Ambiance lounge cinématographique avec pour décor un café-théâtre, un endroit légèrement interlope mais pas totalement glauque, lumière tamisée vaguement bleuâtre pour éclairer la salle, sa scène à elle…Car Lydia Lunch n’a pas besoin d’estrade, elle est chez elle partout où règne une forme sensuelle de sexualité comme dans l’univers jazzy/electro/cabaret du duo Anubian Lights (crée notamment par l’un des fondateurs de Farflung). Lydia Lunch, crue mais jamais vulgaire, féline, susurrant, contant, se glissant entre les tables comme une chatte, s’approchant parfois d’un quidam, l’effleurant des doigts, juste de quoi lui donner la gaule avant de repartir car elle n’est pas à vendre; la dominatrice, la prédatrice, c’est elle. Etrange atmosphère entre années 60 et époque contemporaine mêlant des sonorités purement électroniques, d’autres plus vieillottes, comme pour réactualiser la tradition des grandes telles que Nina Simone ou Billie Holiday, avec une touche sud-américaine en bonus épicé, après que le monde ait subi l’apocalypse punk. Tout est dans le titre, 37,2 le matin, une légère poussée de fièvre vite capturée dans une forme de torpeur narcotique dans laquelle les corps dansent collés les uns contre les autres avec une certaine fougue mais au ralenti, à moins que ce ne soit la caméra qui merde ?