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16 › Lifespan of a Moth

cd • 8 titres • 44:18 min

  • 1Landloper05:03
  • 2Peaches, Cream and the Placenta05:57
  • 3The Morphinist05:14
  • 4The Absolute Center of a Pitch Black Heart03:25
  • 5Gallows Humor07:36
  • 6Secrets of the Curmudgeon04:22
  • 7Pastor in a Coma05:39
  • 8George07:02

informations

Enregistré et mixé par Jeff Forrest au Doubletime Recording Studio, San Diego, Californie, Etats-Unis. Masterisé par Brad Boatright à Audiosiege, Portland, Oregon, Etats-Unis.

Sorti en cd, vinyle, téléchargement sur bandcamp. Illustration par Orion Landau.

line up

Dion Thurman (batterie), Bobby Ferry (guitare, voix), Cris Jerue (voix), Barney Firks (basse)

chronique

Que de rendez-vous manqués… le vent souffle sur une plage d’hier, je trifouille dans le vide-poche de la voiture et je regarde les vieux CDs Relapse qui trainent, ces compilations, ces albums de 16… Un groupe que je n’ai compris et apprécié qu’en grandissant. C’est dingue comme, sur certaines musiques, les goûts se déterminent au hasard Balthazar ; il y a des impacts directs. Il y en a d’autres qui sont comme des maladies contractées il y a longtemps, qui émergent chroniquement, tel 16. Mon tout premier 16 ce fut la réédition de Curves that Kick qui passa vite fait au-dessus de ma tête et surtout le gros machin vert de 2009 là, que je ne comprenais pas non plus. Je trouvai ça trop simple, je trouvais ça trop Unsane, trop Helmet, je ne comprenais pas. Ça tapait fort oui, mais à côté de moi… et pourtant à force de lire à droite à gauche que 16 c’était quand même quelque chose, je m’y suis remis, avec pénibilité. Le déclic, l'initiation eut lieu bien des années plus tard sur Zoloft Smile, et je crois que j’arrive enfin à bien comprendre 16 avec la sortie du tout dernier « Lifespan of a Moth », je vous traduis : « la durée de vie d’un papillon de nuit ». Pas grand chose hein ? Pas grand chose. Il se tue à nous le dire Cris Jerue. Je regardais des photographies de ce mec, en train de cogiter, d'écrire sur son pieu, avec son clébard à côté de lui ; il ne pouvait pas faire de la mauvaise musique enfin ! Quel regard ! Ce n’est pas un regard qui est là pour écrire des procédures de montage de meubles ou des chroniques d’albums. C’est un regard qui saigne son poème, qui signe la vie miteuse. Mais alors ce qui me marque sur cet album, que j’avais encore du mal à saisir sur les autres même sur le dernier « Deep Cuts » c’est ce désespoir qui arrive à téléchargement complet, à force, presque sans voix : celle-ci est moins puissante, disparait même le temps d'un instrumental, a moins de coffre mais continue de racler comme il faut sur une musique plus ralentie, plus laminée, comme si c’était encore possible. On trouve facilement des comparaisons avec les sports de combat quand on écoute ou écrit ou lit des choses sur 16 mais là ce n’est même plus le dernier round, c’est… je sais pas, au vestiaire des années après ? On repasse par ces endroits qui puaient le camphre et le renard, on refait les matches, les odeurs, les images se reconstituent comme on peut, un peu comme lorsqu’on visite des lieux d’antan qui ont bien changé, qui ont gardé aussi leurs caractéristiques… oui, désolé pour cette chronique encore qui s’étire et qui s’attarde, mais si vous saviez comme c’est compliqué de parler de choses simples ! 16 finalement s’attarde sur des éléments très simples extraits directement de la vie du chef Jerue, ayant reconstitué sa musique autour d’un panel d’autres mecs changeant au rythme des sorties d’album, de splits et d’interviews acides. 16 chante la vie simplement, et j’ai longtemps cru que cette explication était simpliste. Ben en fait non, cette explication était juste la bonne - je vous laisse voir ce qu’il en est dans ses paroles, bien sûr incontournables, mais en même temps facilement compréhensibles même pour un non-anglophone, la fatigue, la lenteur d’âme et ce sentiment de résignation au delà de toutes larmes transpirant à chaque seconde de cet album encore magistral de noirceur, de violence enchainée aux organes, d’arrangement avec la réalité donnant, chez ceux qui ont de la « veine » comme Jerue des œuvres qui restent et hantent les fins d’après-midi exténuantes du chroniqueur en manque de spleen maladif fait ondes et harmonies, accords de puissance, accords mineurs, hurlements se transformant en dégradation du discours, en quelques syllabes modulées par une gorge qui ne doit plus qu’à l’âge de ne pas déborder autour des limites de ce qui doit être dit, au bon moment, de la bonne manière. 16 en quelque sorte a enfin écrit l'album qui m'a fait découvrir 16 - porte d'entrée un tantinet grinçante, mais quand même, il faut bien rentrer par un endroit ou un autre… il faut bien sortir d'un endroit, ou un autre, dans l'état qu'on peut. (5,78)

Très bon
      
Publiée le mercredi 21 juin 2017

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Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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écoute bihebdomadaire mensuelle

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Putain, c'est beau ce que tu dis quand même : alors que je suis en train d'écouter Deep Cuts et de me dire que je le préfère sans conteste possible aucun juré, j'ai un doute qui plane...

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Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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Réécouté aujourd'hui, il est de plus en plus lugubre cet album.

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Dans le mille, Emile. Le disque, je l'estime fort mais, réessayé récemment, je n'arrive plus à l'aimer autant que les précédents.

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