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Abigor / Nightbringer / Thy Darkened Shade / Mortuus › Abigor / Nightbringer / Thy Darkened Shade / Mortuus

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Rastignac      jeudi 19 octobre 2017 - 10:14
born to gulo      mardi 6 décembre 2022 - 12:51

cd • 4 titres • 42:42 min

  • Abigor
  • 1Abigor12:38
  • Nightbringer
  • 2Nightbringer08:18
  • Thy Darkened Shade
  • 3Thy Darkened Shade10:27
  • Mortuus
  • 4Mortuus11:19

extraits audio

informations

Pas d'informations sur l'enregistrement.

Autoproduit (cd, vinyle). Distribué par Dark Descent et Avantgarde. Peut être invoqué sur bandcamp.

line up

Abigor, Nightbringer, Thy Darkened Shade, Mortuus

chronique

  • a/r gratos vers l'enfer

Qu'est-ce qu'ils sont sérieux ces satanistes... Quand on écoute Abigor, on se dit : "c'est du sérieux". Quand on écoute Nightbringer aussi, c'est très sérieux, y a pas d'humour. Ou alors je comprends tout de travers, ou alors, je vis dans un monde où ce qui est sérieux est rigolo, et vice versa. Ou bien encore j'ai trop écouté les conneries d'Anton Lavey sur son orgue de foire, c'est tellement fendard que lorsqu'on écoute du black metal on se dit de suite : "tiens, on dirait que des scandinaves ou des germains ont des choses à nous dire. Et on déconne pas avec la bonne humeur". Dire que la musique black metal n'est pas très ambiguë c'est un peu comme dire que Michel Leeb n'est pas très ambigu, non plus : à part exceptions qui tournent l'esprit dans tous les sens pour nous amuser et les amuser, attitude que je retrouve beaucoup plus dans le punk ou la musique expérimentale, le metal, a fortiori le black metal, a fortiori le black metal "occulte" ne rigole pas, ne laisse pas de place au doute, même si ce même doute est le concept mis en avant. "Doutez pas sur le doute !". Bon, ceci étant dit, voici la dernière apparition d'Abigor en date, qui sort quelques petits trucs ou rééditions en attendant la suite du Lucifer avec un Z. L'ouvrage est bien fait, tout noir (eh c'est du black metal !), regroupant quatre groupes, un autrichien (Abigor), un américain + mercenaires internationaux (Nightbringer), un grec (Thy Darkened Shade), et, enfin, Mortuus, groupe suédois. Leur dénominateur commun : une prétention à vouloir écrire des rituels (non amusants) avec des power chords et des grosses gueulantes. On pourrait se dire "ouais mais quand même, ce ne sont pas les mêmes groupes". Sauf que, n'oubliez pas : on ne déconne pas ! On fait les choses bien, carrées, et si vous écoutez ce cd en aveugle, sans que je vous indique qui fait quoi, c'est possible que vous vous disiez : "meuh, c'est le même groupe qui joue un morceau très long". C'est ce que je me dis en écoutant ce bon "split", enfin, finalement cet ouvrage commun. Rien à voir avec une sortie où l'on maximise les profits en mutualisant les coûts de production ce qui est à l'origine l'intérêt d'un split, mais bien une collaboration, Mortuus fait l'intro du morceau d'Abigor, les morceaux sont tous enchainés en fondu, pas une seule coupure, ce qui enfin donne ses lettres de noblesse à un support de musique qui gère les transitions comme il faut, alias : le CD. Hop, on l'enfourne, ça tourne, on se pète pas le cul à retourner l'engin ou à checker itunes pour voir pourquoi c'est planté, etc. L'esprit général après écoute : celui d'avoir savouré tranquilou ce qu'aurait pu être le Coven de Cultes des ghoules si ceux-ci avaient peut-être été moins présomptueux. Le long morceau introductif d'Abigor l'atteste : on peut déclamer, se la jouer tragique, mettre son masque et gueuler de longues phrases avec des termes compliqués, entonner des invocations à je ne sais quoi sans passer pour une troupe de théâtre de patronage. Les ambiances sont ensuite variées, mais rien ne détonne, il n'y a pas non plus une overdose de breaks et de thèmes, même quand Thy Darkened Shade sort la gogobranlettomanchogadget ; les mouvements se calent bien avec les silences ; les beuglements se marient bien avec l'esprit "vive notre général Satan" de l'album ; Mortuus arrive à bien sceller le tout par une maitrise des sons parasites et autre démons intercalaires ; tout cela compensant le classicisme de ce métal qui maintenant ne peut plus innover, étant arrivé au bout de ce qu'il est sans se recopier et se recopier sans cesse, Nightbringer remportant encore une fois à mes yeux la timbale de cette approche plan plan de l’expression musicale post-Tony Iommi, curieusement cachée derrière un bazar occulte chamarré et grandiloquent. En gros, c'est pas mal du tout, c'est encore un bel hommage à ce qu'on imagine être un ange mégacornu faisant chier les Job de la terre sous l'aile bonhomme du boss Dieu, et c'est une belle prouesse sachant que, j'imagine, tous ces gens ne pouvaient pas se voir tous les quatre matins pour se mettre d'accord : malgré ça, le boulot d'arrangement est à retenir comme une des qualités de cet album, ce qui pourrait donner des leçons à un paquet de groupes s'imaginant tous plus uniques les uns que les autres, et pourraient donner un peu de sel socialiste dans ce monde d'anarchistes de droite. Ah ah ! Non, je déconne.

