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Jun Konagaya › Memento Mori

lp • 8 titres • 47:56 min

  • 1Memento Mori2:34
  • 2Time Of Ruin8:31
  • 3Run Deer6:24
  • 4For A Wolf Eats Evils5:01
  • 5Gama8:31
  • 6Shepherd And Sword3:21
  • 7White Nacht9:14
  • 8Bless3:20

informations

Édition LP décliné en deux versions : classique (limitée à 200 exemplaires) et effet "splatter" (limitée à 50 exemplaires).

line up

Jun Konagaya (composition, voix, synthétiseur, percussions, cloches, bruits, sons)

chronique

Si la musique industrielle se marie bien avec l’électro, l’ambient et autres genres associés (vous avez dit Coil ?), le mariage avec le genre folk-pop coule bien moins souvent de source dans la gorge – et bien que n’étant pas incestueux, promet à certains quelques remontées acides. Bien sûr, avec certains musiciens japonais osant l’art multicasquettes et le mélange des genres, avec plus ou moins de succès, l’union transgenre est accueillie à bras ouverts, et notre esprit de les imiter. Jun Konagaya, aka Grim – projet solo tout en power electronics – opère sous son vrai nom dans un registre manifestement plus intime de chanteur-compositeur alternatif… très alternatif. Pour ne pas dire excentrique. Il n’y a pas forcément de quoi rappeler le Paradise de Naoki Zushi (membre d’Hijokaidan) sorti en 1988, tout qu’il était à sa guitare folk, car Konagaya n’hésite pas à puiser dans d’autres ressources, les recettes post-indus, et à piocher du field recording pour apporter à ses chansons bien plus qu’un twist stylistique. Plus proche donc de l’univers d’un Tori Kudo, on est clairement dans un monde à part, celui d’un type qui n’a pas froid aux yeux, mais qui a su digérer les tendances avant-folk des années 2000 (l’orgue, l’accordéon, l’ingrédient pop, etc.). Le style parfois criard fait penser à Kengo Iuchi ; quant aux plages éthérées, elles évoquent le fabuleux EP intitulé Montparnasse, petite douceur signée Yoji Mabuchi (Yoran) en 1981. Le pire, c’est que l’exercice ne ressemble pas du tout à un grand écart ! Memento Mori est le troisième disque du membre de White Hospital, faisant suite aux excellents Organ (2012) et Travel (2014) ; sorti chez les Autrichiens de Steinklang Industries, l’album n’est qu’une nouvelle confirmation d’un talent qui ne fait que monter. Mixture lo-fi au parler abstrait, émotion palpable au-delà des bidouillages –boule de pâte poreuse, irrégulière, disparate, qui colle aux mains en laissant une odeur âcre sur les doigts, mais laisse un bon goût de reviens-y quand on y plonge le museau. Moins extrême que sur son précédent opus (oui, le terme est lâché), Jun Konagaya s’affiche en 2017 comme un authentique singer-songwriter, je veux souligner par-là la noblesse du matériau ; voire comme un artiste complètement accessible par instants, en dépit des stries buccales et autres fantaisies sonores crasses qu’il se permet ; créant des chansons où le texte (et son sens) s’effacent presque entièrement derrière une esthétique avant-folk léchée ; permettant la mise à nu d’une sensibilité bel et bien existante. En ce sens, on pourrait parler de Jun Konagaya comme d’un lointain cousin de Juntaro Yamanouchi, âme de Gerogerigegege ; sauf qu’à la différence de son compère, Konagaya exprime son être et son néant à travers un prisme plus délicat, qui permet, finalement, de parler sans rougir d’une certaine idée de beauté. Si tant est que la vanité terrestre puisse être belle.

note       Publiée le dimanche 23 juillet 2017

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    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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    Travel est encore trouvable en CD mais alors Organ c’est une autre affaire. Duke, si tu as un tuyau, je suis preneur.