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The Associates › Sulk

lp vinyle • 10 titres • 00:00 min

  • face a
  • 1Arrogance Gave Him Up
  • 2No
  • 3Bap De La Bap
  • 4Gloomy Sunday [ "reprise" de Billie Holiday]
  • 5Nude Spoons
  • face b
  • 6Skipping
  • 7It's Better This Way
  • 8Party Fears Two
  • 9Club Country
  • 10Nothinginsomethingparticular

informations

Produit par Mike Hedges et John Leckie (bonus tracks du cd) - Enregistré au studio Playground à Camden Town, Londres, 1981-82

Pochette par Alan McDonald & The Associates - Photo par Peter Ashworth

line up

Billy Mackenzie (chant, paroles), Alan Rankine (guitares, claviers, autres instruments)

Musiciens additionnels : Michael Dempsey (basse), John Murphy (batterie), Martha Ladly (claviers et chœurs sur "Club Country" et "Nothinginsomethingparticular")

chronique

  • new wave tournée vinaigre

La musique a toujours été mon jardin secret. Et il a drôlement poussé. Tout a dû commencer innocemment avec Here Comes The Rains (au pluriel, c’est plus juste) de Eurythmics un matin de 89, du moins j’aime à le penser. Presque pas de souvenir avant, du tout. Goldorak peut-être, une boulangerie quelconque ? De toutes façons tout ça est si loin maintenant (quand cette phrase cliché vous vient spontanément, c’est que vous êtes déjà plus près de la mort que de la vie, pas vrai ?). Et un jour, dans un Castorama avec mon daron, je fus pris de la vision de ces deux rosbifs chelous avachis nonchalamment dans la bleuité du néon new wave curaçao des années 80. Les deux gaziers avaient l’air fermement décidés à refuser en bloc les années 90. Bermudas no pasaran. C’est alors que je fus hypnotisé. Le venin de Gloomy Sunday fut instillé au plus profond de moi. Leur installation dans ce jardin de plantes artificielles avait quelque chose de post-glam décadent, de Roxy Music hystérique et pour tout dire, franchement inquiétant ("Nude Spoons"), vision qui persiste dans l’esprit. J’avais bien du entendre du Cure dans un générique TV, mais ça ne m’avait guère préparé. Ce troisième Associates est un genre d’aboutissement de l’absurde New Wave, même si très largement inférieur à leur classe et nerveux premier opus. En fait, Sulk souffre d’une surproduction qui ne laisse absolument rien des nerveuses guitares post-punk de Alan Rankine, seul reste la déferlante maussade de synthés baroques et grands pianos siliconés de MacKenzie, qui semble carburer au bel canto bouchonné mâtiné de bâillements Scott-Walkeriens. Seule exception : le gothique et flippé "It’s Better This Way". D’hermétique, l’album passerait presque au fascinant en l’écoutant au casque (sur des enceintes, c’est mort), même si cette anticommerciale face A reste une provoc de plus à mettre sur le compte du groupe (je vous passe le topo, mais l’enregistrement de Sulk regorge d’anecdotes et de délires de divas difficiles à imaginer aujourd’hui pour un groupe aussi peu catchy). Moins ivre de sa propre réverb, la face B regroupe tous les singles, mais à ce stade les chansons nous glissent dessus, la prod ayant totalement émoussé nos sens. "Party Fears Two" et "Club Country" retrouve pourtant un peu de la superbe de The Affectionnate Punch avec leurs synthés 100% ‘générique de soap opéra d’après midi’, même si… Parbleu, ça reste trop étrange, même pour moi, et même en ayant complètement assimilé ledit premier album, et je parle pas des textes ! Que ces deux aient été des tubes, avec passage à la Hacienda et tout le toutim, me laisse rêveur sur cette époque musicalement époustouflante (oui, 82, c’est un peu 1967 mais avec des synthés). Dans tout ça, ce qui fait aujourd’hui le culte souterrain autour de Sulk, ça reste le style ampoulé et anti-cool de MacKenzie. Sa manière sibylline de danser avec les mots est ce qui le différencie le plus des autres chanteurs diva précieux auxquels on serait tenté de le comparer, ceux des autres duos new wave que sont Soft Cell et Eyeless In Gaza. Mais McKenzie ne cherche pas la sincérité, contrairement à eux. Plus trouble, il joue les acteurs devant nous, à chaque fois différent, toujours en pâmoison décadente, jamais réellement accessible. Loin d’être un introverti néoromantique, McKenzie serait plutôt un expressionniste bizarre, plus proche de Peter Murphy mais surtout de Kevin Rowland (Dexy’s Midnight Runners !) que tous les autres imitateurs de Bowie période Berlinoise. Plus que les autres, l’énergumène avait de quoi plaire à l’ancien chantre de la plastic soul, avec son maniérisme de fou distingué. Il n’en sera rien, Bowie étant à cette époque écœuré et dépassé par le nombre spectaculaire de groupes new wave l’imitant. Cette musique s’avèrera une impasse, vite oubliée par le grand public au profit d’une synth-pop plus rythmée et moins arty dès les années 83-84. "On s’en va", dit mon père, "ce n’est pas l’heure pour ça"... Maintenant que j’ai l’âge de m’ennuyer avec aisance à des heures bleues, je retourne à cette impression, maintenant que tout le monde est parti et que personne ne regarde. Associates, un groupe dont personne ne veut, impossible à plagier sans faire peur à l’assistance. Personne ne me les salira, eux, au-moins.

Bon
      
Publiée le vendredi 13 octobre 2017

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Richard Envoyez un message privé àRichard

Merci pour l'info :)

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In the flat field Envoyez un message privé àIn the flat field

The Creatures - Say - est aussi un hommage à Billy.

Richard Envoyez un message privé àRichard

Mieux vaut tard que jamais mais j'ai découvert seulement en 2001 les Ecossais via Robert Smith et le titre "Cut Here" qui est un hommage particulièrement poignant à MacKenzie. Les deux premiers albums me parlent comme vous, la suite un peu moins.

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Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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Je possède exactement ceux que tu cites et je partage ton avis...J'ai jamais voulu diluer en suivant avec les albums d'après

Message édité le 12-01-2023 à 13:04 par Shelleyan

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ProgPsychIndus Envoyez un message privé àProgPsychIndus

les versions deluxe des deux premiers albums sont vraiment extras, beaucoup de profondeur dans les titres, une guitare rythmique millimétrée , une basse que j'adore , et cette voix si singulière !! la compilation "Fourth Drawer Down" en version deluxe est un must , bourrée d'inédits et bien post punk ! mais avec eux je ne dépasse pas Sulk après bof.

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