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Pauline Oliveros / David Gamper › At the IJsbreker Jan 24, 1999

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DukeOfPrunes      jeudi 2 novembre 2017 - 16:16

cd • 5 titres • 73:41 min

  • 1Breaking the EIS35:00
  • 2David's Solo7:43
  • 3Pauline's Solo11:01
  • 4EIS Cream10:57
  • 5Encore (excerpt)9:00

informations

Enregistré à De Ijsbreker par Marc Broer. Masterisé par David Gamper.

line up

David Gamper (1945-2011) (piano, EIS), Pauline Oliveros (1932-2016) (accordéons, EIS)

chronique

Souvent confinée à son rôle sérieux d’ouverture sociale au deep listening et aux variations infimes de champs sonores, Pauline Oliveros a pourtant baigné dans d’autres eaux moins tranquilles et plus imagées que celles qu’on lui attribue, en particulier dans les années 1990 au cours desquelles elle développe l’EIS. Ce système d’expansion des instruments, dopeur de capacités dont les distorsions sonores trouvent une parfaite illustration sur ce live méconnu au bien-nommé IJsbreker (brise-glace), permet un calembour sur le lieu, l’outil et la forme de l’introduction : "Breaking the EIS". Elle, avec son inséparable accordéon, et David Gamper, au piano, tissent à travers l’EIS une toile acoustique dans laquelle s’insère le reflet d’une ménagerie de verre démultipliant les échos ; des reliefs plaintifs, pas loin d’un Penderecki, des zigzags électroniques façon Stockhausen ; de minuscules sons parlés par l’anche, mais aussi les voix des intervenants. Ce concert est l’occasion d’un autre exercice d’écoute du timbre et du bourdon de l’accordéon ; de sa rondeur dans les strates et de son fourmillement souterrain, en particulier quand il joue seul (même si la première grosse demi-heure du disque explore admirablement les dilatations sonores). La station de mixage aide à oublier l’instrument-source, l’élément premier qui donne ses textures à ses compositions à moitié improvisées. On reconnaît malgré tout le souffle, là où le piano disparaît parfois entièrement dans la brume glaciale, pour en émerger, sortir de l’eau comme un paysage qui ne demande alors qu’à être contemplé. La méthode, exposée à travers deux soli – celui de David Gamper fait penser à d’autres minimalistes américain, au hasard Philippe Glass – est appliquée avec brio sur "EIS Cream" (rebelote), fusion réussie aux instants presque new-age. Pourtant, il faut bien reconnaître qu’en lieu et place d’une écoute méditative, Pauline Oliveros livre ici une écoute difficile. Si l’objet du disque est de jouer avec les limites des instruments, et non celles du public-récepteur, on sent la compositrice d’humeur taquine – le chamboulement de son solo étant un bon exemple de ces virages à 180 degrés opérés sans avertissement préalable. Reste qu’à de nombreuses occasions, on vagabonde avec plaisir dans l’illusion créée par les moindres mouvements des artistes dans leur espace. Et le nôtre s’en trouve, lui aussi, augmenté.

note       Publiée le jeudi 2 novembre 2017

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