Slow › V - Oceans

Il en faut bien peu pour se remettre à écouter du funeral doom : on a faim, le dos qui gratte, on perd 1 partie sur 1 à chaque jeu de société auquel on participe… Enfin, vous voyez, toutes les raisons sont bonnes. Aujourd’hui, donc, Slow, qui joue comme son nom l'indique du doom, monogroupe d'un musicien très prolifique jouant donc du funéraire à la Mournful Congregation, c’est à dire simplement, sans fioritures ou agencements compliqués tel Esoteric ou Yob sur certaines parties, pas complètement non plus ouvert des veines comme un Winter, pas sur une autre planète comme un Skepticism mais empruntant la facilité « pop » (mettez le nombre de guillemets souhaités) que certains groupes de « post-hardcore » (ibid.) ont eux-mêmes utilisé : certains effets électroniques type « vague de mélancolie », des claviers très présents qui tissent l'arrière plan de tout un tas de choeurs légers, des constructions de morceaux liés au crescendo et à l'explosion finale, une efficacité mélodique teintant cette tristesse d'un souffle épique quand le Léviathan s'élève, baisse ses yeux et qu'il est sur le point de vous bouffer juste pour passer le temps. Ce qui nous donne donc un joli petit biscuit d’après-midi, typique de moments d'égarement hébétés, un doom « sympho » ou "atmo" (les guillemets !) qui grogne parce qu’on lui a volé sa nourriture spirituelle, égaré dans la vallée infernale des héros qui ont perdu tout sens d’orientation, attaqués au bide par de méchantes traitresses, des faux amis ou l’illusion que cette belle nature existe pour notre bien…