note       Publiée le jeudi 19 octobre 2017

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Allez : Mortuus vaut bien 5 boules. Le reste ? Quelle importance ? Mortuus.

Note donnée au disque :       
Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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Je suis un peu passéiste, parfois, c'est un ressenti particulier qui me taraude depuis moins longtemps que guts existe par contre. Quant au discours satan "orthodoxe", c'est sûr que c'est bien facile de voir quelque chose à l'envers de la liturgie habituelle, des fois c'est intéressant, de nombreuses fois, c'est redondant.

Note donnée au disque :       
microbe666 Envoyez un message privé àmicrobe666

Une chro bien foutue et dont je partage la quasi totalité des constats, du coup je n'ai pas grand chose à ajouter. Déjà y'a une piste qu'est en dessous du reste, et pour moi y'en a même deux. Abigor envoie un morceau vraiment cool, le chant clair est sympa, c'est tout propre mais fractal possession commence à me manquer..., Nightbringer commence bien, avec une transition bien amenée, accélération, ralentissement, le chant est bof et noyé dans le reste, c'est bel et bien eux qui remportent la "timbale de l'approche plan plan". Thy darkened shade remonte le niveau : début enjaillé, riffs mélodiques/épiques, basse bien audible et stylée, chant qui varie un peu dans le rythme de déclamation, évocation de kali/le réveil des morts, break, c'est ésotérique, puis re-break (piano cette fois), c'est joli, on voit bien un satanisme orthodoxe/un chouia plus oriental que les 2 groupes précédents (vocabulaire : la stase, hades, samael, lilith...), pis re des choeurs à la fin, c'est cool. Reste Mortuus, bah comme sur leur album de 2013... ça grouille un peu, c'est un peu monotone... La chro évoque aussi l'absence d'humour / le non renouvellement du style. Sur les 4 titres on est clairement sur une thématique "on fait comme d'hab, qliphoth, dégénération, entropie, désintégration, satan, gabriel qui souffle dans son tuyau, apocalypse à l'envers, le temps (de la grande rétribution divine) est proche nanana". Tout ça m'interroge, les mecs ont clairement pas envie de rendre "matériel" (ou matérialisable) leur discours, c'est ésotérique, mystique, ça se joue sur la forme, c'est au final assez vide, sans prise de risque ou réelle implication quoi.. Ils pourraient aussi bien parler de rédemption, raconter la vie des saints ou des premiers apôtres que ça changerait rien je crois. Il n'y a pas la volonté d'inscrire leur discours dans la "vraie" vie (vous allez me dire que c'est rare ou raté de toute façon, mais je parle pas de faire des chansons sur le brexit..), bref leur blabla c'est rien de plus qu'un étendard, une signature un peu terne. Mais malgré tout je tique un peu sur le style qui "ne peut plus se renouveler" parce que je lis ça sur guts depuis ... que guts existe je crois bien, et je n'ai jamais très bien compris, mais c'est une autre histoire. Enfin big up à la question de la socialisation de ces "anarchistes de droite", je vois que je suis pas le seul à parfois chercher du concret chez les sataniais, et à regarder émerger davantage la "common decency" que l'individualisme.