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Cultes des ghoules › Coven, or Evil Ways Instead of Love

2xcd • 5 titres • 97:47 min

  • CD1
  • 1The Prophecy (Prologue) / Devell, the Devell He Is, I Swear God... (Scene I)22:49
  • 2Mischief, Mischief, the Devilry Is at Toil... (Scene II)11:29
  • 3Strange Day, See the Clash of Heart and Reason... (Scene III)20:47
  • 4Storm Is Coming, Come the Blessed Madness... (Scene IV)14:39
  • CD2
  • 5Satan, Father, Savior, Hear My Prayer... (Scene V)28:03

extraits vidéo

informations

Enregistré à The Black Lodge et au No Solace, été 2015. Mixé et masterisé par Mgła et Cultes des ghoules.

Illustration par Mar.A. Sorti en double cd (Under the Sign of Garazel Productions, Hells Headbangers), double cassette (Of Crawling Shadows Records), triple vinyle (Hells Headbangers, Of Crawling Shadows Records). Disponible également sur le bandcamp de Hells Headbangers.

line up

Mark of the Devil (voix)

Musiciens additionnels : Bestial Devotion (violoncelle), Tribes of the Moon (guitare, synthétiseur [5]), Mar.A (choeurs), M. (voix [1], choeurs), Nameless Void (choeurs), Norman Bates (choeurs), Sadist (choeurs), Tempter (choeurs)

