Winter Severity Index › Human taxonomy

Son prédécesseur ne m’avait pas complètement emballé et avec le temps, la surabondance de projets du style, encore moins. Trop froid, synthétique et manquant de corps. ‘Human taxonomy’ semble avoir corrigé le tir. En zappant l’inutile intro instrumentale (bien sombre mais pas nécessaire), on débouche direct sur un vrai tube, ‘Athlete’, qui reprend les ingrédients du son des Italiennes mais avec une mélodie béton et le zeste de piquant qui m’avait manqué. Une impression qui se confirme sur les morceaux suivants. Toujours cette grisaille (se teintant franchement de noir pour le coup) mais avec des contours plus rugueux, moins lisses et désincarnés. Le chant demeure relativement neutre mais on le sent qui tente de se lâcher plus (‘A quiet life’); l’alternance de morceaux plus rapides et d’autres plus contemplatifs empêche l’impression de monotonie, surtout que le format mini semble mieux convenir au groupe qui se concentre sur l’essentiel et se dilue moins. Tisser des climats n’avait jamais été un souci mais écrire des mélodies fortes posait plus de problème: des chansons telles que ‘Athlete’ ou le très cold wave ‘Drums of affliction’ démontrent qu’il y a moins à craindre de ce côté-là. Moins clinique, plus organique, tout en restant froid et hivernal, servi par un mixage efficace (la basse tire bien son épingle du jeu),‘Human taxonomy’ montre des progrès réjouissants, ajoutant la touche d’humanité qui manquait à ‘Slanting ray’ rendant la musique encore plus glaçante mais au sens jouissif du terme cette fois-ci.