Vous êtes ici › Les groupes / artistesKKarcavul › Intersaône

Karcavul › Intersaône

lp • 3 titres • 24:34 min

  • A
  • 1Mangepierres7:46
  • 2Illuminaschichs6:52
  • B
  • 3Crakleurres9:56

informations

Enregistré live par Karcavul. Mixé par Lizard. Masterisé par Guillaume « Commissaire » Odile.

Pochette : Rafaël Houée. Insert : Karcavul. Coproduction Crustacombe, Deaf Death Husky Records, Et Mon Cul C’Est Du Tofu?, No Way Asso, Repulsive Medias, Saka Čost, Ruin Laboratories, Underground Pollution Records et Witch Bukkake Records.

line up

Chris Karcavul (C (gorge), J (guitare), V (batterie)

chronique

Sous la terre il se passe des choses. Dans les tronches, aussi. Dans la tripaille. Des bestioles et des échos. Ça répercute, ça dévale. Des trous – "et plus jamais ne reparaîtra ce qui tombe" … À d’autres ! Ça remontra amalgamé, couturé, grognant. Ça n’a pas l’air d’aller. Ça a l’air fun, pourtant – le temps de taper, râââler, riffer cornu, biscornu. Le truc a trois lobes – le groupe comme le disque – mais c’est une même dégoulinure. Mais c’est plein de débris disparates. Mais ils ont tous chopé la même couleur ambiante. Mais les reflets d’argent – comme les poissons du même – et les verts-bébêtes, ça fait un drôle de camaïeux. Et puis ils sont nombreux, quand-même, ils sont légions, ces cafards dans la cage thoracique de cette charogne, là-bas. Ah oui, aussi : et Pierre Bellemare. Histoires Extraordinaires… Tu parles ! Ils grrrriiincent. Bon, je sais que certains ne les aiment pas, ces interludes du raconteur, du vieux de l’ancienne radio – les trouvent ratés dans leur comique au milieu du pot-au-noir, du chant épais de la nuit des nerfs. Moi je les aime bien. Je trouve qu’ils collent, dans leur incongru – coupés scotchés, d’ailleurs, cut-ups d’extraits des dits du type. Leur inanité – le n’importe quoi ça dit souvent du pas très rassurant – va bien au reste, au principal, à la musique qu’ils déversent, les trois aux initiales. (JVC… La VHS de vos vacances au Club Med Îles Carnibales ?). Je trouve que c’est cohérent avec la démarche, l’espèce de ("espèce de démarche… !") que je leur soupçonne, que je leur entends parce que si je l’avais fait comme ça ç’aurait été avec celle-là en tête. Une sorte de passage par l’informe apparent pour tout pouvoir y mettre, donc. Karcavul font avec des formes lourdes – sales, gluantes, lentes à mort – ce que d’autres – dans le grind, le noisecore (pas au hasard, mais une foule d’autres font l’affaire, je dirais : Sete Star Sept ou les voisins d’ici d’Adolf Shitter, par exemple) – font avec des musiques speedées, lancées trop vites afin de semer le point de rupture. Enfin… En réalité, Karcavul attrapent aussi de ces poussées là. Du black, des espèces d’accès de grind, justement… La différence avec les précités étant aussi qu’au lieu de contracter tout ça en plages de trente secondes, ça étend la bouillasse, ça l’étire, ça la fait déborder sur presque vingt-cinq minutes. Et vingt-cinq minutes à se faire dégueuler dessus tout ce qui fermentait dans ces types, comment dire… On a bien raison de croire que ça pourrait être éreintant, d’abord. On comprend vite que si ça va mieux pour eux, après, c’est bien qu’on doit être aussi conviés à en croquer un bout pour voir si on y prend goût – comme ce mec infiltré parmi les extraterrestres éclaireurs pour leur McDo local, dans cette scène de Bad Taste, qui s’essaye pour donner le change à laper une lichette du ragoût vomi (décidément) par les Gros Sidéraux, fait avec ses frères humains (qui avant ça vivaient…) ; et qui y trouve de toute évidence plus qu’un soupçon de reviens-y… Bref, voilà : Intersaône – et ses rats sur les quais parmi les octopodes – me donne toujours l’impression de me retrouver largué en plein inconscient du, euh, disons, va pour cette fois, de ces bidules, là : "metal extrême" ; dans celui des séries B, Z, exposant X, aussi, des cinés bis expés en le voulant ou pas, cérébraux et/ou abrutis – de partout et qu’on peut voir partout, de nos jours, en creusant un peu ; histoires qui font parfois rire en faisant peur, qui quand elles font comme blaguer commencent à foutre mal à l’aise ; d’être embarqué aussi, simplement, dans le trip de trois mecs "ordinaires" qui voient ce que ça pèse de l’être, qui exècrent sans doute ce qu’on veut leur faire gober par là, qui expulsent à grands jets ce que ça implique, "l’ordinaire" – frustrations, ras-les-miches, envie d’étriper, de dépecer les peignes-culs de service avec leurs sourires faux et raisons-raisonnables au rabais ; la tentation de plus en plus difficiles à contenir de se soulager en pleine voie publique. Et puis ça va bien, à la fin : il n’y a peut-être plus que comme ça, au fond, qu’une espèce d’art est possible, ces soirs, qu’on évite la collection. En dégoutant les musées. Sans même avoir besoin de choquer l’amateur – il s’est carapaté depuis un moment (dans son salon d’ésotérisme steamfuck ou une autre boutique). OH ! FIN DE LA DIGRESSION, T’AVAIS DIT ! … "Ça n’a ni queue ni tête". Si ! C’en est plein. Il faut juste retourner deux trois mottes de glaires. Il y a aussi d’autres organes, on disait, des ouvertures, des poches qui palpitent. Des machins glougloutent. "C’est moulé pâtée en gelée" ? Peut-être bien… C’est savoureux, toujours, c’est peaufiné-relents. D’accord, il faut se faire aux frétillements des choses annelées quand on mord dans la masse. Ça fait des jus en plus, allez, pour peu qu’on s’aventure à faire craquer sous les molaires.

note       Publiée le lundi 11 septembre 2017

dernières écoutes

Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Intersaône" en ce moment.

tags

Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Intersaône".

notes

Note moyenne        2 votes

Connectez-vous ajouter une note sur "Intersaône".

commentaires

Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Intersaône".

Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
avatar

Toujours aussi poisseux/grumeleux, ce truc... J'ai presque les gueules de bois des lendemains à l'époque qui me remontent, à réécouter ça.

Note donnée au disque :       
Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
avatar

Avec le décès de Pierrot Les Histoires, c'est le moment de faire péter l'hommage et de se re-passer l'informe et bonnard bidule !

Note donnée au disque :