Sadistik Exekution › We Are Death Fukk You

Voilà, ça devait arriver : à force de se fritter, niquer, taper des traces et des pintes etc. avec les démons puants-velus, ils l’ont chopée, la manie, les australo-pithécanthropes. Celle de bouffer peinard son voisin, je veux dire. Contamination pure ou mimétisme, euh… "culturel" ? L’haleine en témoigne, toujours – et c’est quelque chose, la cannibale, en terme de souffle souillé… Soyons clair : ce disque – avec sa pochette apocalypse ossue et ciel couleur rumsteck – c’est tout à fait l’idée que je me faisais, gamin, réalisée pleinement sans qu'à l'époque j'ai eu l'heur de l'attraper, de ces trucs là, métal qu’on appelait peut-être pas encore extrême, que la presse larguée éreintait encore à longueur de piges. Les trips qu'ado je me cognais, captant des bouts de ça sur les radios du coin, les trucs tenus par des types passionnés qui allaient chercher ça on ne sait comment – au bout des mondes d’avant le net, où tout passait par avion, au pire par bateau, des commandes sur photocopies pas bien fidèles, fanzines ou listes postales, cassettes encore et encore dupliquées jusqu'à ce que le bruit de fond ait bu presque entièrement l'original. Bref… Du sale. Du tellement con, totalement absurde, qui tourne expé au sens seulement du : "Eh, j’ai une idée débile ! – Ouais, super, explorons-la au max, crachons-la au pire". Du riff mochasse, donc – informe, biscornu, la forme noyée dans le gras et la texture gravillonneuse. De la voix cavernicole, décidément – les entrailles dégobillées dans le boyau qui les envoie direct dans celles de cette foutue Gaïa. (Une sorte de tout-à-l’égout direct humains-noyau-magma, en sommes). Des ruptures de rythmes n’importe quand, on croit – mais tout le monde vicieusement synchrone histoire qu’on se mange le bord de la falaise avant d’aller faire la culbute puis la galette au fond – SPLASH, raté le virage en épingle qu’eux prennent in-extremis. Des solos informes, dégueulasses, vélocité qui file droit devant mais l’axe vicié dès le départ, éjaculats de gangrènes. Des blagues tellement abruties qu’on finit par douter, qu’on se demande si on a bien entendu, bien compris – c’est moi ou Sonny & Cher prennent lourd, sur Mathematikus, à la fin ?! L’ambiance fétide, les fumets corrompus de chairs macérées, de corps fermentés, d’esprits chopés à leur propre jeu, fermés dans ça, au bout d’un moment, dans le van entre deux rades, deux dates. C’est grotesque, oui, ces interludes synthés château hanté – mais le pourrissement gagne là aussi, avec ce son tout salopé qui fait que ça ne sonne pas loin, quand c’est comme ça, des charniers électriques autour. Et si c’est kitsch on s’en cogne aussi – ça fait partie du cauchemar, de l’ambiance Goblin roulé dans la fosse, remontés hammer ou giallo toute fun et névroses explosées, explosantes. C’est la marrade, oui. Jaune comme le pu si on pense une minute à ce qui devait leur passer pour nous en pondre un comme celui-là. C’est un peu trop ? Oh… D’un seul mot, qu’ils vous répondent, à travers les chicots jaunes eux aussi mais plantés solides. FUUUUUUUUUUUUUUUUUUKK. Pas moins explicite que le titre, allez. Vous ne vous étonnerez pas que ça ne se tienne pas au salon.