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Richard Dawson › Nothing Important

cd • 4 titres • 44:09 min

  • 1Judas Iscariot6:40
  • 2Nothing Important16:15
  • 3The Vile Stuff16:26
  • 4Doubting Thomas4:48

extraits vidéo

informations

Enregistré par Sam Grant aux Blank Studios, Byker, Newcastle, en avril 2014. Masterisé par Denis Blackham. Produit par Richard Dawson et Sam Grant.

Photo par Kuba Ryniewicz.

line up

Richard Dawson (guitare, voix)

Musiciens additionnels : Rhodri Davies (harpe sur 3)

chronique

Vision, disais-je. Celle de Richard Dawson est forte. Ancrée, folle, solide. Par vertu de l’un ou l’autre adjuvant peut-être – ou peut-être que ça vient autrement, tout seul, ce truc qu’a ce type, dans ce qu’il capte, qu’il met à l’ouvrage. Allez savoir. Le "clip" de The Vile Stuff est assez saisissant – une version raccourcie de la chanson, de "seulement" onze minute et quelques. On ne me dira pas en tout cas que ce n’est que la stout, l’ale, les liquoreux. Richard Dawson voit peut-être double – mais il voit au travers, net, perçant, dans l’épaisseur du quotidien et des fêtes qui l’éclatent. Karaoké et claquements de mains, néons extralucides, pupilles qui boivent elles aussi – toute la lumière et la nuit. The Vile Stuff – la chanson, ses seize minutes passées, avec la longue intro lente, qui avance, ses accès enharmoniques – est à vrai dire extraordinaire. Encore une fois : ce folk là vit au cœur de ce qu’il raconte, se nourrit de sa substance, le respire, en est part. Ce n’est pas un spectacle distancié – même quand il dégoise des images éparses, empile une poésie de bouts-tranchés, crache l’événement éparpillé, pulvérisé. Aussi allégoriques que puissent être les figures, les moments, les êtres visités, ils restent en pleine-vie, mobiles, à hauteur de ceux parmi qui l’Anglais les lâche. Aussi non-calibrées, délibérées, hors-gabarit puissent être les techniques du guitariste – phrasés claudiqués comme du Monk ou du Bill Orcutt ; dissonances du métal des cordes percutées sur le bois du manche… –, jamais elles n’entraînent cette musique en zone désincarnée, froidement cérébrale. Le cerveau n’est pas la seule part, il a aussi une peau, enveloppe, couches de matières… Il n’y a pas que The Vile Stuff, sur ce disque. Les plages instrumentales content d’autres choses, les évoquent dans leur titres, des cheminements, des égarements aussi, plein-monde – des épisodes évangéliques, à vrai dire, trahison à trente deniers et conséquences, incertitude au moment suprême… La plage-titre aussi s’étend plus loin que le quart d’heure passé. Rien d’Important : le ciel demeure, vidé des noms des dieux qu’on s’était donné. Restent les crachats cosmiques sur la pochette, suspendus dans le vide sans limites. Richard braille, habité, sa voix pousse, on tombe avec lui en ivresse, en vertige. Les pieds toujours fichés au sol. On les décolle pour marteler. On oscille, pris par le balancement. Dawson ralenti, stabilise falsetto. Rien d’important. Mais qu’est-ce qu’il y a d’autre, une fois qu’on sait ça ? Et ce qu’ouvre la question, là où Dawson convie nos sens et nos entendements.

note       Publiée le vendredi 26 mai 2017

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Note moyenne        2 votes

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Oui, Henki je suis en train de l'écouter enfin vraiment (cf topic écoutes pour plus de détails...). Ben c'est beau, merci d'avoir ré-attiré mon attention dessus, ç'aurait été dommage de continuer à l'ignorer !

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane  Aladdin_Sane est en ligne !

Pas encore écouté les premiers albums de l'artiste, va falloir que je m'y mette d'autant que j'ai bien aimé les suivants et notamment celui en duo avec Circle (Henki) qui est absolument magnifique.

Alfred le Pingouin Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin

D’autant plus qu’il est encore meilleur que le premier ! Toutes les chansons sont magnifiques. Dawson y a un côté Captain Beefheart, dans les mélodies. Mais en plus new age.

Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Puis sinon, pour entendre le même Richard dans un contexte plus "pop", y'a Hen Oggled... Ça reste assez étrange comme musique, mais y'a des mélodies traçables, du, chant "juste", des chansons encore une fois. (Faudra que je pense à chroniquerleur deuxième un de ces quatre, d'ailleurs).

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Hum, ça tient moins à "ne pas savoir jouer/chanter" que Jandek, je dirais, Dawson part plus dans un truc consciemment barré, je pense, avec quand-même moins de "déformations" sur certains morceaux de certaines formes folk erc. ... Ici sur The Vile Stuff, surtout - qui est dingue mais reste identifiable comme une chanson, et plus constamment sur ses albums d'avant (même si sur The Glass Trunk, le précédent, ça commence déjà pas mal à partir en cacahuète sur certains passages). Mais ceci-dit oui, ça reste assez incomparable à autre chose - perso niveau jeu de guitare, le seul truc qui me vienne à l'esprit, c'est la perf solo et en acoustique de Bill Orcutt que j'avais vu en live à Grrrnd Zero y'a une poignée d'années - Au même endroit donc et à peu prés à la même époque que Dawson, d'ailleurs... Deux concerts bien mémorables !

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