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The Legendary Pink Dots › Asylum

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Membre Note Date
ProgPsychIndus      dimanche 4 juin 2023 - 20:36
Klozer      samedi 3 septembre 2022 - 19:20
Copacab      mercredi 18 octobre 2017 - 23:02
nicola      jeudi 12 octobre 2017 - 08:37
taliesin      jeudi 12 octobre 2017 - 07:41
Klarinetthor      mercredi 11 octobre 2017 - 23:03
Dariev Stands      mercredi 11 octobre 2017 - 21:26

lp vinyle • 15 titres

  • face A
  • 1Echo Police
  • 2Gorgon Zola's Baby
  • 3Fifteen Flies In The Marmalade
  • 4Femme Mirage
  • 5The Hill
  • face B
  • 6Demonism
  • 7Prisoner
  • 8So Gallantly Screaming
  • face C
  • 9I Am The Way, The Truth, The Light
  • 10Agape
  • 11Golden Dawn
  • face D
  • 12The Last Straw
  • 13A Message From Our Sponsor
  • 14Go Ask Alice
  • 15This Could Be The End

informations

Enregistré dans le studio-chambre de Patrick 'Paganini' Q. Wright - Editing par Steven Stapleton.

Pochette par Stephan Barbery - Album remasterisé sur bandcamp en 2012 par Raymond Steeg, remaster également sorti en version CD sur Jnana Records en 2014. Il faut absolument privilégier cette version (https://legendarypinkdots1.bandcamp.com/album/asylum-2012-remaster), qui transcende la prod relativement plate de l’original et fait ressortir les basses et la profondeur des arrangements, de même que les innombrables samples de voix et de films. - 'Asylum: a place to escape from - a place to escape to' / 'Gralnezh Khazh' "

line up

Edward 'The Prophet Qa'Spel' Ka-Spel (voix, claviers), Patrick 'Paganini' Q.Wright (violon, claviers, seconde voix et paroles sur "The Hill", basse sur "Echo Police"), The Silverman (claviers, voix sur "A Message From Our Sponsor"), Stret Majest Alarm (Guitare), Julia 'Poison Barbarella' Niblock (basse, chant et paroles sur "Agape", voix de messe sur "So Gallantly Screaming", paroles sur "Femme Mirage"), Graham 'Adantacathar' Whitehead (claviers sur "Demonism/Prisoner")

chronique

  • songs of hate and hate ?

