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Kintsugi › Yoshitsune
- 2017 • Les Disques du Festival Permanent LDFP/IT 005CD • 1 CD digipack
cd • 6 titres • 48:06 min
- 1La Bataille De Dan-No-Ura7:26
- 2La Tempête12:09
- 3Shizuka7:22
- 4La Traversée Du Mont Yoshiko4:31
- 5Kanjinchô8:12
- 6La Mort De Yoshitsune Et La Danse De Shizuka8:25
extraits audio
informations
Enregistré le 14 juillet 2015 pour Radio France.
Sortie en partenariat avec Intervalle Triton.
line up
Gaspar Claus (composition, violoncelle, effets), Kakushin Nishihara (biwa, voix, effets), Serge Teyssot-Gay (guitare électrique, effets)
chronique
- heikyoku électroacoustique
Le kintsugi, soit l’art décoratif consistant à réparer des porcelaines ou céramiques brisées avec de la poudre d’or, est plus qu’une simple méthode artisanale. C’est une philosophie de la réparation, du renouveau. Sous l’impulsion du jeune violoncelliste Gaspar Claus, et avec la complicité de Kakushin Nishihara et de Serge Teyssot-Gay (déjà friand d’expérimentations orientalisantes avec ses fameuses Interzones), il désigne aussi désormais l’acte musical d’un trio inédit s’étant fixé pour objectif la relecture du Dit des Heike, mythe du général Yoshitsune qui baptise l’album. Comme une vision sortie tout droit du Kwaidan de Kobayashi, Kakushin Nishihara est l’élément central de ce trio étonnant ; elle est la joueuse de biwa au corps couvert de tatouages, la récitatrice clamant les exploits d’un héros du folklore japonais, narrant la bataille de Dan-no-Ura et évoquant la sublime Shizuka Gozen (amante de Yoshitsune et, accessoirement, une des plus grandes femmes de l’histoire nippone). Nouant des liens forts avec l’expressivité traditionnelle de cette forme de chant – dont Kinshi Tsuruta fut incontestablement la grande maîtresse – le disque ressemble fort, avec ces étirements sonores et autres clusters électroniques, autant à une légère distanciation voulue par la modernité qu’à un véritable hymne au féminin. Certes, l’histoire qu’on raconte est celle d’un homme : mais comment ne pas voir, dans le jeu tout en retrait et en humilité des deux artistes français, une très belle déclaration d’amitié envers la première intéressée au luth pénétrant ? Yoshitsune, c’est le petit frère de la précédente escapade de Gaspar Claus aux confins orientaux, le massif et incandescent Jo Ha Kyu, sur lequel Nishihara faisait déjà office de sœur d’armes, sinon d’âme-sœur du fils de Pedro Soler. On retrouve en effet le même désir de revisite d’un concept absolument japonais dans son essence ; ce n’est plus la forme sonate qui est abordée directement, on lui préfère ici un dénuement zen au sein duquel la tessiture sonore, moins épileptique, joue avec les notions de tension et de relâchement. Une fine couche de poussière dorée se pose sur le velours de la voix, comme un linge cérémonial posé en douceur sur un autel aux angles incisifs. La contribution guitaristique de Teyssot-Gay, en accord avec les nappes d’effets électroniques et le ressac du violoncelle, fait acte de liant entre les chapitres de la grande histoire pour mieux articuler la petite, celle du trio Kintsugi. Enregistré en 2015, Yoshitsune est un album à l’attrait immédiat, au sens clair et à l’effet direct ; il ne se perd pas et permet, au contraire, aux novices du répertoire du biwa de s’y retrouver sans pour autant avoir l’impression de réaliser un effort d’écoute. Ce qui sera déjà, pour certains, un argument décisif en faveur de la découverte. Un vrai plaisir pour les oreilles curieuses… et les cœurs méditatifs.
note Publiée le dimanche 23 juillet 2017
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La vache. https://youtu.be/WGIH2Zu0Ijc
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