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Kazuki Tomokawa › Muzan No Bi

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DukeOfPrunes      vendredi 4 août 2017 - 19:10

lp • 11 titres • 39:06 min

  • 1He Was There, Yes! Tako Hachiro Was There4:21
  • 2Look at the Sky, It's Like the Ocean2:55
  • 3Beauty Without Mercy2:36
  • 4God Was Crying at the Bottom of the Well4:12
  • 5Do Not Mind3:15
  • 6Waltz3:28
  • 7The Sky1:59
  • 8Everlasting3:43
  • 9A Particular Fairy Tale2:46
  • 10Fireworks3:32
  • 11Sonny Boy6:19

informations

Enregistré du 8 au 11 novembre 1985.

line up

Toshiaki Ishizuka (percussions, arrangements), Kazuki Tomokawa (chant, guitare, composition), Kyoko Furuya (piano, synthétiseur), Masato Nagahata (accordéon), Hiroaki Ozawa (basse), Kazuo Suguro (guitare électrique), Masashi Kikuchi (shakuhachi, flûte)

Musiciens additionnels : Yasuki Fukushima (voix)

chronique

  • acid folk cathartique

Disque dédié entièrement à son frère s’étant donné la mort en 1984, Muzan No Bi est un moyen pour Kazuki Tomokawa de s’autoriser une libération cathartique en déployant sur le papier et dans sa guitare toute la "pitoyable beauté" de ce geste désespéré. Il y soulève avec peine l’interrogation qui succède au suicide. Inévitablement, la fureur et la hargne des précédents albums font place à un recueillement aussi profond que la longue nuit désespérée d’un loner occidental. Pour autant, la carrière de Tomokawa n’est pas atomisée : s’il en souffre énormément, il continue de tourner en dépit des difficultés, et se produit même pour la première fois à Tokyo en 1985 grâce au soutien indéfectible du critique d’art Yoshie Yoshida. Au mois de novembre de cette même année, Kazuki Tomokawa enregistre ce disque bouleversant dont le premier titre rend hommage à l'ancien boxeur, acteur de pinku (film érotique) et manager d'un bar sadomasochiste Hachiro Tako, mort noyé durant l’été à la suite d’une attaque cardiaque. Plus dure sera la chute : comme le dieu qu'il chante, coincé dans les entrailles d'un puits baudelairien, on sent que Tomokawa a touché le fond. C'est souvent là, dans les tréfonds atroces, qu'un grand artiste parvient à toucher une pureté plus grande encore. A mi-chemin de sa purgation, "Waltz" est une des plus belles réussites du philosophe hurleur, sur un texte du dramaturge Kodai Okabe (à qui l’on doit également un des succès de Kan Mikami, "Umi"). A ses côtés, on retrouve le guitariste du premier album, comme par volonté de fin de cycle ; Tomokawa entérine aussi sa rencontre avec Masato Nagahata, nouveau compagnon de route à l’accordéon ; et puis, la quasi dernière apparition discographique, discrète comme sur la pointe des pieds, de Masashi Kikuchi à la flûte. Le spleen dévaste, il emporte tout, tandis que des araignées s’installent dans les cerveaux. Le souvenir d'une mèche de cheveux ensanglantée sur le wagon-lit, un magnolia épinglé dans le bleu du ciel. La plaie grande ouverte, à genoux, "Sonny Boy" résonne particulièrement juste. Le philosophe et poète tanka Yasuki Fukushima vient tirer un voile de pudeur sur cette ode signée Chuya Nakahara, refermant le chapitre douloureux d’un recueil de chansons éminemment personnelles. L'histoire aurait pu s'arrêter là. Par chance, le temps de panser ses blessures, Kazuki Tomokawa rencontrera plus tard un certain Hideo Ikeezumi.

note       Publiée le vendredi 4 août 2017

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