Bon dieu, il en va des albums comme des personnes, je vous jure. Il y en a des qu’on oublie, qu’on zappe après deux chansons, des qui nous saoulent d’avance dès la devanture, et des entiers, des totaux, des insécables dans leur arrogance, indomptables dans leur superbe. Avec eux, peu importe l’heure, vous savez que vous en avez au moins pour deux heures, et que vous n’allez pas pouvoir penser à autre chose. Asylum est de ces bestiaux-là, sorte d’insortable parmi les insortables dans une discographie déjà bien replète de caractères bien trempés. Mais Asylum est le seul disque des Pink Dots à vraiment appuyer là où ça fait mal, vigoureusement, avec l’assurance du médecin chinois qui sait qu’il va vous guérir. En parlant de médecin, Asylum est typiquement le genre d’album que vous n’avez pas envie d’avouer écouter à votre généraliste qui vous demande si y’a pas une grosse fatigue chez vous en ce moment. Si vous écoutez Asylum avec vos amis, c’est que ce sont pas vos amis, mais vos compagnons de chambre, et que c’est bientôt l’heure de la piqûre. Plus aéré, plus limpide que les albums suivants ou précédents du groupe, il reste l’un des Pink Dots les moins accessibles par sa grande proportion de titres expérimentaux volontiers dissonants et parfois génialement horripilants (à peu près la moitié) et sa manie de changer de registre au moins une fois par titre, quand ce n’est pas au milieu d’une chanson. C’est qu’aucun technicien de studio n’a entendu ces cris, le LP ayant été enregistré dans la chambre de Patrick Q Paganini, le violoniste du groupe et “le seul à avoir un 8-pistes”, dixit Ka-Spel. Ce sont ses overdubs éperdument tragiques de violon qui font d’Asylum, malgré ses excès et ses synthés parfois décharnés, le magnum opus des Pink Dots pour beaucoup. Le tout étant rehaussé par la légende l’entourant… Une histoire qu’il faudra que je raconte un jour quelque part, une histoire de squats à Amsterdam, de frustration terrible après la sortie de The Lovers, de chaos, de groupe impossible à réunir dans une même pièce, de dèche qui frise la famine, de pièces ramassées dans les plis de canapés, de sensibilité exacerbée, de cris, de suées délirantes et de synthés pas frais transportés sous le bras dans le froid. Et tout ça s’entend dans la musique, la plus joyeusement sombre du groupe jusque-là, qui frise parfois le Residents dans sa danse bizarre de machine blessée (« So Gallantly Screaming », c’est l’apocalypse tranquille). Les paroles sont une part importante du puzzle, mais contrairement à The Tower, elles ne construisent pas d’histoire cohérente, même si certains ont voulu y voir un concept album sur la douleur (y’a de ça...), voire la déchéance d’un fou capturé par la police puis glissant progressivement dans les abysses d’une démence qui incarne le plus pleinement possible l’expression chère au groupe : « terminal kaleidoscope ». Trop de vérité, trop de moments captivants pour se sortir facilement de ce labyrinthe : La suite grinçante Demonism/Prisoner qui s’acharne sur nos nerfs et illustre comme personne le déchirement nerveux en musique, Gorgon Zola’s Baby et son déhanchement bancal de créature des marais, comme une chauve-souris montée sur le corps d’un mannequin, le rigolo 15 Flies in the Marmelade qui s’ensuit, valse désespérée aux portes de la démence, où une palanquée de trisomiques se fout de la confiture partout en salopant les rideaux d’une salle de bal... Et puis les chansons ultimes que sont The Hill, I Am The Way The Truth And The Light et Golden Dawn, sommets de l’art du groupe et sommets de la pop sombre, tout simplement... Ou pour être précis, de la chanson européenne expressionniste, volontiers synthétique et décadente, romantique aussi, sentant bon la gouttière, la gargouille et le pavé détrempé. Pas facile de parler de ses trois-là. Les paroles parlent d’elles-mêmes. I Am The Way est tétanisante dans son impudeur, Ka-Spel égrenant ses décasyllabes dans nos oreilles, le visage convulsé et le regard en flamme sous ses traits endoloris. The Hill a tout du tube en négatif, sautillant et aux couleurs enfantines altérées par le moisi et la décomposition. Reste Golden Dawn, fausse valse en équilibre sur un pauvre arpège de trois notes, « prenant brutalement son temps » comme dirait Ian Curtis, pour nous peindre un paysage de désolation vert oxydé et or, sur fond de vase hollandaise dégueulasse d’ennui et d’un violon pleurant toutes les larmes de son bois. Le décor est planté. Là-dessus, Ka-Spel se pointe la gueule enfarinée avec un texte et une interprétation d’un classicisme presque suranné, possiblement l’un des rares textes sur l’amour à ne pas tomber dans le nombrilisme ou dans le rabâché, avec « Splash 1 » de qui-vous-savez (ou devriez savoir). Un peu comme si au lieu de bouder aux Marquises, Jacques Brel avait vécu 150 ans jusqu’à l’apocalypse nucléaire et s’était plutôt barré finir sa vie avec sa blonde sur l’île Stoltenhoff pendant que des lambeaux de chairs irradiées lui tombent des joues. Comment ça, c’est un peu pathos ? Mais un chef d’œuvre n’est jamais pathos, un chef d’œuvre est toujours juste. Ce sont les chansons moyennes qui méritent des coups de pieds, avec leurs nuances pitoyables. Ces trois chansons parlent de clamser, d’aimer ou de tuer, et de situation où il n’y a plus que ces trois issues. Presque tout l’interminable deuxième disque, à partir de Golden Dawn, est empêtré dans une torpeur glaçante, et nous fixe de son regard absolument transperçant, sans pitié, comme un condamné à mort en attente de guillotine, le regard tourné vers vous. Et le couperet ne tombe jamais, c’est ça le pire... On passe par un « The Last Straw » absolument déchirant où Ka-Spel est pris de vertige face au délire d’un clodo qui semble être ce qui reste du prophète et de l’amoureux des chansons précédentes, puis par l’hilarant « A Message From Our Sponsor » qui n’est autre que la voix de Dieu explicitant le slogan du groupe, et se contentant de rappeler qu’il est là, à regarder en silence. Oui, je vous spoile tout. Et l’agonie s’achève par un « This Could Be The End » qui continue de nous regarder dans les yeux à mesure que s’égrènent les secondes comme des gouttes de sang sur un sol d’hôpital. Et le message final annule toute rédemption, toute rétribution, mais nous laisse contempler la déchéance, comme une morale... Jésus, Faust, Nietzsche... Ils sont tous là, tapis dans la pénombre, leurs lunettes brisées s’éclairant au rythme du clignotement des néons. Oui, tous ont été des héros, avant d’être ces zombies en haillons... Et toi aussi lecteur, toi aussi, tu finiras par pourrir entre quatre murs en bois. Sache bien chanter en attendant, et que ce disque soit ton vanitas. « So sing, sing while you may ».

note       Publiée le mercredi 11 octobre 2017

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De façon plus prosaïque, album-concept écrit depuis un Asile, pour de vrai... Rien à voir musicalement, même de loin.

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Note moyenne        7 votes

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ProgPsychIndus Envoyez un message privé àProgPsychIndus

Pff "agape" , "golden dawn" , un de mes disques préféré des pink dots, un voyage singulier dans leur univers déjanté ! Psychédélique ?

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Aplecraf Envoyez un message privé àAplecraf

J'ai le souvenir des Pink Dots à Paris il y a moins de 10 ans que ça et la salle n'était pas peu pleine...

taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

Tiens puisqu'on y est, ils passent aussi en Belgique le 28 février au Belvédère à Namur avec, en première partie, un de mes meilleurs ami et son projet VAATHV :-)

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Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

Les Pink Dots reviennent à Paris au Petit Bain le 24 février, on espère qu'il y aura plus de monde qu'il y a 10 ans. Comme si ça suffit pas à vous faire salive-à-clicker, Olivier Mellano / Mona Soyoc en première partie! https://petitbain.org/events/the-le...

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Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

Oui c'est pareil, demonism et prisoner sont logiquement rassemblés. Il y a 14 pistes au total car une petite piste bonus après This could be the end, pas gènante mais pas non plus nécessaire.

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