Hé, les mecs, prenez-en de la graine ! Considérons le mauvais groupe l’Ame Immortelle, c’est sa chanteuse (trop souvent reléguée à un travail de choriste) qui s’en sort avec les honneurs grâce à son projet personnel Persephone. Dans le cas présent, c’est un peu pareil avec celle de Dust of Basement (plus sympathiques et moins prétentieux que les premiers, plus doués aussi dans leur registre) qui nous propose un one shot solo qui, sans être un chef-d’oeuvre, mérite clairement le coup d’oreille. Ca se profile dans un registre de pop synthétique mais suffisamment sombre et exigeante dans sa grammaire pour bien tenir le test du temps. Les intentions varient, de la tristesse stellaire (‘Where did you go’, ‘Dust’) à une dark wave affirmée (‘Cassandra’) en passant par des tentatives plus ouvertement dansantes (‘Empty star’) mais toujours nappées d’une aura nocturne. Rien d’étonnant, l’album a été inspiré par la mort d’un ami de l’artiste d’où cette touche amère dans des mélodies qui refusent pourtant de se complaire dans l’auto-apitoiement pour tenter de célébrer la vie et les bons souvenirs. C’est peut-être une force de ce disque, soigné dans ses sonorités (Sven le comparse de Dust of Basement est aux manettes) et sa production, servi par la voix claire mais jamais nunuche de son interprète, cette impression spatiale de ciel nocturne étoilé qu’on contemple volontiers la gorge nouée avec une étincelle dans les yeux. Sans prétention mais sincère dans son thème, solide dans ses mélodies et ses ambiances, ce disque recèle plus de force qu’il n’y parait. Ai-je ajouté qu’il proposait trois titres bonus cachés sous formes de reprises assez magistrales (Sisterhood, Einstuerzenden Neubauten, Depeche Mode) ? Des gens de goûts en plus…