chronique

Oulah, l’Everest en fin de journée, des fois, c'est un peu dur pour les mollets ! Mais alors chroniquer un album concept reprenant les règles classiques du théâtre avec scènes, histoire, protagonistes, didascalies et tout, et qui plus est black metal, ben c’est pas du gâteau, c’est le K2, c’est haut, c’est raide ! Déjà, par quel bout commencer ? Eh bien ce qui me frappe, et m’embête le plus, direct, c’est la longueur des titres. J’arrive à m’enfiler un morceau de doom d’une demi-heure, alors qu’un morceau de black metal de 25 minutes, c’est un peu plus dur. Pourquoi ? Je dirais que que l'opéra m'ennuie, que je suis trop frappé par l’aspect punk du black metal, je te sors trois riffs sur ma guitare en plastique et je déboule dans le salon de tonton, je fais caca sur le tapis, je bois de la vodka à la bouteille torse nu sur scène, je me lacère le torse et je vomis sur le guitariste la bite à l’air. Vous voyez ? Il y a des exceptions, bien sûr. Quand l’artiste derrière la console touche au sublime de studio, dans des sphères qui sont proches de la musique électronique ou du rock compliqué progressif et tout. Bon. Deuxième bidule qui coince : je n'aime pas vraiment l'opéra, et j'ai peur des opéras rock, ça me rentre dans la tête ensuite ces rengaines, et ça me hante (celuiquichantedansl'amourquandalmusiquequandonarriveenvillleeeuhhharrarazrara!!!). Oui, ce n’est pas l'opéra de la bastille, c’est pas les misérables sur broadway ou Starmania à Ambérieu-en-Bugey, mais désolé, j’ai toujours ça en tête quand je vois LG Petrov hurler avec des danseuses étoiles qui font des ronds-ronds à l’opéra de Stockholm, ou tout simplement quand je m’écoute du Queen (mais là j’aime bien alors chut). En fait, c’est très compliqué de tenir mon attention devant une histoire dont la narration est ultra codifiée comme une pièce de théâtre du XVIIe, comme un film hollywoodien, comme un film indien type Sigh is King, comme un épisode de l’Agence Tous Risques ou de Ken le Survivant : je ne suis pas vraiment friand de la routine quand je veux me faire porter par une fiction et par des intervalles de silence entre plusieurs notes. Troisième point : ben j’aime bien Cultes des ghoules. Ce groupe avait déjà un fort potentiel bizarro-sympathique, tellement romantique, avec des chansons pleines de chausse-trappes un peu dingo, sachant bien mouliner le rock inquiétant dans ce qu’il a de plus simple et fédérateur avec des thématiques d’une noirceur mastoc destinée à ceux qui aiment bien plonger dans leurs entrailles subtiles. Alors quand j’ai essayé d’écouter la première fois malgré de bons a priori fruits de « teasers » bien calibrés, quand j’ai calé avant la fin du premier morceau, j’ai pleuré, je suis allé chier un coup, je suis revenu, j’ai réessayé, j’ai essayé de me laisser transporter, j’ai essayé de lire l’histoire - histoire de possession type « Les sorcières de Salem » d’Arthur Miller, sauf que là les méchants gagnent (attention spoiler) comme dans Rosemary’s Baby. L’histoire est longue, il y a beaucoup de texte mais étrangement on n’a pas vraiment l’impression qu’il se passe autre chose qu’un mec qui hurle au milieu d’une grande salle type église, haute de plafond, et on écoute bien souvent le même riff de gratte, et parfois même on a des samples de ce qui pourrait être des films de je sais pas quoi. Et voilà donc le quatrième point qui me gêne pour parler, pour écouter, pour faire partager quoi que ce soit sur cet album : je ne marche pas. La fiction, qu’elle soit musicale, textuelle, visuelle, faut que je marche. Sinon, je marche pas. Et quand je marche pas, je me sens comme si je revivais ces rites catholiques, ou ces arbres de Noël, enfant, ou il fallait que je fasse « comme si » tout cela avait un sens, comme si je n’avais pas capté qui se cachait derrière cette barbe artificielle, comme si j’avais compris quoi que ce soit au charabia non traduit du dogme de la Sainte Messe, de la transsubstantiation, du baptême. Ici, j’accroche un peu par moment, pour faire plaisir, et après je me fâche contre moi-même, je suis trop sympa, je laisse faire, ils ont bossé pour cet album ! Regardez l’artwork ! On dirait même que c’est pas du black metal mais de l’électro pour les fans de BO de Carpenter ! NON ? Non. Il ne se passe pas assez, de, il ne se passe… il ne se passe rien ! Il y a des fautes de goûts censées nous amener la transition avec la scène suivante qu’on dirait montée par les gamins de la MJC pour la mise en abyme de leur condition via une « remasterisation de Shakespeare », ça flotte, c’est même pas du labyrinthe à la Blut aus Nord, c’est même pas des contes bien ficelés à la Alice Cooper, c’est pas Mercyful Fate. Ici Cultes des ghoules, du black metal qui puait, qui gardait le sens des limites pour vous faire cogiter comme tout bon black metal qui pue. Ici Cultes des ghoules, on veut se mettre au théâtre mais on n’a pas bossé la scenographie, on a employé les pires acteurs, on a plein de bonnes idées mais elles se courent après puis s’entassent dans des boites trop petites, on est serré, on suffoque, il fait trop chaud dans cet opéra à l’italienne conçu pour des nains du XIXe siècle, putain j'ai les pieds qui me grattent mais y a pas la place pour enlever les chaussures et se gratter les chaussettes, fuck tout, merde, je me rentre, je vais m’écouter du death metal, plein le cul ! J’ai soif ! J'ai faim ! J'ai chaud.

note       Publiée le mercredi 31 mai 2017

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    Maradona Envoyez un message privé àMaradona

    Bouais... réécouté au boulot aujourd'hui et...on n'a pas dû entendre la même chose. Certes le disque est long, mais aussi très très bon. L'aspect théâtral on s'en fout un peu finalement, même si c'est plutôt trippant de suivre cette histoire de possession. Les intonations de Mark of the Devil définissent bien les personnages je trouve, et franchement quel CHANTEUR!. Le 1er titre est une tuerie, les autres reprennent le même schéma, des parties doomy et lancinantes qui enchaînent sur des déflagrations punk/black, j'ai même l'impression d'entendre Fenriz à des moments marteler sa batterie. Très bon album donc mais il faut du temps pour l'apprivoiser c'est clair.

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