Incantation › Profane Nexus

Nouvel Incantation ! C’est encore possible d’aimer le death metal contemporain ! Y a pas à chier, ce groupe fait partie des rares anciens qui me rendent encore tout jouasse à chaque sortie, cette puissance, cet art de la dynamique... ici, ce qui m’a le plus pris à la gorge c’est cette basse, c’est quand même souvent pénible de bien intégrer cet instrument dans une musique aussi épaisse que le death metal multisatanique, ben là, je dirais pas que ça atteint les sommets de moulinette du Cannibal Corpse qui devient tout velouté tellement il fait boing boing mais ça rentre comme l’Allemagne dans la Belgique en 1914 ! Quoi elle est pas bonne ma comparaison ? Bon, alors passons au reste. Qui mugit cette fois-ci ? On ouvrira bien l’oreille sur « Incorporeal Despair », pour bien détacher les glaires, ou sur le final doom de l'antique malédiction des dégénérescences abyssales contenues dans chaque gramme de Nibiru et chaque grain de sable de l'Achéron. Ces espèces d'entractes sous formes de slows nécromantiques vont encore une fois bien mettre la basse au milieu, et la voix, l’immonde voix du Membre d’Incantation John McEntee. Déjà prenant son plaisir pour une responsabilité quant à l’éructation depuis quelques années, celui-ci mène une barque dorénavant bien chargée, adepte du riffing putrido-efficace, tout en faisant danser les foules, enfin danser les nuques, la sauvagerie et l’art du gros break qui tue étant encore une fois appliqué d’une manière incantationnesque. J’ai donc bien du mal à trouver quelque chose à redire sur cet onzième (?) album... Kyle Severn n’a plus de moustache solo, mais bel et bien une barbe... à part ça... le son est swanöque, épais, le propos est musclé, démoniaque, rampant, dégueu-classe, et Incantation peut donner envie même, allez, limite, de monter un groupe de death en 2017.