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Kazuki Tomokawa › Maboroshi to Asobu
- 1994 • P.S.F. PSFD-43 • 1 CD
cd • 8 titres • 36:19 min
- 1Playing with Phantoms3:10
- 2Youth, It Easily Grows Old and Easily Falls Apart3:39
- 3A Toast, to the True Colors behind Pachinko-Slot Machines2:36
- 4Kid Brother4:47
- 5Spring has Come5:41
- 6A Skewered Opera3:23
- 7Mountain Song10:21
- 8NenNeko Lullaby2:42
informations
Enregistré au Studio J, Tokyo.
line up
Toshiaki Ishizuka (percussions), Kazuki Tomokawa (guitare, chant), Motoharu Yoshizawa (basse), Masato Nagahata (piano, accordéon), Yumiko Usui (violoncelle)
chronique
- acid folk expérimental
Ayant refusé quelques années auparavant un rôle important dans le Furyo de Nagisa Oshima, parce qu’il ne voulait pas trahir son essence en travaillant sur son accent à couper au couteau, Kazuki Tomokawa s’est lui-même condamné à emprunter une voie difficile, sans céder à la facilité, mais hanté par le regret. Pour oublier ses choix, il s’est livré à l’alcool et au jeu. Devenu accro au keirin, claquant tous ses revenus dans les courses de vélos, le chanteur se pose définitivement dans une logique d’outsider dès le début des années 90. Dans sa pratique musicale, aussi, il fait ses paris selon son idée : paisible ou bruyant, mais certainement pas dans l’entre-deux. Son second disque studio sur PSF en est la preuve ultime. Rouge sur blanc, tout fout le camp. Tomokawa plonge directement les mains dans le cambouis et pose un pied et trois orteils dans le champ expérimental, une ronde de fantômes et de plectres avec Ishizuka, Nagahata, Usui, mais aussi et surtout l’extraordinaire Motoharu Yoshizawa à la basse, qui donne le top avec le timbre englouti d’un mammifère marin. Les cris de Tomokawa, cormoran s’époumonant loin au-dessus d’une mer d’huile, imprègnent déjà l’album d’une liberté féroce. Le joli brin de folk qui suit prend par surprise, parachuté sur un terrain miné par le filtre de l’improvisation, et quand le chanteur porte un toast aux machines à sous de salles d'arcade, c'est avec une fureur étrange posée sur des accords brinquebalants, tapissée de glissandi. La science formidable du bassiste apporte quelque chose des modernes italiens. Le déchirant "Kid Brother", qui en dit large sur les plaies destinées à ne jamais cicatriser, précédant la venue du printemps et appelant la berceuse finale, fait planer une ombre amplifiée par l'esthétique acoustique du disque. On ne tombe jamais dans le bidouillage gratuit : aux percussions, Toshi enrichit lui aussi la donne, le tranchant "Skewered Opera" bénéficiant de son bagage digital. "Mountain Song" est le morceau de bravoure du disque, dix minutes d’ascension alpine : Yoshizawa envahit l'espace, tout en tension, Tomokawa hurle, gémit, il en déplacerait des montagnes, et des effets sonores sans enrobages, extraterrestres, dérèglent un violoncelle bellement pathétique. Un pic de folk expérimental autour duquel la petite troupe semble graviter, main dans la main. La vie est un jeu, celui de l’improvisation ; les rencontres sont aussi des séparations, laissant derrière elles des fantômes que seule la musique peut accrocher…
note Publiée le mercredi 18 octobre 2017
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