapte, et le temps passe, et des groupes comme BaN (auf der autobahn) mélangent tout ça pour nous offrir des mosaïques plus zébrées qu'un album des Specials. Je cale une fesse sur un coin du bureau et il y a une télé qui diffuse des clips inconnus de Blut aus Nord. Je ne savais pas qu'il faisait des clips : ben dans ma chronique, il fait des clips. Et dans ce clip il y a, au fond de la forêt, une usine, avec des scies, des grosses roues dentelées qui découpent des chatons. C'est méchant. En fait dans la hiérarchie habituelle il y a les génocidaires puis les découpeurs de chatons ? C'est ce que je me disais ce matin en bagnole en croisant un camion rempli de cochons partant à l'abattoir : y a pas plus black metal qu'être un cochon dans un camion partant à l'abattoir. L'odeur des autres, la nostalgie du maitre qui donnait à manger tous les matins, la chaleur du sol, parce que moi Monsieur j'ai été élevé "bio", bien nourri. Parfois il m'arrive de penser à Satan puis le Maitre m'élève, me flatte et me nourrit, je me baffre et je chie, j'écoute de la musique aussi, ça attendrit mes muscles, je suis détendu, pas stressé du tout, et au fond de la forêt de Blut aus Nord, il y a comme une réverbération, des reflets de pleins de points de vue qui commencent à s'entasser de manière exponentielle dans cet œuvre qui ne cesse d'empiler les sensations, à casser les miroirs et toutes les images qui s'y reflétaient pour en faire des idoles apparemment indépendantes mais en fait non, à recharger les créations, les ressentis, blindant le présent d’œuvres mimant d'autres présents qui se coltinent des angoisses et des oublis, puis des fins du monde, des naissances, des torsions de corps et de conscience, des ouvertures, des fermetures, ça palpite comme un cœur de bœuf qu'on va disséquer tout frais, y a de la substance qui sort des tuyaux quand on appuie dessus avec le crayon de bois, elle disait crayon de bois je disais crayon de papier c'était pas ça le principe ? Un objet, des infinités de noms ? Des infinités d'objet et un sujet ? Trois sujets, quatre compléments d'objets indirects, des prédicats des ablatifs absolus, de l'encre sur le papier, du son dans le silence, de l'abject dans la peau du bisounours, les idoles se décomposent, du métal dans le cauchemar, du rêve dans les doigts, des chroniques dans le temps, de l'ennui dans la nuit, des mots dans le jour, et encore un joli album de Blut aus Nord dans sa tendance "indus qui fait flipouille". Retenez au moins ça. Quant au reste... ahah !

note       Publiée le jeudi 9 novembre 2017

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Encore une belle journée

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SEN Envoyez un message privé àSEN

J'avais mis ça côté dans les trucs à écouter... Pétard, ça bute !

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torquemada Envoyez un message privé àtorquemada

Chaque sortie de Vindsval a maintenant son article dans Télérama (c'était aussi le cas avec Yerusalem). Ils auraient tort de se priver vu la qualité des disques concernés mais c'est vrai que ça fait drôle.

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(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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Télérama adore le dernier. Je ne me lasse pas de lire "black metal" dans ce vieux magazine chez mes parents. O tempora O mores.

yog sothoth Envoyez un message privé àyog sothoth
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Et du coup le prochain BAN sera manifestement dépouillé des éléments indus et a une pochette digne d'un groupe de rock psyché polonais. Assez curieux d’entendre ça !

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Dun23 Envoyez un message privé àDun23

Le side project Yeruselem, c'est bien. Dans une veine Godflesh meets Jesu.